Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)

Chapitre 42 - Poppy 🎭

Le pas hâtif, je monte les escaliers jusqu'à ma chambre. Le pire dans tout ceci, c'est que je ne sais même pas pourquoi je me suis emportée de la sorte envers Knight.

Tout compte fait, il faut croire que je ne suis pas disposée à prendre ce qu'il voudra bien me donner. Je ne veux pas être seulement la fille avec qui il s'envoie en l'air de temps en temps. Non, je désire beaucoup plus, comme je le lui ai expliqué en long, en large et en travers.

Les membres en tension, je claque la porte derrière moi. Appuyée contre le battant, une pointe de culpabilité m'assène, mais je l'enfouis au plus profond de moi. J'ai besoin que Cassidy s'exprime, me démontre tout autant par des mots comme par des actions qu'il recherche quelque chose de sérieux, pas juste à passer le temps.

Suis-je horrible de le remettre à ce point en doute ? Je n'en sais rien, notre dernier tête à tête m'a retourné le cerveau. Je pensais pouvoir encaisser une relation intermittente, ou floue, mais qui essayais-je de tromper ?

Instinctivement, mon regard se porte vers ma table de chevet où je vois un petit paquet rose accompagné d'une feuille pliée en deux. Je vais m'asseoir sur un coin de mon lit moelleux avant de m'emparer de la lettre. Le cœur au bord des lèvres, j'hésite à la lire. Si ça se trouve, il me dit par écrit ce qu'il est incapable de prononcer à haute voix : qu'il n'est pas disposé à m'offrir plus que ce que nous avons déjà, c'est-à-dire rien.

La lèvre pincée, je prends une grande goulée d'air et déplie le papier afin de dévorer ces quelques lignes qui, je le sens, vont me détruire, d'une façon ou d'une autre.

« Joyeux anniversaire, Pops. Ce n'est pas une façon très originale de commencer une lettre, je le sais. Surtout qu'on a dû te le souhaiter à maintes reprises aujourd'hui.

Je ne suis pas très doué pour m'exprimer, je pense que tu t'en es déjà rendue compte. Je considère depuis toujours que les actions valent cent mille fois plus que les mots, et il m'arrive d'oublier que tout le monde ne pense pas comme moi. J'aime démontrer ce que je ressens par des actes du quotidien. En ce qui te concerne, je crois que je le fais inconsciemment depuis un bon bout de temps.

La première fois que je t'ai vue, tu venais d'arriver à une soirée avec Tray, alors que tu n'étais même pas étudiante, et que j'ignorais totalement qui tu étais. Mais, ma rouquine, lorsque je t'ai aperçue dans cette jolie robe à points, avec tes longs cheveux couleur feu, ton sourire éclatant et joueur, sans parler de tes courbes somptueuses... j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter de battre. Ce soir-là, je t'ai voulue. Oh, je t'ai voulue tellement fort que j'ai dû me faire une raison lorsque j'ai appris de qui tu étais la belle fille. Crois-moi, tu as hanté mes pensées des semaines durant. Puis lorsque tu as intégré l'université, j'ai dû me faire violence pour ne pas t'approcher. Tu étais trop dangereuse, pour mon mental, pour mon avenir, pour tout ce que j'essayais de construire. Et lors de cette soirée, le printemps dernier, alors que tu as fait un malaise, que j'ai pris soin de toi et que je t'ai emmené à l'hôpital, quelque chose a changé. J'ai réalisé qu'on avait plus en commun que ce que je croyais, que tu cachais une vulnérabilité qui en réalité était ta force. Je t'ai admirée, sans même connaître ton histoire en entier, et en même temps, ton comportement insouciant m'a fait vriller. Voilà pourquoi à partir de ce moment-là, j'ai décidé de jouer les rabat-joie lorsque tu te rendais dans des soirées universitaires. Pas parce que tu étais la belle-fille du coach, mais bien parce que je me souciais de ta santé. Et je continuerai à le faire, jusqu'à mon dernier souffle. »

Une goutte d'eau tombe sur la page manuscrite, des lettres s'effacent et j'essuie mes larmes. La gorge nouée, je ferme les yeux et essaie de respirer tranquillement, tandis que mon cœur bat la chamade. Les mains tremblantes face à l'émotion, je reprends ma lecture :