Montrer ma vulnérabilité aux autres m'a toujours fait chier, au point où même accepter l'aide de mes plus proches amis me gêne.
King et Ian sont les deux personnes de ma vie au courant du moindre de mes soucis. Ils ont toujours été là. D'abord Asher, ensuite Ian. Au fil du temps, je leur ai fait une place. Pour moi, ils ont toujours été là, ce qui signifie que je n'ai jamais eu à me justifier, à raconter mon histoire. Ils la connaissent comme s'ils l'avaient vécue avec moi.
Avec Poppy, c'est différent. Elle débarque, elle a une image de moi, celle que j'ai mis tant d'efforts à construire. Le souci ? Depuis que ma rouquine fait partie de mon quotidien, tout semble s'écrouler sous mes pieds.
À présent qu'elle sait, nous sommes sur un pied d'égalité, pourtant, elle ne laisse rien paraître de sa réaction lorsque je lui raconte comment mon père s'est cassé en nous abandonnant ma mère, mes sœurs, mes frères pas encore nés et moi.
Assise sur le canapé, elle fixe ses mains tandis que des tas de questions fusent entre nous.
— Et depuis ? Qu'est-il devenu ?
Sa voix couine, ses joues s'empourprent. Je prends une grande inspiration, puis passe une main sur mon visage. Même si je fais de mon mieux, m'épancher s'avère très compliqué.
— Je n'en sais rien, soupiré-je. Ça fait plus de dix ans qu'il n'a plus jamais donné signe de vie.
— Quel genre d'ordure abandonne sa famille ?
— Marcus Torres, visiblement.
Voilà bien longtemps que je n'avais pas prononcé à haute voix le nom de cet enfoiré. J'aimerais le retrouver, pas pour le ramener, mais pour lui infliger une bonne raclée.
Debout, devant la fenêtre du salon, j'observe en contre-bas les ivrognes qui se battent pour une vulgaire bouteille à moitié vide de vodka.
Nous n'avons pas toujours vécu ainsi, ici. Avant mes dix ans, ma famille n'était pas riche, mais nous n'étions pas à ce point pauvres. Nous vivions dans un quartier beaucoup plus sécurisé, joyeux, jusqu'à ce que tout parte en vrille.
— Un jour, peu de temps après qu'on ait détecté la maladie chez Pearl, il n'est tout simplement pas rentré.
Honnêtement, j'aurais préféré qu'il soit mort, au moins, ça aurait expliqué son absence. Mais non, il a fui sa famille, ses dettes... qu'il a refilées à ma mère.
— On a fini à Westwood Heights après avoir été expulsés de notre logement.
Il s'agissait d'une petite barraque en bois, peinte en couleur bleu ciel, dans un quartier tranquille de Richmond. Rien à voir avec ce trou à rats.
— Après le départ de ce salopard, ma mère n'arrivait plus à payer le loyer et à nous nourrir. Sans parler des nombreuses dettes que ce fils de chien a laissé derrière lui et que ma mère a dû rembourser. Elle ne pouvait se permettre rien d'autre avec son salaire. La santé de Pearl est devenue une priorité, les jumeaux étaient sur le point de naître... C'était compliqué.
Ça l'est toujours, d'ailleurs.
À vingt-six ans, Jenna Knightley avait trois mioches sur les bras et deux autres en chemin. Dans ce genre de situations, ce sont toujours les femmes qui trinquent, tandis que les hommes s'en lavent les mains. Il leur suffit de disparaître.
— M'ayant eu très jeune, ma mère a suivi une formation d'assistante médicale et elle a été embauchée dans un petit cabinet de quartier peu après ma naissance. Marcus bossait à temps plein dans une scierie.
VOUS LISEZ
Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)
Romance#campus #romance #baseball #enemiestolovers #maladie #spicy "Dans le diamant, nous brillons, éblouis par la gloire." La poisse semble coller à la peau de Knight, le lanceur vedette de l'équipe de baseball de l'université d'Oak Ridge. Que ce soit da...