Chapitre 4: Lilibeth

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Dans la douche, je réfléchis à la discussion que je viens d'avoir avec Nash. Au moins avec lui j'ai pu parler contrairement aux deux autres qui ne faisaient que me donner des ordres. Et je suis contente que ce soit avec lui que je vais travailler et pas avec l'un des deux autres. Il a l'air tellement plus sympa même si on retrouve chez lui aussi un petit côté dangereux.

Je profite de ma douche pour réfléchir à ses paroles. Pourquoi mon père tient tant à ce que personne ne sache où je vais ? A-t-il honte de m'envoyer vivre la vie de millions de gens ? A-t-il simplement honte de moi ? C'est sûr que je ne suis plus la petite fille gentille qu'il aimait tant, mais ce n'est pas une raison pour agir de la sorte.

Je sors de la douche, m'enroule dans une serviette et me place face au miroir en grimaçant. Je n'ai pas eu le temps de prendre ma trousse de maquillage et ma tâche de naissance ne pourra pas être cachée pour mon plus grand malheur. Avant, je l'aimais bien. Elle me donnait un côté à part des autres, mais depuis quelques années, je la cache par honte. Je la trouve immonde et le fait qu'elle recouvre une partie de mon visage n'aide pas. C'est l'une des seules choses qui me complexe.

Je commence à me sécher en réfléchissant à comment masquer cette horreur sans maquillage quand on toque à la porte de la salle de bain.

— Lilibeth, c'est Nash.

Hors de question qu'il me voit dans cet état, lui, ni personne d'ailleurs.

— Pose le plat sur la table de chevet s'il te plaît. Et si tu sais demander à la fille de me prêter du maquillage pour demain matin ce serait vraiment gentil.

— Je vais demander à Emily. Tu es sûre de ne pas vouloir venir manger avec nous ?

— Certaine. Merci Nash, bon appétit et bonne nuit.

— À toi aussi.

Je termine de me sécher et enfile l'un des seuls vêtements que j'ai avant de sortir de la salle de bain en priant pour qu'il soit partit.

Installée sur mon lit, l'assiette vide sur la table de nuit. J'attends qu'il n'y ait plus de bruit dans la suite pour aller déposer l'assiette sur le plateau. Puis j'entends la voix de la fille devant la porte.

— Je vais déposer le maquillage à la princesse et prendre son assiette, j'arrive.

Merde ! Je détache rapidement mes cheveux pour essayer de camoufler un maximum la marque quand la porte s'ouvre. La fille que je pensais être la même que tout à l'heure entre, mais elle est rousse et ses yeux sont moins tirés que tout à l'heure. Elle me regarde et je détourne la tête de peur qu'elle voit. Elle s'approche de moi, pose sa trousse sur la table et attrape mon menton avant de dégager mes cheveux.

— C'est quoi ?

— Une tâche de naissance. C'est moche, je sais, c'est pour ça le maquillage. Ne t'inquiète pas, tu n'auras pas à la voir plus longtemps.

Elle fronce les sourcils.

— Tu devrais arrêter de mettre tout le temps du maquillage dessus. Je ne suis pas sûr que ce soit bon.

— C'est moche.

— Je ne trouve pas. Tu dois t'accepter comme tu es et éviter de toujours la camoufler. Ce n'est pas très bon, je pense. Enfin, tu fais ce que tu veux.

— Ne dis rien aux autres s'il te plaît.

Elle hoche la tête et relâche mon menton avant de prendre l'assiette et s'en aller. Une fois à la porte, elle se tourne vers moi.

— Demain ne te maquille pas, je le ferais. Et pas d'inquiétude, je viendrais dans ta chambre le faire.

— Merci.

Elle sort et me laisse seule avec mes pensées.

Quelques heures plus tard, ce sont des secousses qui me réveillent et je fais face au visage de la fille d'hier.

— Allez princesse, lève ton cul sinon tu vas avec ta marque devant les mecs !

Je grimace, je ne suis vraiment pas du matin et en plus j'ai super mal dormi et je n'ai qu'une envie resté dans mon lit.

— Va te débarbouiller et rejoins-moi ici.

Voyant que je n'ai aucune envie de me lever, elle commence à perdre patiente.

— Lève ton cul putain !

— Ça va, détends-toi !

Je me lève et me dirige vers la salle de bain en traînant les pieds. Je me rafraîchis en vitesse et me brosse les dents avant de ranger le peu d'affaires que j'ai et je retourner dans la chambre ou des vêtements m'attendent sur le lit.

— Je ne vais pas porter ça, hors de question.

La fille se masse les tempes avant de planter son regard dans le mien.

— Maintenant, écoute-moi bien. Je n'ai aucune envie de faire des efforts pour satisfaire la petite princesse que tu crois être, alors tu vas fermer ta gueule et faire ce que je te demande sinon c'est la manière forte que j'utiliserais.

L'envie de la faire rager comme je l'ai fait hier me tente, mais je m'abstiens et enfile les vêtements qu'elle m'a donnés. J'ai l'air d'un sac la dedans, elle n'est pas grosse, loin de là, mais ses vêtements sont quand même trop grands pour moi.

Elle m'observe et souffle.

— Je n'ai rien de plus petit et je n'ai pas de robe avec donc tu vas devoir te contenter de ça.

Je ne réponds rien et la laisse me maquiller pendant de longues minutes au point où c'est à mon tour de perdre patience.

— Tu as bientôt fini ?

— Arrête de bouger et ça ira plus vite. Grommelle-t-elle.

Je reste le plus stoïque possible jusqu'au moment où elle sort une perruque rousse de son sac.

— Non !

— Si !

— J'ai dit non ! Tu exagères la. J'ai déjà l'impression de ressembler à un mot de peinture dans un sac de patates, n'exagère pas non plus.

— Tu la mets et tu fermes ta bouche. Et puis si tu veux plaire à mon mec, tu dois être rousse.

Et elle rajoute en souriant méchamment.

— Et te remplumer aussi, il n'aime pas les squelettes.

Elle pose un doigt sur son menton et reprend.

— D'ailleurs, aucun mec que je connais n'aime les tas d'os, je me demande ce que ton mec te trouve.

Ses mots me blessent, mais je ne compte pas lui dire où même lui montrer. Cette fille est une garce sous son air angélique et même si je ne la connais pas, je la classe dans la catégorie connasse au même titre que ma belle-mère. Quand je pense qu'hier soir, je regrettais presque de l'avoir fait enrager en draguant son mec juste pour l'embêter. 

Hell's - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant