Chapitre 17

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Lilibeth

Voir cette gamine dans cet état me révolte. Comment une mère ou un père peut laisser son enfant dans cet état pour faire les magasins ? Alors que Nash est parti chercher après ses parents, je prends un bout du rideau qui se trouve sur le côté du lit et l'imbibe d'eau avec ma bouteille pour lui poser sur le front. Je ne sais pas si ça va aider, mais petite, ma nounou le faisait et ça me faisait du bien. La petite gémit au contact du tissu humide, mais ne se réveille pas pour autant.

Son état m'inquiète vraiment beaucoup et j'espère que les secours vont vite arriver et je compte bien dire ce que je pense à ses parents indignes. Quand une jeune femme arrive, je ne pense pas un instant à regarder dans quel état elle est et ma colère gronde en moi. La petite finit par être évacuée et j'explose. Mais quand la mère me répond en pleurs et que Nash intervient, je me rends compte que je me suis trompée sur toute la ligne, que ma colère m'a aveuglé. À aucun moment, je n'ai pensé que cette femme devait avoir de l'aide plutôt que des remontrances et je culpabilise. Quand il me dit que rien n'est prêt au refuge pour les accueillir, ma réponse vient naturellement. On ne peut pas les laisser tomber et je ne peux pas rester sans rien faire. Je suis prête à sacrifier le peu de confort que j'ai pour qu'elles en aient.

Alors que je retourne dans la voiture, Nash reste à l'extérieur.

– Je suis désolé de m'être énervé contre vous. Je vous ai jugée trop vite et je n'aurais pas dû.

La femme essuie ses larmes.

– Ce n'est rien, n'importe qui aurait réagi comme vous en voyant un enfant seule et dans cet état dans le lit d'un magasin, moi la première. Par contre, demander à votre petit ami de ne pas appeler de médecin et de juste nous ramener chez nous. Je n'ai pas d'argent pour le médecin et pour les médicaments.

Elle fond en larmes à nouveau.

– Je ne suis même pas capable de m'occuper de ma fille ou de la soigner correctement. Je ne sais plus quoi faire.

– Madame, regardez-moi.

Elle relève les yeux vers moi.

– Vous ne rentrez pas chez vous et le médecin on s'en charge. Nash ouvre un refuge pour aider les gens dans le besoin. Rien n'est prêt, mais on tient tous les deux à vous aider. Vous dormirez dans mon lit et je partagerais celui de Nash, le temps que les premiers meubles arrivent.

– Je n'ai pas d'argent mademoiselle.

– Déjà, appelez-moi Lilibeth et ensuite vous n'aurez rien à payer. On va vous aider, mais en contrepartie vous nous aiderez à votre tour à préparer le refuge pour les prochaines arrivées et quand ce sera ouvert à aider les autres. Le but du refuge est de loger et nourrir les personnes qui en ont besoin, mais aussi de s'entraider avec nos connaissances. Vous pouvez rester aussi longtemps que vous en aurez besoin. On ne vous laissera pas tomber. L'argent que vous gagnez, épargnez-le pour plus tard afin de pouvoir retrouver une autonomie. On vous aidera à vous reloger quand vous serez prête.

Ses yeux brillants de larmes fouillent les miens en quête de mensonge, mais je suis sincère. Je sais que Nash les aidera, c'est son but avec le refuge et je l'aiderais le temps de ma présence ici. Pour la première fois on m'offre la possibilité d'être utile, ne pas juste servir de potiche avec qui se pavaner et je compte bien en profiter.

Alors qu'elle veut répondre, la portière s'ouvre et Solène fait son apparition

– Bonjour, je suis Solène, le médecin. Je vais ausculter votre fille et lui donner les soins dont elle a besoin.

La mère hoche la tête et on regarde la médecin s'occuper de la petite fille avant de sortir de la voiture la mine soucieuse.

Nash

Solène arrive quelques minutes plus tard et se met directement à ausculter la petite fille sous le regard de sa mère. Quelques minutes plus tard, c'est la mine soucieuse qu'elle sort de la voiture et m'emmène plus loin.

– Je dois la perfuser et je n'ai rien pour le faire ici. On doit l'emmener au club.

– Non pas le club. Viens au refuge, tu sais aller prendre ce qu'il faut et le faire là-bas ?

– Oui

– Bien. On se rejoint là-bas. Qu'est-ce que je peux faire en attendant ?

– Pas grand-chose. L'installer dans un lit, changer ses vêtements, car ils sont remplis de sueur et essayer de la faire boire de l'eau, surtout pas froide, de l'eau à température ambiante. Je vais aller chercher les perfusions et je vous rejoins.

Je hoche la tête et retourne à la voiture avant de démarrer.

– On va rentrer, elle va revenir avec des perfusions pour la petite.

La mère et Lilibeth restent silencieuses et le trajet se fait dans le même silence. En arrivant, je prends la petite dans mes bras pendant que Lilibeth part m'ouvrir les portes jusqu'à notre chambre.

La petite posée, je demande à Lilibeth de donner un t-shirt à elle pour la petite pendant que je prends une bouteille d'eau dans la cuisine.

– Solène a dit qu'il fallait la changer et essayer de la faire boire. Je vais nous commander à manger. Que voulez-vous ?

– Une salade pour moi. Réponds Lilibeth.

– Je commande dans une pizzeria donc il n'y a pas de salade.

– Un plat de pâtes enfant alors et demande la sauce la moins calorique qu'ils ont ou au moins la moins grasse.

– D'accord. Et vous ?

– Une pizza Margarita.

– Très bien, je vais passer commande. Solène ne devrait plus tarder.

Je sors de la pièce, appelle la pizzeria, alors que Solène arrive avec ses affaires. Tout en passant commande, je lui ouvre la porte de la chambre et la laisse entrer tout en faisant signe à Lilibeth pour qu'elle sorte et les laisse un peu seules. 

Hell's - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant