Nash
En arrivant dans la chambre, je vois Lilibeth dormir dans son lit et non le mien comme les derniers jours. Ma colère contre Emy et ses conneries remontent d'un cran en voyant que Lili me fuit maintenant. Je m'installe à mon tour dans son lit et me colle contre son dos. Et un sourire se plaque sur mon visage lorsqu'elle se tourne vers moi et se colle dans mes bras. C'est fou l'effet qu'elle me fait même endormie. Rien que de sentir sa peau contre la mienne et son souffle dans mon cou suffit à me faire planer et je m'endors serein avec ma belle dans les bras.
Alors que je me réveille, je ressens de suite l'absence du corps de Lili contre moi et ouvre les yeux. Je remarque ses longues jambes étendues pas loin de moi et relève la tête qui était encore posée sur l'oreille. Elle est assise contre la tête de lit, le regard pensif posé sur le mur.
Je me redresse complètement et m'approche d'elle.
— Tout va bien ?
Son regard quitte le mur et se pose dans le mien.
— Qu'est-ce que tu fais dans mon lit ?
— Je voulais dormir avec toi dans mes bras à défaut d'avoir pu profiter de la journée avec toi.
Je m'approche d'elle déterminé à l'embrasser, mais elle m'arrête d'une main sur le torse. Dire que ça ne me fait rien serait mentir, sa froideur me fait un pincement au cœur et le fait qu'elle me repousse aussi.
— Il faut qu'on arrête ça Nash.
— Pourquoi ?
— Parce que je ne veux pas être celle qui t'empêche de vivre ta relation avec Jess. Je vous ai vu hier soir et...
Je pose un doigt sur sa bouche en souriant.
— Jalouse ?
— Pourquoi je le serais ? Pas de sentiment Nash, tu as oublié ?
Et un uppercut signe Lilibeth Clifford. Je sais que j'ai été celui qui disait pas de sentiment, mais c'est plus fort que moi, je m'attache à elle.
— Je ne suis pas jalouse Nash, je ne veux juste pas être celle qui vous empêche d'être ensemble.
— Elle t'a vraiment mis des conneries en tête !
— N'en veux pas à Emily, pour une fois elle n'a pas été méchante. Elle a juste été honnête avec moi et puis sans son intervention, je l'aurais remarqué aussi, cette alchimie qu'il y a entre vous.
— C'est mon amie Lili et contrairement à ce qu'Emy t'a dit et ce que tu crois avoir vu, il n'y a pas d'alchimie, juste de l'amitié. Je ne veux rien d'autre avec elle et c'est pareil de son côté. Demande-lui si tu doutes.
— Disons que c'est vrai...
— C'est vrai. La coupais-je.
— D'accord. Ce n'est que de l'amitié, mais il n'y a pas que ça Nash. On sait tous les deux que ce truc entre nous ne durera pas. Je vais partir dans pas longtemps et je ne veux pas te faire du mal ou avoir mal moi-même. On joue un jeu dangereux et même si tu dis pas de sentiments, rien ne dit que ça ne va pas venir chez l'un ou chez l'autre. Je ne veux pas prendre le risque que l'un de nous deux s'attache et souffre après.
— On est bien d'accord que c'est un jeu dangereux et que rien ne dit qu'on ne s'attachera pas, mais j'ai envie de prendre le risque. Je suis assez grand pour savoir ce que je fais. Cette attirance, cette connexion qu'il y a entre nous deux est trop forte pour que je la repousse.
— Nash, ne t'attache pas à moi.
— Pas de risque, je ne m'attache jamais à personne.
Mensonge ! Mais si je lui dis que je m'attache à elle, je vais la faire fuir.
— Juste du sexe Lili, rien que ça. Prend des risques un peu, vit au lieu d'avoir peur.
— Et si c'est moi qui m'attache et souffre ?
— Si tu sens que ça risque de déraper alors on arrête même si ce n'est pas ce que je veux. Réfléchis-y, mais ne te bloque pas par peur d'une chose qui ne pourrait peut-être jamais arriver. Tu sais que tu vas repartir donc tu sauras te protéger.
— Je vais y réfléchir, promis, mais en attendant, je préfère qu'on prenne nos distances.
Je hoche la tête, déçu qu'elle préfère prendre ses distances même si je la comprends.
Lilibeth
Me réveiller dans ses bras était juste du bien-être à l'état pur, mais les paroles d'Emily et les images d'hier soir sont gravées dans ma tête et mon fait reculer. Je mentirais si je disais que ses paroles ne m'ont pas touchée et si je n'avais pas envie de prendre le risque. Mais ce que je ressens auprès de lui est déjà de trop et la peur de tomber amoureuse de lui trop présente. Alors je m'éloigne.
Trois jours sont passés depuis notre discussion. Assisse dans la bibliothèque à trier les bouquins que l'ont a reçu pour les pensionnaires, je ne remarque pas tout de suite l'entrée d'Emily.
— Depuis que tu es arrivée ici, tout part en vrille.
Je relève la tête et croise le regard noir d'Emily et ce qui me percute ce n'est pas la colère, mais la tristesse dans son regard.
— Je n'ai jamais voulu ça.
— J'en doute. Tu ne devrais même pas être ici. Alors que ton père se démène pour rattraper tes conneries, toi tu es ici à écarter les cuisses. Tu fous la merde partout où tu vas et tu mérites ce qu'il t'arrive.
Elle jette un dossier à mes pieds et repart alors que je me lève pour prendre ce qu'elle vient de jeter.
Assisse dans le fauteuil, j'hésite à ouvrir le dossier quand Nash arrive et s'installe à côté de moi.
— C'est quoi ?
— Un dossier que m'a jeté Emily en disant que je méritais ce qu'il m'arrivait.
— Je vais lui en mettre une ! Ne l'écoute pas Lili.
— Si tu vas la voir, réconforte la. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre le mariage et aujourd'hui, mais elle avait l'air tellement triste.
— Elle mérite ce qu'il lui arrive.
— Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'elle veut juste te protéger, mais qu'elle s'y prend mal. Ou alors elle t'aime toujours. Il faut que tu parles avec elle et pas que tu l'engueules.
— Tu es trop gentille avec elle après toutes les méchancetés qu'elle a dit sur toi.
— Ce n'est pas important. Ne brise pas ton amitié avec elle à cause de moi.
— Elle est en train de le faire toute seule. Je peux ouvrir ?
— Oui.
Il ouvre le dossier et je regarde avec lui. Quand je vois ce qu'il contient, je me tétanise. C'est quoi ce bordel ?
