Lili
Voir les images m'a dans un premier temps fait mal, mais les paroles de Nash m'ont reboostée. On a voulu toucher à mon intégrité pour réussir à avoir de l'argent. Il est malin, il savait ce qu'il faisait. Il savait que mon père voudrait me protéger. Sauf qu'il s'est attaqué à la mauvaise personne. Face au miroir de la salle de bain, je décide qu'il est temps que je me batte. Nash dit que je suis forte, j'ai un doute là-dessus, mais je ne laisserais personne s'en prendre à ma famille et nous voler sans rien faire. Il n'aura pas un penny de plus grâce à moi.
Cette journée m'est consacrée et je compte bien en profiter, mais après la gentille Lilibeth, celle qui se laisse marcher sur les pieds et qui a peur pour son image va tirer sa révérence. Je ne changerais pas ma vie, mais je me battrais sans relâche pour préserver ce que j'ai. Je ne serais jamais la potiche de personne. À mon retour à Londres, je compte bien montrer qui je suis. Personne ne reprendra ma place de PDG dans la société de mon père et sûrement pas un homme qui me prend juste pour avoir cette place. Certes, je ne veux pas ce travail-là, mais c'est tout ce que j'ai et je me battrais pour le garder. Je suis l'héritière Clifford et personne ne prendra ce qui est à moi. Et la première étape de ce changement, c'est faire mordre la poussière à ce connard. Il veut notre argent ? Il ne l'aura pas. Il veut toucher à mon intégrité ? Qu'il le fasse, je ne m'abaisserais pas à lui donner ce qu'il veut et je montrerais à tout le monde que malgré les photos qu'il a de moi, je ne me cacherais pas et je n'aurais pas honte.
Je finis de me démaquiller, déterminer à me montrer tel que je suis à tous. Nash a raison, je dois profiter de ce séjour pour devenir ce que je veux et plus personne ne me dictera ma vie. Je suis maître de mon destin et de ma vie.
Je le rejoins dans le hall et je le vois sourire en voyant mon visage.
— Tu l'as enfin acceptée ?
— Il était temps non ?
— Oui. Allez, en route, princesse.
En arrivant devant la porte, je vois les autres arriver et après les avoir salués Nash me mène à une moto en me tendant un casque. Je ne suis pas très rassurée, mais je sais que je ne risque rien avec lui.
Alors que nous sommes sur la route, je profite de ce moment de liberté. J'aime la sensation et le sentiment de liberté que procure la moto. Et la présence de Nash contre moi rajoute à ce bien-être. Après un bon moment, il s'arrête enfin et je souris en voyant l'endroit où il m'a emmené.
— Une fête foraine ?
— Oui. Ça te plaît ?
— C'est trop génial Nash, merci.
Il sourit et je le trouve encore plus beau quand c'est le cas. Cette journée c'est la nôtre et je compte bien en profiter à fond. Il entrelace nos doigts et me tire à sa suite aussi enthousiaste que moi à l'idée de passe la journée ici. On dirait un gosse et j'adore ça.
On passe la journée à faire des tours de manège, à parler de tout et rien, à se chamailler comme des enfants. Je passe la meilleure journée de ma vie et ça, c'est grâce à lui. Alors que la journée décline, Nash se tourne vers moi en souriant.
— Un tour de grande roue ça te dit ?
Je hoche la tête et le suis jusqu'à l'entrée du manège. Calée contre son torse à attendre notre tour, je me laisse envahir par les sensations qu'il me procure. Pourquoi je le rencontre que maintenant ? Et pourquoi est ce qu'il habite aussi loin de chez moi ?
— À quoi tu penses ?
— À rien d'important.
— Prête à me faire oublier l'essai désastreux de ma première fois sur une grande roue ?
Je me tourne face à lui en souriant.
— On ne fera pas l'amour sur la grande roue Nash.
Il approche sa bouche de mon oreille.
— Dommage, car j'ai très envie de toi.
— Nash...
— Je sais. Ne t'inquiète pas, j'ai compris. Avance, c'est à notre tour.
Je monte dans la nacelle suivie par Nash qui s'installe à côté de moi avant de m'attirer dans ses bras.
— Tu sais Emy n'était pas comme ça avant.
— Qu'est-ce qui a changé ?
— Franchement, je ne sais pas. Peut-être la trahison de ma sœur, mais ça n'explique pas sa réaction par rapport à toi. Avant, elle n'aurait jamais réagi comme elle le fait. C'est une fille tellement gentille, avec le cœur sur la main.
— Je n'ai pas vu cette facette moi malheureusement.
— C'est depuis que tu es là et qu'avec toi qu'elle est comme ça.
— Mais pourquoi ?
— Je ne sais pas. Elle veut me protéger peut-être, je n'en sais rien ou de la jalousie, mais je ne saurais pas dire pourquoi.
— Pourquoi jalouse ? Elle est tellement mieux que moi. Et puis, elle est avec Kylian.
— On devait se marier.
Je me tourne face à lui.
— C'est ça la situation à laquelle j'ai échappé. Voyant comme nous étions proches, nos parents ont toujours pensé qu'on terminerait ensemble. C'était l'avenir idéal à leurs yeux.
— Elle a fait pareil avec Jess alors ?
— Non. Jess et moi, on s'est rencontré à un moment difficile pour nous. Emy était soutenue par Kylian et moi j'avais Jess. On a flirté, on a couché ensemble et on c'est soutenu. Son petit ami l'avait trahie et moi ma sœur. Ça a toujours été clair entre elle et moi, jamais ça n'aurait été plus loin. Ni avant ni maintenant.
— Je suis désolé. Il s'est passé quoi ?
— Mon père n'a pas accepté que je parte, que le père d'Emy accepte que je refuse l'arrangement. Donc il a monté un plan contre les parents d'Emy pour se venger. Pour lui, je devais être au côté d'Emy et à la place de chefs. Il s'est dit qu'en tuant les parents d'Emy, elle se réfugierait dans mes bras. Elle est venue, mais on ne s'est pas rapproché comme il le voulait. Alors, il a demandé à ma sœur de l'aider pour qu'on se mette ensemble. Elle a trahi sa meilleure amie, son frère, le gang et en a payé le prix. Le père d'Emy n'a pas laissé passer ça sauf qu'il ne sait pas tout, il ne sait pas comment mon père peut être pour qu'on fasse ce qu'il veut. Elle n'a pas voulu que je dise la vérité, car même si elle n'a rien dit, je sais ce que mon père a du faire pour qu'elle soit à sa botte. Je pense qu'Emy est jalouse de voir que je m'accroche à quelqu'un d'autre qu'elle. Elle savait qu'entre Jess et moi il n'y aurait rien de plus, mais tu es arrivée. Tu m'as directement plu et l'on s'est rapproché malgré le fait que tu allais partir un jour ou l'autre. Je ne me tourne plus vers elle comme je l'aurais fait avant et je pense que c'est ça qui la dérange.
— Attends, c'est vers moi que tu te tournes ? Mais je ne suis arrivée qu'il y a quelques jours.
— Peut-être, mais depuis que tu es là, je me sens vivant à nouveau.
Je ne sais pas quoi répondre à ça et il semble s'en rendre compte.
— Pas de panique ! Je ne parle pas de sentiment. C'est juste que tu as réveillé en moi l'envie de vivre. Tu as ramené une fraicheur dont j'avais besoin. Je ne sais pas l'expliquer, mais ton arrivée m'a fait un bien fou.