Je suis réveillée par de légères secousses et la voix de Nash. J'ouvre les yeux et regarde où on se trouve. Le coin semble joli, la maison un peu vieillotte, mais avec un certain charme. Je sors de la voiture et rejoins Bastian et Nash.
— Où sommes-nous ?
— Là où on va vivre.
Je hoche la tête et les suis vers l'intérieur de l'énorme maison. Ayant Bastian devant moi, j'ai le loisir d'observer le logo qui orne son blouson de cuir et me demande ce que c'est les Hell's Angel et ce qu'il fait avec Nash.
Je range mes questions dans un coin de ma tête et observe le haut plafond du hall d'entrée.
— Les premiers aménagements de pièce ont déjà été faits, mais je suppose que tu sais aussi que les entrepreneurs sont venus.
Je baisse la tête et vois Bastian sourire.
— Le bureau d'accueil sera ici.
Il pointe le milieu du hall.
— Du côté droit, il y a la cuisine et le réfectoire, et du côté gauche il y aura un coin pour travailler avec des bureaux et une bibliothèque ainsi qu'un salon. La cuisine est déjà entièrement équipée, mais il manque les meubles pour le réfectoire, etc.
Il nous montre l'étage et reprend.
— À l'étage, il y a six chambres et trois salle de bain au premier et même chose au deuxième. Les chambres peuvent contenir trois à quatre personnes. Je ne sais pas encore comment je vais faire si ce sont des familles entières qui viennent.
— Prends le temps d'y réfléchir. Tu peux déjà accueillir des gens au premier et voir comment tu t'organises pour les familles. Reposez-vous et ne t'inquiète pas du repas du soir, Nejma vous apportera quelque chose. Demain, on prendra le temps d'organiser le tout afin d'accueillir le plus tôt possible des gens avec l'hiver qui commence à vraiment s'installer.
— Merci Bastian.
— De rien fiston. À demain.
Nash hoche la tête et Bastian s'en va après m'avoir salué.
— Je peux enlever la perruque ?
Nash sourit.
— Oui.
Alors que je me libère de cette merde, je reprends la parole.
— Je peux te poser une question ?
— Va s'y.
— C'est quoi les Hell's Angel ?
— Un groupe de biker.
Je fronce les sourcils.
— Comme dans Son's Of Anarchy ?
— Tu regardes ça toi ?
— J'ai commencé, mais trop de violence et d'illégalité. Ce sont le genre de personne que je n'aimerais pas croiser.
Il perd son sourire moqueur et j'en viens à me demander s'il fait partie des leurs.
— C'est juste un groupe d'hommes qui partage leur passion pour la moto et qui aime aider les gens.
— Laisse-moi en douter. Tu fais partie des leurs ?
— Je suis ami avec certains et ils vont nous aider pour ici.
— On est où en faut ?
— Dans la maison qui va accueillir un refuge pour les gens dans le besoin.
— Je vais devoir faire la charité ?
— Oui. Dans ton monde, on ne fait pas ça ? Je pensais que les riches aimaient bien se montrer en faisant la charité.
— On organise des bals pour récolter des fonds, mais on ne se mélange pas.
— Ici, pas de bal. On va mettre la main à la pâte et aider ces gens de près et pas en donnant juste une somme d'argent.
— Et c'est quoi ton plan ? Ouvrir la porte de ta grande maison pour eux ?
— Leur offrir le logis et les couverts le temps qu'ils en ont besoin. Les aider dans leur démarche, papiers, école, etc.
— Et tu veux que je vive au milieu de tous ces gens ?
— Oui, tu vas même les aider toi aussi le temps de ta présence. Le but est de s'entraider. Que chaque personne qui vient ici à sa manière apporte son aide à une autre.
Je ne réponds rien. Je fais ma mauvaise tête, je le sais, pourtant malgré tout j'aime cette idée, j'aime ce projet, mais je ne le dirais pas.
— Viens, je vais te faire visiter.
On fait donc le tour du rez-de-chaussée puis on monte au premier étage. Les chambres sont grandes et avec beaucoup de potentiel. S'il optimise l'espace, il pourrait même mettre plus de lits, mais encore une fois je me tais. C'est son projet, son problème et je ne suis la que pour quelques semaines. Alors, aider le temps que je suis la oui, je n'ai pas le choix, mais pour le reste il se démerde.
On monte ensuite au dernier étage qui devait être des combles à la base, mais qu'il a fait aménager. Les salles de bain sont équipées également. C'est rudimentaire, mais suffisant pour du provisoire.
On redescend tout en bas et il m'emmène dans ce qui semble être le grand salon dont il parlait. Un tas de carton est posé sur le sol et il se tourne vers moi en souriant.
— Ton premier travail va être de monter ces meubles avec moi. C'est ça où tu dors à terre.
— On ne peut pas demander à un monteur du magasin de venir ?
— Les monteurs c'est nous Lilibeth. C'est simple, tu verras, le plan est bien expliqué et à deux ça ira très vite.
— Tu dis ça, mais tu ne m'as encore jamais vu me servir de mes mains, je suis une vraie quiche en bricolage du moins je l'étais à l'école.
— Et moi je suis certain que tu vas t'en sortir. Tu as été habituée à ce que tout soit fait pour toi, tu ne sais pas faire par toi même, mais tu verras, tu apprendras vite et la satisfaction sera d'autant plus grande et même s'il faut plus de temps que prévu. Je suis persuadé que tu peux y arriver, n'importe qui le peut.
Le fait qu'il insinue que je ne sais rien faire moi-même me pique à vif. C'est vrai, je ne vais pas le nier, mais je veux lui prouver que je ne suis pas qu'une débile pour qui tout est servi sur un plateau d'argent. Je ne suis complètement empotée non plus !
— Allez viens, on va d'abord mettre les cartons dans la bonne pièce. Tu as de la chance, on ne doit pas monter à l'étage.
— Tu comptes nous faire dormir dans le salon ?
— Non dans mon appartement. Il y a un appartement trois-pièces là dans le fond. On dormira dans ma chambre et la deuxième pièce servira de bureau.
— Tu veux que je partage ta chambre ?
— C'est ça ou celle d'en haut, mais tu devras partager avec de parfait inconnu. À toi de voir.
— Ce n'est pas comme si on se connaissait tous les deux. Ça ne changera pas grand-chose.
— On va passer tout notre temps ensemble et je pense que tu préféras ton intimité dans le petit appartement que partager ta chambre avec des personnes différentes tous les x temps.
— OK.
Je ne suis pas enchantée de partager ma chambre avec lui, mais ça m'emballe encore moins de la partagée avec des inconnus qui viennent de je ne sais où.
— Je vais ouvrir les portes. Tu peux déjà prendre un des petits cartons.
Je fais ce qu'il me dit et le suis jusqu'à notre lieu de résidence. En entrant, je suis étonné de ce que j'y trouve. Une petite cuisine équipée, la place pour une petite table et un salon. Il se tourne vers la droite et on fait face à deux portes.
— Celle de droite c'est la salle de bain et celle de gauche la chambre.
Il ouvre celle de la chambre et je suis étonnée par la place qu'il y a. Ça me rassure,
on ne sera pas collé et j'aurais mon espace.
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