Chapitre 13: Lilibeth

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Les mains sur mon estomac, je tente de ne pas montrer à Nash que je ne suis pas bien. C'était bon, je ne vais pas dire le contraire, mais mon organisme n'est pas vraiment habitué à ce genre de nourriture et me fait bien sentir que j'ai légèrement abusé. J'espère que la marche qui nous attend pour faire les courses va m'aider à digérer ce trop-plein de gras et que je ne serais pas malade. Et pendant que je regrette mon repas, Nash lui s'en donne à cœur joie et mange comme un ogre.

— Vu qu'on ne sait tous les deux pas cuisinés et qu'il n'y a rien à la maison. Tu sais ce dont on a besoin ?

Il relève le regard vers moi en souriant.

— D'aliment et de casseroles.

— Merci Nash, ça, je le sais ! Les casseroles on trouve ça où ?

— Au magasin.

Retenez-moi, je vais le frapper !

— Tu le fais exprès ?

— Question conne, réponse conne Lilibeth.

— Je sais qu'on trouve ça au magasin ! Mais supermarché ou magasin spécialisé ?

— Il y a des magasins pour des casseroles ?

Une équipe de bras cassés, je vous le dis moi.

— Sûrement, mais il n'y aura pas que des casseroles, il y aura surement d'autres choses, mais on devrait y trouver tout ce qu'il faut pour cuisiner.

— Une casserole et une poêle c'est assez non ?

Je ne peux m'empêcher de sourire.

— Je n'y connais rien en cuisine, mais je te mets au défi de n'utiliser que ça pour faire un plat complet. Et par là j'entends, viande, légume et féculent.

— Bon ben deux casseroles et une poêle, ou alors, on demande à une vendeuse ce qu'il nous faut.

— Et on passe pour deux gros débiles. J'ai vu un grand magasin en venant. Je suis sûr que là on trouvera ce qu'il nous faut pour se lancer. Tu as fait une liste de course ?

Il me regarde en fronçant les sourcils et je me retiens de rire. Sérieux, on fait la paire.

— On avisera. Tu as une idée de ce que tu veux manger ? je reprends

— Quelque chose de bon.

Il répond ça en souriant.

On va faire au mieux, mais vu notre niveau pour se débrouiller seuls, je pense qu'on pourra s'estimer heureux de ne pas brûler la baraque ou s'intoxiquer.

— C'est vrai. On y va ?

— Oui.

On se lève tous les deux et après avoir embarqué la multitude de sacs, on se rend à la voiture prêtée par Nejma. On range le tout, dedans, puis direction le grand magasin. Et alors qu'on entre, je me tourne vers Nash.

— Tu as une idée de repas ?

— Non, mais on peut prendre des plats préparés qu'on réchauffe, au moins on est sur de manger quelque chose de bon.

— Ou alors, on se comporte en adulte et on apprend à cuisine comme des grands. Tu te vois manger des plats préparés toute ta vie ? Et puis tu vas faire comment quand le refuge sera ouvert ?

— Je demanderais à Nejma en attendant d'avoir un des pensionnaires qui sait cuisiner.

— Pff et après c'est moi qu'on traite de princesse. Écoute-moi, bien Nash, on va se relever les manches et apprendre. Je dois apprendre à vivre comme une personne normale. Donc pas de plats préparer à chaque repas, vu que les gens normaux cuisinent leur repas. Personne n'est né en sachant cuisiner et ça ne doit pas être sorcier alors on va se débrouiller, au pire si ce qu'on fait est dégueulasse on se rabat sur une pizza ou quelque chose du genre.

— Tu as raison ! Et puis, si les autres y arrivent, pourquoi pas nous ? Allez, en avant princesse, on va acheter de quoi faire la popote, mais d'abord, les ustensiles de cuisine.

Son enthousiasme me fait rire et c'est dans la bonne humeur que nous regardons ce qu'il nous faut. A plusieurs reprises, on se prend des fous rires sous le regard dépiter de certains clients. Il n'y a pas à dire, même à nous deux, ce n'est pas sûr qu'on s'en sortira pour manger. Entre lui qui veut acheter tout et n'importe quoi avec des idées de grandes cuisines et moi qui veux prendre le strict minimum au moins dans un premier temps, on ne s'en sort pas.

Après discussion et l'avis d'une dame qui était de mon côté, nous avons finalement pris le minimum et on se contentera dans un premier temps de plat facile à réaliser.

En arrivant dans les rayons alimentaires, encore une fois nous sommes perdus. On sait ce qu'on veut manger, mais nous n'avons aucune idée de comment le cuisiner. Finalement, son idée de plat préparé n'est pas mauvaise, mais on arrive quand même à choisir quelques aliments afin de se faire des repas sains tout en étant on l'espère facile.

Et c'est toujours dans la bonne humeur que nous arrivons à la maison pour décharger tous nos achats. Alors qu'on range le tout, je me tourne vers lui.

— On a pour manger, mais on a oublié de prendre de quoi faire la vaisselle et nettoyer.

— Et on n'a pas de table non plus.

Sa réponse me fait sourire. On n'est vraiment pas bien organisé.

— On peut aller en chercher une.

— Ou alors, ce soir on mange encore comme hier et demain quand on va au magasin de meubles, on en prend une avec. Je t'avoue que je n'ai pas envie d'y aller encore aujourd'hui.

— OK, mais on fait quoi maintenant ?

— On range tout ce bordel et on fait le tour de toute la maison avec un bloc-notes et un stylo pour répertorier ce qu'il y a encore à faire et ce qu'on doit commander.

— Avant ça, on peut regarder pour les hauts d'Emily. D'ailleurs, elle revient quand ?

— Demain soir si tout va bien.

— Je ne les aurais pas.

— Ce n'est pas grave. On va regarder et les commander, et ça arrivera quand ça arrivera. On lui expliquera et je lui dirais que c'est de ma faute, elle le prendra mieux.

— Et tu comptes expliquer comment que ce sont ses affaires qui ont servi à nettoyer ? Tu vas lui dire que tu m'as déshabillé pour nettoyer ?

— Je pourrais, mais elle n'y croirait pas.

J'ai envie de savoir pourquoi, mais empêche la question de sortir. Au final, peu importe sa réponse, ça ne changerait rien à ma vie.

On passe la demi-heure suivante à ranger les achats et je découvre une facette de moi qui le fais bien rire. Je savais que j'étais maniaque pour ma chambre, mais je me rends compte que c'est même pour le rangement des courses. À chaque fois qu'il pose une chose, je me sens obliger de la changer de place, même si ce n'est que de quelques millimètres. Il aurait pu le prendre mal, mais apparemment ça le fait rire alors tant mieux.

— Je pense que la prochaine fois, je te laisse ranger seule.

— Ou alors tu ranges correctement.

Je lui réponds ça en souriant.

— Ça l'était, mais c'est toi qui es maniaque.

— Si tu le dis.

Je continue avec les ustensiles de cuisine pendant qu'il prend son ordinateur pour aller sur le site du magasin de vêtements. Quand je termine, je me mets près de lui et on regarde ensemble pour les deux hauts qu'heureusement on trouve. Il faudra juste attendre quatre à six jours pour les avoir.

Hell's - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant