J'ai eu le temps de cogiter aujourd'hui, au point de m'en faire mal au crâne. J'ai merdé, en beauté, mais je compte bien me rattraper. J'ai flippé hier, vraiment, et je flippe encore. Il y a combien de chance qu'elle soit enceinte aussi vite ? Je suis nul en math, le pro c'est Juan, pas moi. On en revient de nouveau à lui ! J'ai vrillé en la voyant dans ses vêtements, ça me rend fou de penser qu'elle a peut-être été dans ses bras. Je n'aime pas leur complicité, leur sourire ou sa façon à lui d'être protecteur avec elle. Je suis dans la merde. Ne jamais s'attacher, quelle connerie ! Il a fallu que cette princesse débarque pour tout foutre en l'air. Avec ses airs innocents, son regard magnifique et son visage de poupée. Pas de sentiments ? Je suis foutu et je le sais. Il lui aura fallu deux semaines pour foutre le bazar dans ma vie. Putain de coup de foudre !
Je ne suis pas un homme pour elle, je le sais, mais je suis trop égoïste pour la laisser à un autre. La distance ? Rien à foutre ! Le fait qu'elle ne partage pas mes sentiments ? Je m'en branle, c'est peut-être mieux comme ça. Je ne pourrais jamais lui donner ce dont elle rêve. Parce qu'on ne va pas se le cacher, elle apprécie la vie qu'elle a ici, mais ce n'est pas sa vie. Elle rêve sûrement de mariage et de bébé. Le mariage, je pourrais lui donner, mais les bébés ? Très peu pour moi. Je ne saurais jamais être père, j'en serais un horrible.
Je la veux, c'est certain. Je ne veux pas qu'elle ait un autre, ça me rendrait fou. Sauf que je ne suis pas pour elle et que j'ai beau être égoïste, je ne veux pas l'enchainer à une vie qu'elle finira par détester. C'est déterminé à garder mes distances que j'entre dans le refuge. Je ne m'excuserais pas, vaux mieux qu'elle me déteste, ce sera plus facile.
C'est donc déterminé à garder mes distances que je rentre après une messe où je n'avais pas besoin d'être. En arrivant dans le hall, j'entends directement la musique et me dirige vers le salon. Emy râle dans le canapé, Agathe danse avec Lili et Jess. Cette dernière vient vers moi quand elle me voit.
— Elle va mieux alors ne gâche pas tout.
Je veux sortir de la pièce, mais Jess m'arrête.
— Arrête de faire le con, excuse-toi et saute le pas.
Je veux prendre la parole, mais elle m'arrête.
— Pas d'excuse bidon. Vous êtes fait pour être ensemble alors ne laisse pas la peur ou la distance te freiner. Il sera toujours temps de trouver des solutions plus tard. Tu t'en voudras toute ta vie si tu n'essaies pas.
Mon regard quitte Jess et se pose sur Lili qui est plus belle que jamais. Les vêtements de Juan ont été virés et elle danse sensuellement vêtue d'un short et d'un débardeur qui cache juste sa poitrine. Les yeux fermés, elle se laisse porter par la musique. Comme hypnotisé par ses mouvements, je m'approche d'elle oubliant ce que je me suis dit avant d'entre dans le bâtiment et laissant les mots de Jess faire leur travail. Je me colle contre elle et souris en voyant qu'elle ne fuit pas.
Emy me regarde avec un sourire triste alors que Jess et Agathe c'est un sourire joyeux avant de s'éclipser toutes les trois.
Je reste collé à elle pendant un long moment, mais ses mouvements me rendent fou et j'ai envie de la posséder encore et encore.
— Continue comme ça et je ne réponds plus de rien.
Elle quitte mes bras d'un coup avant de se tourner le regard rempli de colère. Son doigt se pose avec force sur mon torse qu'elle frappe au rythme de ses paroles. Un sourire nait sur mes lèvres. Merde, qu'elle est belle en colère.
— Si tu crois qu'après ton comportement je vais te laisser me baiser, tu te trompes lourdement !
Je me rapproche d'un pas et mon index se pose sur ses lèvres.
— Je n'aime pas quand tu parles comme ça. Ça ne te va pas d'être vulgaire.
Elle repousse ma main d'un geste brusque.
— Et donc toi, tu peux me traiter de salope, mais moi je n'ai pas le droit d'utiliser le verbe baiser ? Va te faire foutre Nash.
Elle fait demi-tour, mais je la rattrape et me colle contre elle.
— Je veux bien aller me faire foutre, tant que c'est avec toi ça me va.
— Lâche-moi Nash !
— Non.
— Laisse-moi au moins me tourner.
Je relâche un peu les bras et elle se met face à moi. Son regard noir de colère croise le mien et elle explose. M'envoie à la tête ce qu'il c'est passé hier soir et ce matin. Je ne prête pas attention à ce qu'elle me balance, je capte bien un connard ou deux dans ses paroles, mais je suis trop fasciné par ce côté sauvage qu'elle a quand elle est en colère. Merde, je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse être bandante à ce point. Je reprends le fil de ses paroles au moment où elle lâche cette phrase.
— Arrête de jouer avec moi alors que je m'attache à toi.
Une putain de phrase qui met aux oubliettes définitivement ce que je m'étais dit avant de rentrer et qui signe la fin de ma vie de célibataire ne voulant rien ressentir. Ma bouche se pose sur la sienne et elle me frappe le torse. Enfin, elle le frappe une fois avant de s'abandonner à notre baiser. Mes mains glissent le long de son corps et je la soulève avant de nous diriger vers l'appart. Hors de question de la laisser m'échapper à partir de maintenant. Je la pose doucement sur la table de la cuisine et me mets entre ses cuisses. Ma bouche quitte la sienne et part se poser dans son cou.
— Je ne joue pas Lili. Ça m'a rendu fou de te voir avec ses vêtements.
Elle me repousse et nos regards se retrouvent.
— Je suis désolé pour hier, je suis désolé pour ce matin. Moi aussi je m'attache à toi. Et il est hors de question que je laisse ma peur de ressentir dicter ma vie. Rien ne sera facile, mais on trouvera une solution. Laisse-nous une chance.
Elle fait glisser une main sur mon torse et alors que je pense qu'elle va passer sous mon t-shirt, sa main passe la barrière de mon jogging et se pose sur mes couilles puis elle resserre ses doigts.
— La prochaine fois que tu insinues que je me suis tapée quelqu'un d'autre ou que tu te comportes comme hier soir, je te castre. Je ne suis pas l'une de vos filles de joie. C'est clair ?
— Très clair.
Sa main quitte mes couilles et attrape ma nuque.
— On se laisse une chance même si je sais que je risque de finir avec un cœur briser.
Je prends son visage entre les mains et ancre mon regard au sien.
— On trouvera une solution.
Elle hoche la tête et je retrouve enfin ses lèvres.