Chapitre 2: Lilibeth

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Installée devant ma coiffeuse, je me prépare en fredonnant pour aller rejoindre Noah. Ça fait maintenant quatre mois que nous sommes ensemble. Au début, si je me suis rapprochée de lui c'était surtout pour énerver mon père. Noah est le genre d'homme que mon père a en horreur. Fils de famille modeste, il a un côté bad boy que j'adore et que mon père déteste. Maintenant, je commence réellement à m'attacher à lui et j'en viens à me dire qu'on pourrait bientôt se mettre en appartement car je n'ai qu'une envie, quitter cette maison.

Des coups à ma porte me sortent de ma rêverie et j'autorise la personne à entrer. Mon père passe la porte, son visage est fermé et il me regarde sérieusement.

— Il faut que je te parle ma chérie.

Son ton sérieux est inhabituel, généralement quand il l'emploie c'est quand il se retrouve face à des personnes importantes ou des clients et pas dans son rôle de papa. J'arrête ce que je fais et le regarde.

Il semble réfléchir quelques montures puis se lance.

— Tu vas partir quelques semaines à l'étranger.

Je fronce les sourcils. C'est quoi cette histoire ?

— Hors de question !

— Je ne te laisse pas le choix Lilibeth !

Je me lève d'un bond, hors de moi.

— Je ne partirais pas ! Je suis majeur, j'ai le droit de refuser et de faire ce que je veux !

— Justement non ! Il est temps que tu apprennes la vraie vie ma fille. Tu vas partir et apprendre à vivre comme une personne normale pendant quelques semaines.

Je lâche un rire jaune et le fusille du regard.

— Tu te crois dans un des films débiles que l'autre regarde ? Maintenant que j'y pense, c'est elle qui veut ça n'est-ce pas ?

— Laisse Meryl en dehors de ça Lilibeth ! Elle n'est même pas au courant de ce que j'ai décidé. Tu as toujours eu une vie de princesse, mais il est temps que tu apprennes comment vivent les gens normaux. À ton âge, mon père a fait pareil avec moi.

— Je refuse !

— Très bien, je te coupe les vivres et tu pars de cette maison.

Ses paroles me laissent sur le cul. Il a grillé des neurones durant la nuit ?

— Et ne pense pas à utiliser l'argent sur ton compte, je vais de ce pas le bloquer et te retirer ton héritage. C'est à toi de voir Lilibeth, soit tu fais ce que je te demande soit tu te retrouves définitivement à ce niveau social.

Je suis sur le cul de ce qu'il vient de me dire et qu'il ne me fasse pas croire que l'autre connasse n'est pas derrière cette histoire grotesque. Je finis par abdiquer, je ne lui donnerais pas la satisfaction de l'évincer comme elle souhaite le faire.

— Combien de temps ?

— Quelques semaines, la durée n'est pas définie. Ce sera à mon bon vouloir et en fonction de ton comportement là-bas.

— Quand ?

Il sourit et ouvre la porte.

— Tout de suite.

Un homme entre dans ma chambre ainsi qu'une femme, qui me dévisage comme si elle m'analysait puis elle prend la parole.

— Termine de te préparer, je fais ta valise.

Son accent me donne déjà un indice de l'endroit où je pars, l'Amérique. L'homme quant à lui s'approche de moi et tend la main.

— Ton téléphone, tes cartes bancaires et tes appareils électroniques.

Je reste stoïque face à lui, non mais il rêve.

— Tous, s'il te plaît.

Voyant que je ne réagis pas, mon père prend la parole.

— Fais le Lilibeth.

Je serre les dents et fais ce qu'on me demande, avant que l'homme perde patience. Je lui donne tout ce que j'ai et il les donne à son tour à mon père qui part avec.

— On va où ?

— Tu verras quand on y sera. Prépare-toi, on part dans cinq minutes.

Je le fusille du regard et me tourne vers la femme qui fouille dans mes affaires en râlant.

— Tu n'as rien qui n'est pas de marque ?

— Non, je ne suis pas une bouseuse. Je m'habille de marque où est le problème ?

— Pour moi aucun, pour toi en revanche ça va poser un problème.

Je la regarde embarquer deux tenues, des sous-vêtements et un pyjama.

— Tu es prête ?

— Non.

— Alors, dépêche-toi !

— Je peux au moins prévenir mon copain ?

— Non, ton père s'en chargera.

Je suis en train de rêver, ce n'est pas possible autrement. Ou alors c'est une caméra cachée, je n'en sais rien, mais ça ne peut pas être réel. Je regarde autour de moi pour voir où sont les caméras et le mec me regarde bizarrement.

— Je peux savoir ce que tu fais ?

— Je cherche les caméras parce que vous me faites forcément une blague.

— C'est bon fini de trainer, on y va tant pis pour ton maquillage.

Elle m'attrape le bras et donne le sac au garçon avant de me tirer à sa suite. En arrivant au rez de chaussé elle s'arrête et se tourne vers moi.

— Dis au revoir à ta famille.

— Pourquoi ? C'est à cause d'eux que je me retrouve embarquée dans cette histoire.

Un petit rire sort de sa bouche et elle salue mon père avant de me trainer à nouveau derrière elle.

Je me retrouve dans une des voitures de mon père, emmenée vers je ne sais où. Enfin, dans un premier temps, l'aéroport vu le trajet que l'on prend. Je suis en train de faire un cauchemar et je vais finir par me réveiller non ?

Alors qu'on arrive sur le Tarmac, je commence à réellement prendre conscience que je m'en vais, mais vu qu'on se promène en voiture de luxe et en jet privé, je suppose que la fameuse vie normale dont mon père parlait n'est pas aussi normale que le peuple lambda. Qui se promène en jet privé dans la vie mise à part les riches ?

— Ne t'emballe pas, le jet ce n'est que pour le premier trajet. Après tu voyageras en classe économique et tu vivras comme monsieur et madame tout le monde.

Visiblement, j'ai pensé tout haut.

— Et monsieur et madame tout le monde habitent où dans votre cas ?

— Tu verras bien.

— Rassurez-moi, vous ne m'emmenez pas dans la brousse ?

La fille rit et le mec me répond.

— Non.

— Enfin, on peut toujours te lâcher là si tu continues à être chiante.

Le gars sourit et on sort de la voiture pour monter dans l'avion. Ce n'est qu'une fois installé que je me rends compte de leur proximité et ça me donne une idée. 

Hell's - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant