Chapitre 22

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Lilibeth

Il me plante la pour aller se préparer et moi je reste comme une conne face au mur. J'ai bien fait de le repousser, enfin, je crois. Je suis complètement perdue. Ça fait à peine trois jours que je le connais et il me fait déjà perdre la tête. Jamais ce n'est arriver que j'aie une attirance pour un autre homme que celui qui partage ma vie et ça même lorsque je n'ai pas de sentiment. Cette attirance met à mal mes principes et je déteste ça autant que j'adore. Avec Nash, j'ai l'impression de pouvoir être là vraie moi et pas celle qu'on attend que je sois. Même avec Noah qui est à l'opposé des hommes que j'ai eu l'habitude de côtoyer, je ne me sentais pas aussi à l'aise.

Je l'entends repartir dans l'autre sens et quitter la maison sans un mot. J'ai la sensation d'avoir fait une bêtise et je m'en veux. Après quelques minutes à planter là, je décide d'aller me préparer avant que les autres n'arrivent.

J'entre doucement dans la chambre et prends quelques vêtements. Ils ne sont pas lessivés, mais vu qu'on n'a pas de machine va falloir faire comme ça dans un premier temps. J'ai la désagréable sensation d'être observée et je comprends comment Nash a compris ma présence. Je me tourne et vois la petite fille assisse sur le lit alors que sa mère dort toujours. Je m'approche doucement et lui tends la main.

– Viens.

Elle regarde mes doigts avant de poser sa petite main dedans et me rejoins. On sort de la chambre et après avoir refermé la porte je me tourne vers elle.

– Tu te sens mieux ?

Elle hoche la tête, timide.

– Je m'appelle Lilibeth et toi ?

– Mathilde.

Je souris à sa petite voix.

– Je vais te montrer les toilettes. Nash va bientôt revenir avec le petit déjeuner.

Elle me suit en silence et une fois dans la salle de bain, je la laisse seule. Elle revient quelques minutes plus tard et j'entre à mon tour dans la salle de bain, la petite sur les talons. Elle s'assied sur la baignoire le temps que je me débarbouille et me maquille. J'ai la chance d'entendre son petit rire lorsque je m'installe sur le lavabo.

Dix minutes plus tard, ma tache est cachée et j'arrête là pour le maquillage. Je descends toujours sous le regard de la petite.

– Viens, on va aller dans le salon. J'ai quelque chose à te montrer.

– Et ma maman ?

– On va la laisser se reposer.

Elle hoche la tête et me suit. Quand elle voit le dessin, un « waw » sort de sa bouche ce qui me fait sourire.

Nash

Encore une fois, elle réussit à me faire reculer. La proximité entre nous, la tension qui m'habite quand elle est si proche de moi n'est pas bonne. Elle me plaît, je ne peux pas le nier et elle fait bien de me ramener les pieds sur terre. Il n'y aura jamais rien et il faut que cette attirance cesse. Le froid entre nous s'est réinstallé et même si je déteste, c'est mieux comme ça.

Je la laisse seule dans le salon et pars dans la salle de bain me changer avant d'aller à la boulangerie. Quand je passe devant le salon, elle y est toujours. Perdue dans ses pensées en observant le dessin que j'ai fait cette nuit.

Je prends un risque en la laissant seule, mais j'ai besoin de m'éloigner un peu. Le plus gros risque n'est pas de l'a laissé seule mais, de rester trop proche d'elle alors qu'elle éveille en moi bien trop de choses.

Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que j'arrive au refuge avec les viennoiseries. J'ai eu le temps de discuter avec le propriétaire et on a réussi à trouver un arrangement pour le refuge. En arrivant dans le hall, j'entends la voix de Lilibeth et m'approche du salon en silence. Agathe est elle aussi près de la porte et observe les deux filles parler assises sur le sol face au dessin.

– Pourquoi tu parles bizarrement ?

Je vois Lilibeth sourire.

– Je pourrais te poser la même question. Si je parle bizarrement c'est parce que je ne viens pas d'ici.

– Tu viens d'où ?

– Tu es bien curieuse.

Lilibeth lui répond en souriant.

– D'Angleterre, Londres, plus précisément.

– Le pays de la reine toute vieille ?

Je ne peux m'empêcher de sourire à sa question. Même si j'ai un peu peur de la réponse de Lilibeth. Les Anglais et la royauté c'est une grande histoire. En voyant le sourire de ma petite Anglaise, je sais qu'elle ne le prend pas mal.

– Oui.

– Tu es une princesse toi aussi ?

– Non, je n'ai pas ce titre.

– Tu les connais ? La famille royale, je veux dire.

– Un peu.

– Tu as déjà vu Meghan Markle ?

– Je l'ai déjà croisée oui. Tu la connais toi ?

– Pas personnellement, mais on connaît tous l'histoire de l'Américaine qui est devenue princesse. Elle est aussi belle en vrai qu'en photo ?

– Bien plus belle encore.

– Toi aussi tu veux devenir une princesse ?

Lilibeth semble réfléchir, son regard quitte la petite et croise le mien avant qu'elle le repose sur la petite.

– Je vais te dire un secret. Tu me promets de le garder ?

La petite hoche la tête.

– Moi, je rêve d'une vie normale, simple.

– Et moi je rêve d'être une princesse.

– Tu en es une. Toutes les filles le sont. Ce n'est qu'un titre qu'on donne a des personnes qui sont nées dans une famille spéciale, mais a mes yeux on l'est toutes même si on vient d'une famille normale. Et le jour où on rencontre le prince charmant, on devient reine.

– Tu as un roi toi ? Ou un prince qui deviendra ton roi ?

Il faut que je parte, je le sais, mais j'ai trop envie d'entendre sa réponse. Son regard revient dans le mien avant de fuir à nouveau.

– J'ai un copain oui, mais ce n'est pas mon prince. Il ne deviendra jamais mon roi.

– Tu ne l'aimes pas ?

C'est le moment que choisit Agathe pour intervenir. Alors que moi je reste perdu. Pourquoi se servir de son petit ami pour m'éloigner alors que visiblement il n'est pas son prince comme elle le dit. A-t-elle peur ? Ressent-elle quelque chose pour moi ? Cette attirance que je ressens en sa présence, la ressent-elle aussi ? 

Hell's - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant