Chapitre 14

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Aria

Voilà maintenant trois semaines que le crétin est chargé de ma « sécurité ». Trois semaines que je me conduis à la perfection afin qu'il puisse baisser sa garde pour le coup que je lui prépare. Il ne va pas le voir venir, c'est sûr ! Il faut remercier Livia pour son aide à l'échafaudage de ce plan. On est au lycée, c'est l'après-midi et, avec l'accord de mon père, j'ai prévu de manger chez ma meilleure amie ce soir. L'excuse étant de l'aider à préparer un exposé. Mon œil.

Tu vas te faire pincer !

Mais non tu verras.

J'ai hâte de voir ta défaite...

Rabat Joie !

Mon père a cru à ce mensonge sans mal. Après tout, sa petite princesse chérie n'oserait pas lui mentir droit dans les yeux. Il est convenu avec Masson de me déposer chez Livia et, une fois terminé, de me ramener à la villa. Je croise les doigts pour que le plan fonctionne sans accroc. Ce soir c'est la fête, je vais enfin pouvoir fêter mon anniversaire comme il se doit.

— Les filles, comment on s'organise pour ce soir ? On passe vous chercher ou vous nous rejoignez là-bas ? Demande Livia.

June, Jasmine et Camille sont de la partie pour ce soir.

— Je pense que c'est mieux qu'on se rejoigne car si ça ne se passe pas comme prévu, vous pourrez toujours vous amuser sans moi, dis-je à voix basse comme si mon garde du corps pouvait débarquer à tout moment pour contrecarrer notre plan.

Une fois la dernière mise au point effectuée durant la pause entre les cours, nous retournons à nos classes respectives. Vivement ce soir.

Masson m'attend, comme à son habitude, à la sortie de la classe.

— Aria ? M'interpelle Alane.

— Je fais demi-tour et m'avance vers lui.

Alane est dans ma classe. On s'entend bien, il est cool.

— J'ai entendu dire que tu sortais faire la...

Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase que je lui attrape le bras pour le reculer au maximum de mon ennemi. La chance que j'ai, avec le monde qui sortait des couloirs, il n'a pas dû entendre.

— S'il te plaît, tais-toi, dis-je tout bas. Ne parle pas de ça ici. Ça ne doit pas se savoir.

Il me regarde septique et comprend au moment où je fais un signe de tête vers Masson qui est adossé contre le mur, les bras croisés, en m'attendant.

— D'accord. Du coup, je pourrais avoir ton numéro pour qu'on en parle par message ?

— Oh oui bien sûr, tiens.

Je lui donne mon portable pour qu'il puisse enregistrer son numéro dedans et il s'envoie un message pour avoir le mien. Il me le rend avec un sourire, puis s'en va. Je le regarde partir : c'est la première fois qu'un garçon me demande mon numéro, mais c'est courant quand on fréquente les établissements scolaires. Encore une nouveauté pour moi.

— C'est qui ?

Je ne l'ai pas vu arriver derrière moi. Je me retourne et le regarde en fronçant les sourcils. Je ne réponds pas, ça ne le regarde pas. Je passe par mon casier pour y récupérer mes cours et je sors du lycée en direction du parking, l'autre crétin à mes trousses. Un vrai toutou celui-là.

— Si je lance un bâton, tu vas le chercher ?

Et merde, les mots sortent avant même que j'en prenne conscience. Il m'attrape le bras et me retourne face à lui.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant