Chapitre 10

76 17 5
                                    


Aria

Les invités commencent à partir, je remercie chacun d'entre eux pour leur présence et leurs cadeaux. La soirée était sans grande surprise.

— Aria, m'interpelle ma mère au moment où je m'avance vers les escaliers pour enfin rejoindre mon lit qui me manque tant. Ton père aimerait te voir, il est dans son bureau.

J'acquiesce et commence à monter à l'étage. Sur le chemin, je me demande pourquoi il veut me voir quand la silhouette de Masson apparaît dans mon champ de vision. Je compte bien faire comme à mon habitude : ne pas le calculer et tracer ma route.

— Ton père t'a annoncé la bonne nouvelle ?

Surprise, je m'arrête et me tourne vers lui.

C'est à toi qu'il parle ce con ?

Je crois bien que oui...

Je fais mine de regarder derrière moi avant de reporter mon attention sur lui.

— Je rêve ou tu t'es en train de me parler, là ? Dis-je d'un ton sarcastique. Monsieur exige que je ne lui adresse pas la parole donc t'es bien gentil tu fais demi-tour et repars d'où tu viens.

— Comment pourrais-je l'oublier, soupire-t-il. Tu es comme une plaie dont on aimerait bien se passer. Et c'est bien la première et dernière fois de ta misérable existence que tu te permets de me donner des ordres.

Connard !

— Bref, quelle nouvelle ?

— Je te laisse le soin d'aller le découvrir par toi-même. Je suis sûr que tu vas adorer...

— Et pourquoi tu ne peux pas me le dire, sachant que tu as commencé à m'en parler ?

— J'aurai aimé avoir le plaisir de te l'annoncer juste pour voir ta réaction mais, étant donné que c'est loin de me ravir, je vais laisser cette démarche à ton père.

Il ne me laisse pas le temps de lui répondre qu'il part en direction de l'escalier. Je le regarde partir, bouche bée. En deux ans, c'est bien la première fois qu'on échange plus de deux phrases.

Je me demande bien ce que mon père a à me dire pour que Masson prenne le plaisir de m'en parler.

Je toque à la porte et entre au moment où j'entends mon père me l'indiquer.

— Aria, assieds-toi s'il te plaît. J'ai des choses à voir avec toi concernant la reprise des cours lundi.

Je n'ai pas revu Dario depuis ce jour-là... J'espère qu'il va bien et qu'il m'annonce qu'il revient, mais en vue de la réaction de Masson, j'en doute.

— Encore une fois je suis désolée papa. Je n'ai rien fait de mal, je voulais juste un peu de liberté.

Mon père lève la main pour me dire de me taire. Je sais à quel point ça l'a inquiété ce jour-là - de ce qu'il - mais il exagère sérieusement. Je ravale mes paroles, croise les bras et attend qu'il parle.

— Dario ne sera plus ton garde du corps, me dit-il d'un ton détaché comme s'il me disait qu'on allait manger au restaurant

— Quoi ! Pourquoi ?

— Il n'a pas su te surveiller et si tu as pu lui filer entre les doigts aussi facilement, c'est qu'il n'est pas apte pour assurer ce job. J'ai besoin de quelqu'un de compétent si jamais il se passe quoi que ce soit.

— Comme quoi, papa ? Je ne vais pas rester ma vie entière à être confinée dans cette maison avec un garde qui m'accompagnera partout. Je ne suis plus une petite fille. J'ai besoin de commencer à vivre ma vie.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant