Chapitre 24

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Aria

Les deux derniers jours avant le week-end sont passés rapidement avec toujours la même rengaine : se lever, aller en cours, rentrer, manger et me coucher. Sans oublier de faire mes devoirs. Ma vie est passionnante...

Nous sommes samedi et aujourd'hui je passe un peu de temps avec mon frère pour répéter notre danse que nous allons effectuer au gala. Je me retrouve dans la voiture de Masson qui m'emmène au cours particulier que j'ai pris car je voulais qu'un professionnel nous apprennent les bases de la valse.

Je ne vais pas effectuer une vraie valse comme on peut le voir dans Danse Avec Les Stars ou autre, mais j'aimerais ne pas paraître ridicule, dans la mesure du possible. J'ai déjà trouvé sur internet des vidéos de danse très simples à apprendre. Mon frère n'a pas été emballé par cette idée, mais je lui ai assuré que cette danse n'aurait rien à voir avec ce qu'il a pu voir dans les films.

Le trajet est rapide vu qu'on se rend en plein centre d'Ajaccio. Mon taxi a remis sa casquette du parfait crétin. Terminé le mec gentil qui m'a proposé de passer la soirée avec lui. Il m'adresse à peine la parole et quand il le fait, c'est pour dire de la merde. J'ai bien compris que la petite soirée qu'on avait passée ne représentait rien pour lui. Ne vous méprenez pas, je ne m'attendais pas à ce qu'il se passe quoi que ce soit, mais j'avais pensé que nos échanges seraient moins froids et qu'on pourrait peut-être développer une amitié.

Quand j'ai entendu, ce soir-là, la sonnerie d'un téléphone, je suis restée figée un instant par peur que quelqu'un m'écoute, mais quand j'ai vu que c'était Masson au bout du couloir, j'ai relâché mes muscles crispés. Est-ce qu'il m'a entendu ? Je ne pense pas. Il m'aurait fait une réflexion, ce n'est pas le genre d'homme à éviter de parler d'un sujet par peur de froisser l'autre... bien au contraire.

Est-ce qu'il a remarqué que j'avais pleurer ? Certainement que non ! Il se serait foutu de ma gueule en disant une phrase du genre : pourquoi tu pleures alors que tu as tout ce que tu désires ? Ou alors une remarque sur le fait que je fasse un caprice d'enfant pourrie gâtée. Pff il ne peut pas comprendre. Je me demande quand même pourquoi il a agi comme ça. J'ai fait ce que j'ai pu pour cacher mes yeux bouffies avec de l'anti-cerne et j'ai évité de le regarder dans les yeux. Puis non, il ne l'aurait pas remarqué. Ce n'est pas le genre à faire attention à ce qui arrive aux autres et encore moins quand il s'agit de moi. Je ne suis qu'un travail que le patron le force à faire. Rien de plus.

À t'écouter, on dirait que tu aurais aimé que ce soit plus...

Jamais de la vie !

Je suis dans ta tête, tu l'as oublié ?

Quand bien même, tu n'es que ma raison et non mon cœur donc tu ne peux pas savoir ce que je ressens...

Me remémorer cette soirée a fait passer le trajet plus rapidement que prévu. En quelques secondes, nous voilà déjà arrivés dans le centre ville. Il se gare devant le club de danse et m'accompagne jusqu'à la salle. Je vois un homme au fond de la salle en train de valser avec une femme. Je suppose qu'il s'agit de notre professeur de danse, Julio, mais elle ? Cliente ou partenaire ? Aucune idée.

J'attends sur le côté de la pièce en les observant sans en perdre une miette. La valse est ma danse préférée, c'est pour ça que je l'ai choisie. Elle est belle et gracieuse. L'harmonie des couples qui dansent est sans appel. Elle exprime l'élégance à travers ces gestes et ces postures. Je suis tellement perdue dans les pas qui se jouent devant moi, que j'en oublie mon crétin ténébreux à côté de moi et je sens qu'il commence à perdre patience.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant