Ma Prison Dorée

Chapitre 30

Aria

Le réveil a été brutal. Mon garde du corps n'y a pas été de main morte pour me réveiller. Mon père venait de l'appeler, en pétard, en exigeant de me parler. Il a prétendu que je m'étais endormie dans la voiture et qu'on arriverait dans moins d'une heure. Je me suis donc levée en sursaut, préparée en quatrième vitesse pour ensuite prendre la route direction la maison.

On ne parle pas de tout le chemin. Environ trente minutes de silence, mais en même temps, je n'ose pas parler de ce qu'il s'est passé. Aussi bien avec Alane, qu'avec lui.

Autant, j'ai peur de faire remonter sa colère en parlant de l'un tant que j'ai peur de ce qu'il peut me dire sur ce qu'il y a eu entre lui et moi.

Arrivés devant la villa, Masson me fait un petit récapitulatif sur ce que je dois dire à mon père du prétendu voyage auquel il m'a emmené comme cadeau d'anniversaire. L'heure à laquelle on est parti de là-bas, le pneu crevé et le loupage du dernier ferry, dormir dans la voiture car aucun hôtel de disponible... Il est direct, sec, ne me regarde pas. Bref, il a revêtu son parfait masque de connard. Le Masson d'hier n'est plus d'actualité.

Nous rentrons dans la maison, ma valise à la main quand mon père déboule en furie dans l'entrée.

— Toi ! Dit-il à l'intention de mon garde du corps. Dans mon bureau, tout de suite.

Je le regarde comme si je ne comprenais pas pourquoi il était en pétard.

— Quant à toi, dit-il plus calmement à mon encontre. Va dans ta chambre. Dans une heure le médecin vient te voir.

Le médecin ? Je veux lui demander pourquoi un médecin viendrait me voir sachant que je ne suis pas malade, mais il est déjà parti, Masson sur ses talons.

J'ai profité de l'heure que j'avais à disposition avant l'arrivée de ce médecin pour prendre une douche, me laver les cheveux, les sécher puis m'habiller. Je suis perdue dans mes pensées de ce qu'il s'est passé avec Masson quand on frappe à ma porte.

— Bonjour ma chérie, me dit ma mère en entrant dans ma chambre.

Ma chérie ?

Depuis quand ?

Elle est peut-être malade ?

Ouais, à mon avis, c'est elle qui devrait voir le médecin !

— Euh, bonjour, maman. Tu sais pourquoi le médecin vient ?

— Ton père te l'expliquera lui-même. Comment s'est passé ta nocturne au ski ? Tu as aimé ta surprise

Elle change de sujet, comme à chaque fois que je lui demande quelque chose au sujet de papa. Faut pas s'étonner que je ne sois pas proche d'elle. Je soupire, mais décide de lui répondre. Après tout, elle reste ma mère.

— C'était super. Merci de l'avoir aidé à préparer mes affaires.

Elle me sourit, puis se lève pour partir. La conversation fut brève, comme toujours.

— Le médecin est dans le bureau de ton père. Il viendra te voir dans ta chambre sous peu, ajoute t-elle avant de franchir la porte.

Aussitôt arrivée, aussitôt repartie. C'est comme si elle n'était jamais venue...

°°°

— Bonjour mademoiselle Guerini, me dit le vieil homme qui se tient devant moi.

— Bonjour docteur, que me vaut votre visite ? Je demande en pensant qu'il m'en dira un peu plus.

— Un simple examen de contrôle, rien de bien méchant, ne vous inquiétez pas.