Chapitre 31

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Aria

Une semaine... ça faisait maintenant une semaine que mon père m'a informé du contrat qu'il avait mis en place concernant mon avenir. Me balancer une grenade aurait eu le même effet. J'étais dévastée, repliée sur moi-même, ne voulant parler à personne. Une semaine où je n'avais pas mis les pieds au lycée, me faisant porter malade. Une semaine où je ne faisais que rester dans ma chambre, refusant d'y sortir même pour aller manger. Je dormais, me réveillais, prenais ma douche, lisais des livres et pensais à ma vie.

Je ne sais d'ailleurs pas comment j'ai atterri dans ma chambre. Car la dernière chose que je me rappelle avant de me réveiller dans mon lit, c'était que je m'étais planquée dans un box, allongée en mode foetus et pleurant toutes les larmes de mon corps. J'ai dû m'endormir de fatigue à force d'avoir pleuré.

Maria me déposait des plateaux repas à la porte de ma chambre, mais je manquais d'appétit. Je grignotais plus que je ne mangeais, histoire de remplir un peu mon estomac, mais sans vraiment ressentir le goût des aliments.

Mon père, ma mère et mon frère étaient tous venus, chacun à un moment différent, frapper à ma porte pour me parler mais je n'avais répondu à aucun d'entre eux. Même Livia était venue mais je restais cloîtrée, dans mon lit, sous ma couette, ne répondant à aucun de leurs coups.

Ma porte fermée à clé, aucun d'entre eux n'a pu la franchir. Enfin si, clairement s'ils avaient voulu ils auraient pu rentrer, surtout mon père et mon frère, mais j'ai supposé qu'ils voulaient me laisser du temps.

Du temps pour quoi ? Assimiler le fait de devoir me marier, si jeune, avec un homme que je ne connais pas. Un homme dont j'ignore tout. Qui plus est de me retrouver avec une vie que je ne veux pas ? Une vie comme ma mère... J'en ai la nausée rien que d'y penser.

Ma vie a été réduite en poussière. Moi qui pensais pouvoir un jour ne plus être captive de cette villa, de ce monde mafieux et de pouvoir voler de mes propres ailes... Raté !

Et que va-t-il se passer après ? Vais-je devoir partir ? Mais, pour aller où ? Mon père est resté vague sur ce sujet et en même temps, je ne lui ai pas posé plus de questions. Le fils du chef de la mafia voisine. Si ça se trouve je vais effectivement quitter cette forteresse, mais pour aller dans une autre. Mon calvaire ne prendra donc jamais fin. Je suis condamnée.

Une semaine à me morfondre sur ma pitoyable existence avant de me mettre un coup de pied aux fesses. Au moment de l'annonce de mon père, la rage a pris le dessus pour ensuite me morfondre, me rendant compte que je ne pourrais rien y faire.

Puis je me suis souvenue de la fille que je voulais être, de la femme que je voulais devenir et cette femme ne veut en aucun cas qu'on lui dicte sa vie. Alors je me suis fait une promesse à moi même : faire tout mon possible pour être libre.

Et pour atteindre cette liberté, je vais devoir casser la clause principale du contrat : ma virginité !

Assise sur le bord de mon lit, je passe en revue ma chambre pour me demander ce que je vais bien faire de ma journée. Lire un livre ? Pff, je souffle en me laissant tomber sur le dos, me retrouvant à observer le plafond. Mes pensées commencent à se disperser.

J'étais tellement prise dans cette spirale de tourment que je ne pris pas la peine de repenser au moment intime passé avec Masson. Il a essayé de m'appeler cette semaine, mais je n'ai pas répondu.

Une semaine depuis cette nuit-là. Comment en une nuit, on peut passer de la peur de se faire violer par Alane, à une envie dévastatrice d'avoir les mains de mon garde du corps posées sur moi ? J'ai encore du mal à assimiler ce que j'ai pu ressentir ce soir-là. Je n'ai même pas pu en parler avec lui.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant