Chapitre 9

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ARIA


Assise devant ma coiffeuse, je contemple le chef d'œuvre que le coiffeur a réussi à créer avec mes cheveux. J'ai choisi un chignon haut assorti d'une tresse qui part du côté gauche de mon crâne, descend vers mon oreille pour ensuite le rejoindre avec quelques mèches de cheveux qui s'échappent sur le devant de mon visage. Je n'ai pas l'habitude de me voir les cheveux attachés aussi proprement. Ils sont tellement longs que je les laisse soit détachés, soit noués en chignon décoiffé. Les boucles n'aident pas non plus à les dompter. Rien d'aussi classe que ce que j'ai sur la tête.

La journée a été longue. Tout le monde s'est affairé dans la villa et pour avoir la surprise, ma mère m'a interdit de sortir de ma chambre avant ce soir. Elle avait tout prévu pour que je ne sorte pas, à tel point qu'elle a fait venir la maquilleuse et le coiffeur à domicile.

Tu croyais qu'il t'aurait laissé sortir après ta petite escapade ?

Après ma « fugue » de mercredi, mon père à décidé de me punir... Oui oui, je suis actuellement privée de sortie ! Concrètement, je ne vois pas en quoi cela va changer grand-chose de mon habitude actuelle, vu que je ne pouvais déjà pas sortir de la villa sans avoir une bonne raison et sous protection ! Il a juste rajouté l'interdiction de tous les loisirs auxquels j'avais droit (piscine, cours de self défense et de taekwondo, plus de visite de Livia ...). Bref, je suis confinée dans ma chambre à l'exception de ce soir.

J'enfile ma robe et mets mes talons avant de me retourner vers mon miroir. La vache !

Je ne me reconnais plus ! Je... Les mots m'en manquent. J'ai l'impression d'avoir pris cinq ans de plus. Je suis magnifique.

Ai-je le droit de me le dire à moi-même ?

Bien sûr que tu peux, qui le fera sinon ?

La robe épouse parfaitement mon corps sans trop me serrer, et la transparence du dos assortie à sa fermeture éclair couleur argent est juste superbe. Mon maquillage est léger, avec un dégradé de doré-marron sur mes paupières et un trait d'eye-liner qui fait ressortir le vert de mes yeux. J'ai choisi un collier ras de cou, des boucles d'oreilles pendantes et un bracelet assorti, le tout en or blanc.

Je suis fin prête. Je sors de ma chambre, avance le long du couloir avant de m'arrêter un instant à quelques pas des escaliers. J'entends la musique et le brouhaha des personnes qui parlent entre elles. Allez Aria ! C'est ton soir.

Après une grande inspiration, je descends les marches, une main fermement accrochée à la rambarde pour éviter de dégringoler. J'évite de regarder la salle devant moi et préfère fixer mes pieds. Je ne peux qu'imaginer le nombre de personnes présentes, mais une chose est sûre, ils sont nombreux. Arrivée à la dernière marche, je relève les yeux et tombe sur ceux de mon père, grand ouverts. Il me détaille de la tête aux pieds et me tend une main que j'accepte volontiers. Il se penche vers mon oreille :

— Tu es superbe, ma puce.

Il se recule et me regarde avec un sourire tendre. Un compliment de mon père, ça n'arrive pas tous les jours et encore moins sur une tenue vestimentaire. Je ne sais pas trop comment je dois le prendre, peu habituée à ce genre d'attention. La petite fille au fond de moi saute de joie face à cette soudaine attention.

Il me tend son bras, que j'accepte sans difficulté. Il m'emmène à travers la foule pour rejoindre ma mère. C'est à ce moment-là que je me rends compte de l'ampleur de cette soirée. Mes yeux parcourent cette assemblée, car vu le nombre, je ne peux pas juste parler de "gens". Si je n'étais pas accrochée au bras de mon père, j'aurais fui dans ma chambre. Leurs regards sont tous braqués sur moi.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant