Chapitre 28

61 19 10
                                    

Masson

Ça fait maintenant à peu près quarante minutes que je suis arrivé dans le parking de l'immeuble. J'ai préféré l'emmener à mon loft, mon parking étant au sous-sol, ma voiture passe inaperçue. Et comme j'ai officiellement emménagé à la villa Guerini, le peu de personne qui connaissait cet appartement pense que je ne le possède plus. Il ne faudrait pas que l'un des hommes la repère sachant que je ne suis pas censé être dans les parages.

J'en ai profité pour appeler Michelangelo, le plus grand hacker que je connaisse, pour lui demander d'effacer les vidéos de surveillance du club. Transporter l'enculé qui était dans mon coffre vers le box fermé en attendant de pouvoir le transférer au sous-sol du casino devrait être un jeu d'enfant pour lui.

Aria dort depuis environ deux bonnes heures. L'effet de l'anxiolytique devrait commencer à se dissiper vu la quantité de liquide qu'elle a vomi.

— Aria, je l'appelle en la secouant légèrement pour la réveiller.

Elle ouvre les yeux, me regarde puis les referme. Comprenant qu'elle ne pourra pas marcher, je glisse un bras sous ses genoux et l'autre sous son dos pour la faire sortir de la voiture. C'est un peu galère, mais j'y arrive sans la cogner à l'encadrement de la porte. Je prends l'ascenseur, puis monte jusqu'au troisième étage.

Une fois à l'intérieur de chez moi, je file dans ma chambre pour l'installer sur mon lit avant d'allumer la lumière de la table de chevet.

Pour bien faire il faudrait que je la déshabille, ses vêtements sont sales et puent le vomi. Je me tâte, sachant que ce serait déplacé de ma part, mais quand je regarde ses habits, des images de ce qu'elle a subi ce soir me viennent en tête.

Ma rage s'accentue, il m'est impossible de les laisser sur elle. Je fonce vers ma penderie et en sort un t-shirt, puis je retourne vers le lit pour commencer à déboutonner son chemisier. J'y vais doucement, de crainte qu'inconsciemment elle se revoit au club, prise au piège avec ce connard. Mais au moment où j'essaie de lui enlever les bras du haut, elle ouvre les yeux en panique, sursaute et crie en se reculant vers l'autre côté du lit.

Je bondis rapidement sur le lit, lui attrapant le visage des deux mains pour la forcer à me regarder.

— C'est moi, princesse. C'est Masson, dis-je d'une voix nette mais calme. Je ne te ferais pas de mal.

Sa respiration est rapide, ses mains s'accrochent à mes poignets et elle me fixe. Sans rien dire. Je ne dis rien non plus et j'attends, mes yeux ne quittant pas les siens. J'attends qu'elle soit plus calme. Nous restons comme ça peut être deux, trois, cinq minutes. Je ne sais pas trop. Puis soudain, elle me lâche et j'en fais de même.

— Je voulais changer tes vêtements.

Elle regarde le haut dans mes mains que je viens de récupérer au bord de mon lit.

— Je... j'aimerais prendre une douche ? Me demande-t-elle timidement.

— Bien sûr. Ça va aller pour marcher ?

Elle hoche la tête puis la baisse et triture ses doigts. On dirait qu'elle est gênée. Je l'invite à me suivre en faisant attention qu'elle tienne bien sur ses jambes au moment où elle se lève. Elle attrape sa chemise ouverte pour la refermer sur elle-même en cachant son corps. Une fois dans la salle de bain, je lui sors une serviette propre et une brosse à dents neuve.

— Il y a du shampoing et du gel douche dans la cabine, lui dis-je en posant ce que j'ai dans les mains sur le rebord du lavabo.

— Merci, me répond-t-elle, sa tête toujours vers le bas en regardant ses pieds.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant