Aria
— Embrasse-moi, je répète avec un peu plus d'assurance dans ma voix.
Je ne sais plus où j'en suis ni ce que je fais, mais une chose est sûre, c'est qu'à cet instant, c'est ce dont j'ai besoin. J'ai besoin de ressentir les émotions que j'ai éprouvées la première fois qu'on s'est embrassés. Cette attraction que je ressens quand il est tout près de moi. Je sais que c'est réciproque, je le vois dans sa manière de me regarder comme s'il allait m'avaler tout entière.
Je me doute qu'il ne s'attendait pas à ce que je lui balance ça. Je ressens la bataille qui se trame en lui. Ses yeux sont en train de me dévorer d'envie alors que la crispation de ses muscles montre qu'il se retient. Je m'avance vers lui, mais il recule. Je m'arrête, le questionnant du regard.
— Arrête ! Je ne peux pas.
— Pourquoi ? Ce n'est pas comme si ça n'était jamais arrivé. C'est à cause de mon père c'est ça ?
S'il croit que je serais assez stupide pour lui dire, il se trompe. Un rictus s'affiche sur ses lèvres.
— Oh princesse, ton père est bien le cadet de mes soucis.
— Alors pourquoi ? J'insiste. T'es bien capable de baiser toutes les pétasses qui passent ton chemin, alors m'embrasser ne devrait pas poser problème.
S'il ne se soucie pas de mon père, je ne vois aucune autre raison pour qu'il refuse. Les muscles de sa mâchoire se crispent et se décrispent, il ferme les yeux quelques secondes, puis les rouvre.
Je me rapproche de lui, mais cette fois il ne recule pas. Je m'avance au plus près en ne laissant que quelques malheureux centimètres entre nous deux. Il doit voir de la détermination dans mes iris tandis que moi je vois de la lutte dans les siens.
Il essaie de se contrôler et moi j'ai qu'une envie, c'est qu'il lâche prise. Il pose une de ses mains sur le côté de ma joue et la caresse avec son pouce. De son autre main, il replace les mèches de mes cheveux derrière mon oreille, puis pose ses lèvres sur mon front.
— Je pense pas que ce soit la meilleure chose à faire après ce que tu as vécu ce soir, me dit-il après m'avoir embrassé le front. Dors, tu en as besoin.
Il enlève ses mains et je ressens instantanément leur manque. J'ai besoin de ses mains posées sur moi. J'ai besoin du réconfort qu'il me procure quand il me touche. Et là, à ce moment, je ressens que du froid.
Il fait demi-tour pour partir, mais je ne peux pas le laisser faire. Ce n'est pas simplement une envie, c'est un besoin. J'ai besoin qu'il me fasse oublier.
— Fais-moi oublier, je le supplie au moment où il s'éloigne. S'il te plaît ! J'ai besoin que tu me touches là où il m'a touché. J'ai besoin que tes mains et tes lèvres remplacent les siennes
Je recommence à pleurer, je m'en rends compte au moment où des larmes coulent sur mes joues.
— J'ai besoin de ressentir de l'envie plutôt que du dégoût. J'ai besoin que tu me fasses ressentir ce que tu m'as fait ressentir la première fois qu'on s'est embrassés pour me faire oublier tout le mal que j'ai ressenti avec lui. Je...
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que ses mains se retrouvent en coupe sur mon visage et sa bouche sur la mienne. C'est arrivé tellement vite que je suis restée figée quelques secondes en me demandant si c'était bien réel.
Oui, c'est réel !
Il m'embrasse comme un acharné, sa langue réclamant la mienne. Je ne perds pas de temps pour la lui donner. Je place mes mains autour de sa nuque pour intensifier le baiser. Un rugissement sort de sa bouche tandis qu'il me fait reculer jusqu'à ce que je sois contre le mur. C'est complètement fou de réagir comme ça si peu de temps après ce qu'il s'est passé ce soir et je devrais être effrayée, mais ce n'est pas le cas. Pas avec lui... Ce que je ressens est loin de me déplaire.
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Ma Prison Dorée
RomansaAu milieu des affaires de rivalité mafieuse, Aria est la petite princesse du grand chef de la mafia Corse : Lucca Guerini. Privée du monde extérieur, elle va vivre la majorité de sa vie « prisonnière » dans la villa familiale. Aria accepte sans rech...