Chapitre 34

46 14 0
                                    


Aria

Trois jours sans adresser un seul mot à ce connard qui me sert de garde du corps. Je compte bien continuer sur ma lancée. La façon dont il m'a parlé et surtout ce qu'il m'a dit, me reste en travers de la gorge. "Reste à ta place de femme"... S'il croit une seconde que je vais être du même genre que ma mère, il peut rêver ! Je ne suis en aucun cas une soumise.

— Coucou ma belle, me dit Aurélio en venant me prendre dans ses bras, me ramenant à la réalité. Comment vas-tu ce matin ?

— Très bien, lui réponds-je en resserrant son étreinte.

Les mots de Masson me traversent l'esprit : " Reste loin de ce mec" m'avait-il dit. Il se prend pour mon père ou quoi ? Ce n'est pas parce qu'on s'est embrassé deux fois qu'il a tous les droits sur moi, sachant qu'il m'a repoussé. Connard. Si mon plan pour me servir de Masson échoue, il me reste Aurélio comme plan B. Je sais ce que vous allez penser, que je me sers de lui. Pas du tout.

Menteuse !

Bon d'accord, peut-être un peu.

Je passe clairement pour une connasse en faisant ça, mais quand il s'agit de ma liberté, tous les coups sont permis non ? On va dire que oui. Mais je dois avouer qu'il est adorable. Il est grand, blond, musclé et joue au football. Il est gentil et s'intéresse à moi.

Alors pourquoi ne pas en profiter ? Qui sait, ça pourrait très bien marcher nous deux. Il n'a pas arrêté de m'envoyer des messages depuis lundi, ne passant pas par quatre chemins pour me dire à quel point je lui plaisais. On avait prévu de manger ensemble ce midi avec ses potes et les miens. Livia connaît tout le monde ici et elle ne m'en a dit que du bien.

Oui enfin... Elle t'avait dit que du bien d'Alane aussi.

Ferme-la toi.

On s'assoit à table et on parle de tout et de rien. Mes pensées s'envolent vers les avertissements de Masson. Je sais au fond de moi que c'est lui qui est responsable de l'absence d'Alane, mais ce qui me choque c'est que personne ne semble s'inquiéter de sa disparition. C'était loin d'être un ange et si ça se trouve, je n'étais pas la première à qui il faisait ça. Un courant me fait frissonner rien que d'y penser.

Je me demande ce qu'il ferait à Aurelio si jamais il venait à découvrir qu'il me tourne autour et que je compte pas l'arrêter dans son élan. Je retourne sur la terre ferme lorsqu'une main vient se poser sur ma cuisse.

— Ça va ? Me dit mon prétendant. Tu n'arrêtes pas de bouger ta jambe.

Je ne m'en étais pas rendue compte.

— C'est rien. dis-je en souriant. Demain c'est le gala et je stresse un peu, c'est tout.

C'est loin d'être un mensonge. J'ai eu du mal à dormir cette nuit en pensant à demain. L'ouverture du gala. Quelle merveilleuse idée qu'a eu ma mère. Heureusement que mon frère sera avec moi. Nos cours nous ont beaucoup aidé pour les pas de base. J'ai ensuite pris des idées sur des vidéos trouvées sur internet.

— Tout va bien se passer, me rassure-t-il. Si tu stresses, tu n'as qu'à m'appeler, je te changerai les idées.

Qu'est-ce que je vous avais dit ? Il est parfait. Je le remercie en lui disant que je n'y manquerai pas. Sa main, toujours posée sur ma cuisse, me caresse en faisant des petits mouvements circulaires. C'est agréable. Vraiment. Mais je ne peux pas m'empêcher de remarquer que je ne ressens pas ce que mon garde du corps m'a fait ressentir.

Cette sensation de brûlure quand ses mains se posaient sur mon corps, qui s'enflammait instantanément. Ce courant électrique qui me parcourait l'échine quand je ressentais son souffle chaud me murmurant au creux de l'oreille. Un frisson me prend au vif rien que d'y penser. Arrête ça Aria, il t'a repoussée !

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant