Chapitre 36

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Aria

En haut des escaliers, mon garde du corps à côté de moi, mes mains tremblent et je sens mon cœur s'affoler.

Je ne vais jamais y arriver.

Mais si, tu peux le faire.

Maudit soit mon frère de me faire ce coup là, néanmoins, j'espère que rien de grave n'est arrivé.

Comme ça je pourrais le tuer moi même !

J'ai toujours ce petit pressentiment qu'il va arriver quelque chose quand il part en "mission", et je ne suis soulagée que lorsqu'il rentre. C'est sûrement pour ça que je suis rarement au courant de quand il part.

— Votre attention, s'il vous plaît, entends-je ma mère dire.

Ça y est. C'est le moment fatidique. Mon cœur bat dans mes tempes, le stress monte à mesure que ma mère parle. Accablée par des pensées négatives qui s'invitent sans avoir eu d'autorisation, le discours de ma mère passe à la trappe. Les messes basses, les moqueries, les gens qui ricanent, moi en train de tomber... Mon subconscient s'amuse à inventer multiples scénarios. Le regard dans le vague, la respiration quasi inexistante, les jambes flageolantes et les mains moites, j'ai l'impression que je suis à deux doigts de tomber dans les pommes.

— Respire, me susurre mon nouveau partenaire de danse à l'oreille.

Putain ! Un frisson me parcourt l'échine, me fait sortir de ma torpeur. Il ne m'a pas touché et pourtant j'ai l'impression que mon corps entier est sur le point de fondre face à son souffle chaud qui me brûle la peau. Je suis en train de devenir folle, passant par des émotions totalement contradictoires, le tout à une vitesse qui me dépasse.

Comment se fait-il que je puisse passer d'une crise d'angoisse, ne pouvant plus respirer à une excitation sexuelle à en perdre la tête ?

Comment cette sensation peut se transformer en envie de meurtre quand celui-ci me fait une pseudo crise de jalousie car je veux effectuer ma danse avec Enrico ?

Une crise qui, clairement, n'a pas lieu d'être sachant qu'il n'y a strictement rien entre nous. Je ne me fais pas d'idées, s'il m'a embrassé, c'est uniquement pour me faire sortir de mon état second...

Tu as l'air bien sûre de toi !

Oui, oui, je le suis...

Et là encore, sur le point de laisser le stress me submerger, il arrive à faire balancer la donne avec un simple mot chuchoter contre mon oreille.

— Facile à dire... Tu ne sais pas danser et tu ne connais même pas la chorégraphie ! On va se ridiculiser.

Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter ?

Tu n'as pas accepté Aria ! Rappelle-toi, il ne t'a pas laissé le choix...

Je le maudirais pour le reste de ma vie. Ça ne devrait pas être compliqué, je le déteste déjà.

— Tu serais surprise, princesse, m'annonce-t-il en esquissant un sourire. Fais moi confiance, tu veux ? Laisse-toi diriger et contente toi de me suivre.

Je n'écoute qu'à moitié ce qu'il me dit, le moment est venu, nous devons descendre. Il n'y a plus de retour en arrière possible.

— Au fait, m'interpelle-t-il alors que nous allions entamer cette descente vers l'enfer. Tu es magnifique.

Ma tête vire à 90 degrés instantanément. Je le regarde, bouche bée. Un compliment... de Masson ! Qui êtes-vous ? et qu'avez-vous fait de mon garde du corps ?

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant