Chapitre 37

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Aria

Ma tête se tourne vers celui qui vient de me sauver la mise. Masson. Il est furieux, je le vois à son visage tendu. Il le regarde férocement.

— Je pense que la princesse a besoin d'une pause, lui déclare-t-il d'un ton sec.

La princesse ? Vraiment, devant tout le monde ?

Il est pas sérieux ?

S'il avait des revolvers à la place des yeux, cet homme serait déjà mort vu le regard noir qu'il lui voue. L'autre homme, arbore un sourire satisfait. Une lutte visuelle est en train de se faire entre les deux, la tension est palpable.

— Aria, tu viens te désaltérer avec moi ?

Ce n'est pas vraiment une question, mais plus une affirmation, me faisant comprendre que je n'ai pas le choix. J'affirme d'un mouvement de tête. Ça m'arrange.

— Mesdames et Messieurs, vous aurez tout le plaisir de pouvoir admirer le collier une fois qu'il sera remis sur le présentoir, leur déclare-t-il avant de me prendre la main pour m'éloigner de la foule.

Une longue expiration s'évacue de ma cage thoracique. Je ne m'étais pas rendue compte que je retenais ma respiration.

— Merci, lui dis-je. Tu le connais ?

— Pourquoi tu me demandes ça ? Me demande-t-il sur la défensive.

— On aurait dit, vu la tension que vous dégagiez l'un envers l'autre, l'interrogé-je tout en retirant le collier, et le glissant dans les mains d'un des employés chargé de la vente. 

— Tu commences à me les briser avec ton interrogatoire de flic. C'est quoi la prochaine question ? Savoir à quel âge j'ai baisé ma première pute ? Je ne suis pas ton mec, alors garde tes questions à la con pour un autre, me répond-il froidement une fois le personnel parti.

OK ! Super. Je préférais mille fois le Masson avec qui j'ai dansé plutôt que ce connard qui me prend de haut.

— Va te faire foutre.

Je ne supporte pas qu'il me parle comme ça.

C'est drôle comme tu prends la confiance lorsque tu sais que je ne peux pas agir. T'as de la chance qu'il y ait du monde autour de nous, Princesse. Je t'ai déjà mise en garde une fois, c'est la deuxième et il n'y aura pas de troisième, c'est clair ?

Ce mec est bipolaire ma parole. La dernière fois dans la voiture j'avais réussi à me tirer d'affaire en parlant d'Alane, cette fois-ci, ça sera la fuite. Je pars d'un pas décidé dans le sens opposé pour mettre fin à ses menaces. Je l'entend derrière moi, il me suit.

— Où crois-tu aller comme ça ?

— Loin de toi.

Je m'apprête à accélérer le pas, mais il m'attrape par la main. En douceur comparé à son habitude. Le fait d'être entouré le freine. Je m'arrête, ne voulant pas faire d'esclandre. Il se place face à moi, les épaules bien droites, me surplombant de toute sa hauteur.

J'étais tellement perdue entre toutes les émotions auxquelles mon corps à dû faire face, que je n'ai pas détaillé sa tenue. Mes yeux s'attardent sur sa silhouette : il porte un smoking pour l'occasion, entièrement noir, hormis sa chemise blanche. Sa veste est ouverte, ce qui me permet d'admirer le tissu moulant à la perfection ses pectoraux. J'ai envie de mettre ma main dessous, j'ai envie d'ouvrir cette foutue chemise pour voir ce qui s'y cache. Je me note de lui enlever son haut la prochaine fois que...

Que quoi, Aria ? Réveille-toi bon sang, il ne te touchera jamais comme tu voudrais qu'il le fasse.

Je ne peux m'empêcher de penser que s'il m'a embrassé, c'était pour me faire sortir de ma crise. Ça a été à chaque fois comme ça avec lui. La première fois, je me suis jetée à son cou, complètement bourrée. Ensuite, il se sentait sûrement coupable de ce qu'il s'était passé avec Alane et la dernière, tout à l'heure, pour me faire sortir de ma transe.

Ma Prison DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant