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En novembre, Jordan avait continué de renforcer sa position au sein du Rassemblement National en tant que président du parti. Il avait notamment intensifié ses apparitions médiatiques pour discuter des stratégies politiques du RN et répondre aux critiques de ses opposants. Le neuf novembre, il avait été invité à l'émission "L'Heure des Pros" sur CNews, où il avait clarifié ses positions après des propos controversés concernant Jean-Marie Le Pen. Lors de cette émission, il avait discuté des enjeux de l'antisémitisme et de la politique actuelle du Rassemblement National. En particulier, il avait accordé une interview importante le douze novembre où il avait abordé les plans futurs du parti et ses visions pour la France. Il avait évoqué plusieurs thèmes, notamment les problèmes liés à l'immigration, la sécurité et la cohésion nationale en France. Jordan avait insisté sur la nécessité de réformes profondes pour mieux contrôler l'immigration et renforcer la sécurité intérieure, tout en critiquant les politiques actuelles du gouvernement qu'il jugeait insuffisantes pour résoudre ces problèmes.
Jordan était fatigué mais il appela tout de même Gabriel avant de rentrer, le téléphone sonna trois fois avant qu'il ne réponde.
« Jordy ? La voix de Gabriel résonna dans l'oreille de Jordan, douce mais teintée de fatigue. Jordan sentit un léger pincement au cœur, une chaleur douce se répandant en lui à chaque fois qu'il entendait ce surnom. Il se cala contre le dossier de son fauteuil, les yeux perdus dans le vide, écoutant l'écho de cette voix familière.
- C'est bien moi. Répondit-il, Gabriel souffla avec humour, et Jordan sut instantanément qu'il venait probablement de lever les yeux au ciel. Ce simple geste, qu'il n'avait pas vu, lui était devenu aussi familier que son propre souffle. Un petit sourire involontaire étira les lèvres de Jordan, son cœur battant un peu plus fort. Je viens de terminer, la réunion après l'interview ne semblait pas avoir de fin.
- Oh, euh. Je viens d'arriver chez moi. Mais tu n'as qu'à venir, si tu veux. Répondit Gabriel, sa voix neutre au début, puis un léger sourire dans son ton. Jordan se leva, les jambes un peu raides, un mouvement lent mais fluide. Il se rendit à la fenêtre, jetant un coup d'œil dehors, où la nuit commençait à tomber.
- Super, j'arrive alors. Répondit Jordan. Cela le rassurait toujours, de savoir qu'il apportait un peu de légèreté à l'autre, qu'il avait ce pouvoir-là, même pour un instant. Jordan posa son téléphone contre son épaule, cherchant à remettre en ordre quelques papiers éparpillés sur son bureau.
- Tu as déjà mangé ? Demanda Gabriel, toujours attentif. Jordan haussa les épaules, sans trop de conviction.
- Oui. Il se détourna un instant, ses yeux se posant sur un coin de la pièce, perdu dans ses pensées avant de reprendre, légèrement plus doucement. J'ai mangé trois sandwich en sortant de la réunion.
- D'accord, je te prépare quand-même quelque chose alors. Répondit Gabriel, et Jordan éclata de rire, un rire léger, sincère. Cette attention de Gabriel, ce geste simple mais rassurant, lui faisait chaud au cœur. C'était à lui que ça apportait du réconfort, au fond. Il laissa échapper un petit soupir amusé.
- A tout de suite. Ne t'endors pas, mon Sleepy Boy. » Il avait cette façon de le taquiner, sans pression, avec juste ce qu'il fallait de tendresse. Il sentit la chaleur de ses propres mots se diffuser dans la pièce, un frisson agréable parcourant son corps. De l'autre côté du téléphone, il entendit Gabriel bougonner avant de raccrocher.
Jordan fit son sac, le remplissant de quelques dossiers qu'il devrait relire dans le train demain. Il avait un meeting à Lyon. C'était prévu depuis quelques semaines déjà et il avait hâte d'y être. Il ferma son bureau à clef et traversa le siège jusqu'à l'extérieur vers le parking. Il se garait toujours à la même place, la première dans l'allée trois. Jordan monta dans sa voiture, posant son café dans le porte gobelet, il ne l'avait pas terminé et il était froid maintenant. Il ne démarra pas tout de suite, serrant son volant en regardant la haie devant lui. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration avant de souffler lentement. Je sais, mon amour, la voix de Gabriel raisonna dans sa tête. Cela arrivait souvent. Jordan fit un sourire à la sensation de remous dans son ventre puis il ouvrit les yeux. Il remonta sa manche et caressa la gourmette qui trônait à son poignet. Il fit un léger sourire, tournant la clef pour démarrer le moteur. Il se rappelait du courage dont Gabriel avait fait preuve lorsqu'il avait parlé de Juan en début de mois sur Sept A Huit, il avait été si fière de lui. Il avait hâte de le voir, il semblait plus apaisé depuis qu'il en avait parlé, même si Juan avait tweeté d'autres choses pour le décrédibiliser dans les jours qui avaient suivit. Plus personne ne le croyait. Il roula lentement jusqu'à l'appartement de Gabriel, se garant plus loin que d'ordinaire, râlant à l'absence de place devant le bâtiment. Heureusement, il en trouva une dans la rue d'à coté et n'eut donc pas à marcher longtemps dans le froid de l'automne Parisien. Lorsqu'il fut devant la porte, il tapa le code sur l'interphone, six-deux-quatre-quatre-deux et entra, montant les escaliers deux par deux. Il avait parfois l'impression qu'aucune des choses qui l'entourait n'étaient proportionnelles à sa taille. Il toqua à la porte et Gabriel vint lui ouvrir, l'attrapant par le col et le tirant à l'intérieur, Jordan ferma la porte en le suivant, l'embrassant alors que la porte grinçait puis claquait.
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LONG METRAGE
FanfictionBardellattal : plus de 250 506 mots ! 656 pages. En deux-mille-vingt-et-un, dans le silence feutré d'un vol au-dessus des nuages, Gabriel Attal et Jordan Bardella, deux rivaux politiques que tout sépare, se croisent sans savoir qui ils sont réelleme...
