𝐏𝐎𝐃𝐄𝐑𝐎𝐒𝐀 - T4

BONUS

𝚂𝙰𝙿𝙷𝙸𝚁 𝙰𝙱𝙱𝙰𝚂

Dans la journée, je rêve d'aventures amoureuses. Je rêve de toi. 

– Franck Ocean

LONDRES – Quelques années plus tard...

C'est une fraîche matinée d'octobre à Londres. Le ciel est d'un gris nuageux, typique de la capitale britannique, mais cela n'entame en rien mon excitation ainsi que celui de ma femme et mon enfant. 

Nous arpentons les rues pavées, admirant l'architecture des bâtiments historiques qui se mêlent harmonieusement à la modernité de la ville. Darcy n'arrête pas de prendre Hayder en photo à chaque coin touristique et il se laisse faire à chaque fois, pour lui faire plaisir, mais j'arrive à le voir ; ça commence à l'agacer. 

Je passe mon bras autour des hanches de ma femme, et lui jette un regard amoureusement alors qu'elle fronce les sourcils.

— Tu vas me demander un truc toi.

J'acquiesce en souriant. Ma femme me connaît bien depuis tout ce temps. Elle soupire et attend que je parle.

— On pourrait habiter ici non ?

— Tu me dis ça à chaque fois qu'on visite un pays, Saphir.

— Je veux vivre partout.

Elle ricane et me force à la relâcher, sa chaleur manquant à mon corps. 

Je sais que nous avons déjà une habitation à New York, à Cuba, et même au Maroc, mais je ne sais pas... J'ai l'impression que quelque chose m'appelle dans ce pays. Peut-être le temps nuageux comme il a été question une grande partie de ma vie. 

Hayder et Darcy entrent dans une boutique de souvenir, sûrement pour acheter encore des articles à toute notre famille et comme je m'ennuie dedans, je préfère continuer à marcher. Elle m'appellera quand ils auront fini de tout dévaliser. 

Mes pas me mènent vers Hyde Park, où les arbres commencent à revêtir leurs couleurs d'automne. 

J'adore cette saison, elle me rappelle que c'est bientôt le retour des Cavaliers Rouges et que certains devraient rester cachés. 

J'ai menti... Je n'ai pas tout à fait arrêté. 

Tant que je n'ai pas retrouvé tous les criminels qui s'en sont pris à mon frère et à ma belle-sœur, je n'arrêterai pas de me battre contre le gouvernement. Et Kiara a montré qu'on pouvait lui faire confiance. Depuis notre contrat avec elle, personne ne s'est approché de nous pour nous tuer. 

On reste quand même sur nos gardes, trop de liberté amène la mort. 

Alors que je m'approche d'une place animée, une mélodie familière flotte dans l'air, capturant mon attention. Une foule s'est formée autour d'un gamin qui doit à peine être âgé de seize ans, qui, debout sur une petite marche en bois improvisée, joue avec passion « American Wedding », le morceau de Frank Ocean, à la guitare. 

La voix du jeune homme, chargée d'émotion, résonne au milieu des passants, des touristes et des habitants, créant une sorte de bulle de convivialité. Je m'efforce de me frayer un chemin pour avoir une meilleure vue.