Chapitre 49 : Liens

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Le soleil se noyait à l'horizon, enflammant les nuages dans son dernier soupir. Une brise douce charriait l'arôme salin de la mer en dessous.

‒ Est-ce que je peux te parler ? s'écria Aspen.

‒ Bien sûr, dit doucement Eira.

‒ Je veux dire...

‒ Ha ! J'ai compris, le coupa Calida. Je vais vous laisser seuls.

Elle s'éloigna, un grand sourire sur le visage, et tira Althea par le bras.

Le brigand prit doucement la main de la souveraine, ses doigts légèrement tremblants. Il prit une grande inspiration.

‒ Eira, depuis le premier jour où nos chemins se sont croisés, tu as ébranlé mon monde. Tu es la force qui me pousse à être meilleur, à chercher la lumière même dans les recoins les plus sombres.

Il marqua une pause, sélectionnant ses mots avec soin.

‒ Je t'aime, Eira, pour ce que tu es, pour ce que tu représentes. Tu es la terre sur laquelle je me tiens, le ciel que je contemple, le feu qui brûle en moi, la tempête qui ravage mon esprit. Je n'ai jamais connu une paix aussi profonde que celle que je ressens quand je suis à tes côtés, et j'espère que tu éprouves la même chose.

Le cœur battant, il mit genou à terre, comme on s'agenouille devant une déesse. Eira poussa un petit cri de surprise. Un silence plein de promesse et de non-dits s'installa, enveloppant le moment d'une gravité douce.

‒ Eira Hjordis, reine de Bylur, lumière de ma vie, veux-tu m'épouser dès maintenant et partager avec moi ce voyage à travers les cieux, mais aussi à travers tout ce que la vie a à nous offrir ?

Les derniers rayons du soleil mourant nimbèrent la jeune femme d'un halo doré. Sa silhouette se découpait dans la pénombre comme une apparition divine. Le brigand sut à cet instant qu'il ne cesserait jamais de la révérer. Elle serait sa rédemption et sa perte.

Sur le pont supérieur, tout semblait suspendu dans un moment de pure magie. Les secondes s'étirèrent en une éternité douce. Le crépuscule et l'aube d'un nouvel avenir semblaient suspendus aux lèvres d'Eira.

‒ Oh, oui, murmura-t-elle.

Aspen s'aperçut qu'elle pleurait. Il ouvrit les bras, et elle se jeta avec joie dans son étreinte. Puis, ils échangèrent un long baiser passionné, scellant leur engagement sous le ciel nocturne. Au-dessus d'eux, les étoiles apparurent une à une, témoins silencieux de cet amour.

Cette nuit-là, alors qu'ils restaient enlacés sous les astres, Aspen savait que la route devant eux serait parsemée d'ombres et de défis. Ils entraient dans l'inconnu, mais pour elle, il se sentait prêt à tout affronter.

***

L'Aile de l'Aurore dérivait doucement parmi les nuages effleurés par la lumière lunaire. Le pont du navire et le bastingage étaient décorés de fleurs tissées par la magie de Jarek. Au centre, se dressait un autel floral en arche. Les pétales vibraient doucement sous la lueur des trois lunes. Eira, resplendissante dans sa simple robe blanche brodée d'argent, se tenait face à Aspen, vêtu de ses plus beaux habits. Leurs regards s'aimantaient, et ils se perdaient dans les yeux l'un de l'autre. Son regard à elle était profond comme les entrailles de la terre, rappelait l'écorce des vieux chênes et le sol fertile où naissaient les racines. Celui du brigand était d'un bleu glacé, fragment d'un ciel d'hiver ou souvenir d'une mer tempétueuse. Ses iris semblaient capter la lumière des astres lointains, une lueur froide mais éclatante, semblable à celle des glaciers éternels. Et pourtant, il naissait d'eux une harmonie unique, mariage de la terre et du ciel, de la chaleur et du froid, de l'ombre et de la lumière.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 27 ⏰

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