De'Vaurow : Surrogate

Chapitre 50 : Held Accountable

Je me suis sentie plus détendue en ouvrant les yeux ce matin. Connaître les raisons du mal être de ma sœur m'apaisait dans le sens où je ne supportais pas le fait que nous ayons des secrets l'une pour l'autre et maintenant que j'étais informée, même si je n'avais pas encore de solution pour lui remonter complètement le moral, je comptais bien m'atteler à améliorer son humeur du mieux que je pouvais.

« Bonjour. »

Terrence m'a doucement tiré vers lui en passant son bras sur le bas de mon bassin. Depuis la soirée au restaurant, ce dernier n'a pas quitté mon chevet, ni mon lit et j'avoue ne pas avoir essayé de le mettre à la porte. Sa présence me faisait du bien, j'aimais être autour de lui, malheureusement.

« Tu as bien dormi ? Questionnai-je en me redressant légèrement

- Oui, mais je t'avoue que j'aurais préféré garder les yeux fermés. Je vais devoir aller gérer Sofia et sa folie des grandeurs. Les deux familles vont se retrouver et on va discuter des arrangements. Est-ce que tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ?

- Pas vraiment non, mais Jonah et Marie se sont proposées de venir me voir.

- Tant mieux. Je ne veux pas que tu restes seule. » Déclara t-il avant de déposer un baiser sur ma main

Après quoi Terrence est sorti du lit pour se préparer. J'en ai profité pour consulté mes messages : Jonah et Marie m'avaient bien confirmé leur arrivée en début d'après-midi, Candice avait un rendez-vous médical et elle m'avait demandé l'autorisation à rentrer plus tard aujourd'hui et je pensais que le reste n'était que des notifications indésirables jusqu'à ce que je vois le contact d'Ivar s'afficher en haut de mon écran.

« Est-ce qu'on peut parler Tasha ? »

J'ai senti mon cœur se serrer. Rien que le fait de voir son prénom me procurait un sentiment de culpabilité instantané, me rappelant à quel point ce que je faisais était malhonnête. Depuis notre conversation express à l'hôpital, Ivar et moi n'étions plus réellement en contact. Il envoyait des messages et je répondais mais sur des périodes très éloignées. À mon avis, il avait compris que quelque chose n'allait pas : je l'évitais clairement, mais je savais qu'il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas que je lui mente.

J'ai quitté la chambre mon téléphone à la main. Mes pas étaient déséquilibrés, j'avais l'impression que j'étais sur le point de trébucher à chaque fois que je faisais passer un pied devant l'autre. C'était l'appréhension de la conversation qui me mettait dans cet état. De quoi voulait-il parler ? Comment est-ce qu'il allait réagir à ce que j'allais lui annoncer ? Est-ce qu'il pourrait me pardonner ? Égoïstement, j'aurais aimé qu'il le puisse. Ivar était une personne que je considérerais énormément. Le temps avait fait de lui un de mes proches les plus précieux, et, même si ça serait totalement légitime de sa part, je savais que je serais vraiment affectée s'il décidait de s'éloigner de moi.

Je me suis rendue dans la salle à manger avant de composer son numéro de téléphone. Le silence environnant semblait ralentir le temps. Ça sonnait, et ça sonnait, et ça sonnait, et c'était si long. Jusqu'à ce qu'il ne finisse par décrocher. Je me suis alors rendue compte que j'aurais préféré qu'il ne réponde pas.

« Bonjour Tasha. »

J'ai été frappé par la froideur de sa voix. Il ne m'avait jamais parlé sur ce ton auparavant. C'était comme si j'avais un mur de glace au bout du fil et qu'il était inutile de dire quoique ce soit. J'allais néanmoins le saluer à mon tour mais le tennisman ne m'en a pas laissé le temps et a directement enchaîné.

« En t'envoyant ce message je ne savais pas par où commencer donc permets moi d'aller droit au but... Je pense que tu ne te rends pas compte de la manière dont je te respecte Tasha. Dès la première fois où je t'ai vue, j'ai directement voulu te faire mienne : tu avais cet élégance et cette lueur dans le regard... ton sourire... j'ai été séduit en un instant. Et je ne suis pas du genre à abandonner, je ne l'ai jamais fait, dans aucune des disciplines que j'ai pratiqué... Mais Tasha, j'ai besoin que tu me dises ce que je dois faire... »