Chapitre 32 : Ultimatum

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La honte s'est très vite installée après que je me sois calmée. J'avais fondu en larmes comme une enfant dans les toilettes d'un restaurant pour une histoire de cœur : selon moi, on ne pouvait pas faire plus ridicule, mais j'ai réussi à me ressaisir. Une dizaine de minutes après ma crise, je me suis rafraîchie le visage et je suis retournée à notre table. Intérieurement, j'espérais que personne ne remarquait le fait que j'avais pleuré car je ne voulais pas donner d'explications, ou du moins mentir, car j'avais décidé qu'à la moindre question, je n'hésiterais pas à blâmer les hormones. Techniquement, cela aurait été une demie-vérité, car je n'avais jamais été aussi émotionnelle que depuis le début de ma grossesse.

Heureusement, j'ai pu compter sur Lee-Ha pour éviter le sujet durant la fin du dîner. Nous avons entamé notre dessert respectif, tous riant aux anecdotes du couple et c'est ainsi que le repas s'est achevé. Pour le retour, nous avons marché au bord de l'eau, la bonne humeur nous suivant durant tout le trajet, mais même si je riais avec le groupe, je n'arrêtais pas de réfléchir. Il était temps que j'ai une discussion sérieuse avec Terrence, je ne savais juste pas à quel moment.

« Bon, et bien c'est le moment de se dire bonne nuit. Annonça Lee-Ha lorsque nous sommes arrivés en face de nos bungalows

- C'était vraiment une bonne idée de dîner tous ensemble. Déclarai-je en souriant

- Je suis d'accord, il faudrait qu'on remette ça un soir.

- Malheureusement, Tasha et moi quittons l'île demain dans l'après-midi.

- Oh je vois, Henri et moi restons encore pendant une semaine... Ce n'est pas grave ! Dans tout les cas, J'ai été ravie de faire votre connaissance et j'espère qu'à l'occasion nous pourrons vous revoir aux Etats-Unis. »

Lee-Ha m'a longuement prise dans ses bras après que nous ayons échangé nos numéros de téléphone, puis elle a salué Terrence d'un signe de la main avant d'agripper le bras de son compagnon pour rentrer chez eux. Nous les avons regardé entrer dans leur maisonnette, mais dès qu'ils ont refermé la porte derrière eux, je me suis rapidement engouffrée dans notre bungalow sans adresser un mot à Terrence, me dirigeant vers notre balcon pour m'installer sur un transat.

Totalement éveillée, j'observais la pleine lune et écoutait le bruit des vagues qui s'échouaient sur la plage : nous partions demain, je devais donc avec une discussion avec Terrence ce soir, cette nuit, maintenant. Je ne voulais pas aborder le sujet une fois de retour à Presidio Heights car notre environnement quotidien n'était pas propice au bon développement de ce genre de discussion.

« Tu vas attraper froid. »

Terrence a déposé la couverture du lit sur mes épaules et m'a enroulé à l'intérieur avant de rire. Il était de bonne humeur.

« Nous avons passé une belle soirée.

- C'est vrai, admit l'avocat en s'installant sur un autre transat, mais j'aurais préféré qu'on dîne à deux. Je voulais que ce soit une nuit spéciale parce-que j'avais quelque chose à t'offrir. »

Curieuse, j'ai regardé l'avocat sortir une boîte de sa poche. Cette dernière était assez longue et en velours noir. Lorsque qu'il l'a ouvert, j'ai instantanément pris une grande inspiration, mais mon souffle était coupé. J'ai levé les yeux vers Terrence et il souriait.

« Je voulais clôturer notre escapade en beauté. » S'amusa-t-il

J'ai ri nerveusement, hésitante à l'idée de toucher le contenu du boitier : à l'intérieur se trouvait un pendentif avec pour pierre principale le diamant Hope, ce fameux diamant que je pensais déjà être au cou de Sofia. Je n'étais pas une experte en joaillerie, mais je ressentais exactement la même chose que la première fois où mes yeux se sont posés dessus : l'émerveillement, l'envie. Le diamant avait été taillé sous la forme d'une longue larme bleue qui brillait de milles feux de par son exposition à la lumière de la lune.

De'Vaurow : SurrogateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant