Chapitre 3 : Hearts rolling

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Depuis ce matin, 10h, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté au même titre que la rotation de la terre. Je m'occupais actuellement de mes tâches quotidiennes, mais mon esprit était clairement ailleurs et cela à cause de Terrence. Qu'est-ce qui lui a pris ? Je veux dire... C'est un homme très gentil et en tant qu'employeur, je n'ai vraiment pas de quoi me plaindre, mais il n'a jamais été aussi tactile avec qui que ce soit... J'avais beau retourner la question dans tous les sens, pour quelques étranges raisons, ma conclusion me ramenait toujours à une théorie du complot qui menaçait la vie du président tellement il n'y avait aucune raisons logiques pour expliquer son action.

Cette étreinte ressemblait à celle d'un frère envers sa sœur, tout ce qu'il y avait de plus protecteur et bienveillant, mais je sentais... quelque chose de plus. Peut-être que j'étais folle, mais j'avais l'impression qu'il y avait pas que de la bienveillance derrière ce geste.

Il était onze heures et demie, et après cet "évènement", je n'ai eu l'occasion de croiser mon patron qu'une ou deux fois. Néanmoins durant ce minuscule laps de temps, j'essayais d'engager la conversation, mais il semblait toujours très occupé et se contentait de me lancer un regard bref en passant son chemin. Cette attitude était non seulement frustrante, mais aussi déconcertante. J'avais besoin de mettre les choses au clair au risque de trop cogiter.

L'heure passa à une vitesse hallucinante. Terrence s'était enfermé dans son bureau et n'en était pas sorti depuis un bon moment. De mon côté, je tentais également de faire comme s'il ne s'était rien passé et d'avancer dans mes tâches habituelles, mais ce fut sans compter sur l'arrivée soudaine de Sofia Heints. J'entendis les pneus de sa voiture crisser et rapidement le claquement de ses talons sur les marches du porche. Elle sonna trois fois avant que je n'arrive à la porte pour lui ouvrir.

A chaque fois que je voyais Sofia Heints, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire qu'elle rayonnait : c'était une fille de 23 ans, de petite taille, aux cheveux châtains, les yeux clairs et vairons et avec un visage de poupée empli de petites tâches de rousseur. Au premier abord, elle pouvait paraître innocente, mais cette fille était une véritable pile lorsqu'elle le voulait.

En entrant, elle embrassa vivement mes joues, un sourire dessiné sur ses lèvres pulpeuses avant de crier :

" Terrence ! Je suis là ! "

Mon employeur apparut avec lenteur en haut des escaliers et les descendit avec le même rythme. Il me lança un bref regard avant que Sofia ne lui face tourner la tête vers elle pour l'embrasser. Jugeant que je n'avais plus rien à faire dans la pièce, je me suis éclipsée à l'étage pour m'occuper de la chambre de Logan.

On pourrait croire que Sofia Heints est le genre de personne que tout le monde aime et qui aime tout le monde, mais la vérité, c'est qu'elle me déteste. Je n'ai jamais chercher à savoir pourquoi, mais lorsqu'elle c'est mise en couple avec Terrence, elle a commencé à me voué une haine parfaitement dissimulée aux yeux de mon employeur. C'est en parti pour cette raison que je préférais ne pas rester dans le hall : je n'étais pas gênée de les voir s'embrasser, mais je savais que Sofia le faisait en prenant ma présence en compte et je ne voulais pas entrer dans ce jeu puéril.

Vidant à nouveau mes pensées, j'ai fait le lit, ranger les vêtements et ai aéré la pièce avant de retourner au rez-de-chaussée. Le couple semblait être parti pendant mon nettoyage et la maison était relativement propre, j'ai donc enfilé mes chaussures et ai quitté la demeure pour me rendre au supermarché.

****

Le Bryan's Grocery était précisément à 11 minutes de la maison, donc à environ une heure de l'après-midi, j'étais de retour à Presidio Heights avec au moins trois sacs de courses. Je devais préparer les prochains diners pour Terrence si jamais j'avais un empêchement. En entrant dans la cuisine, j'ai directement consulté le tableau des repas que je prévoyais pour la semaine et le mardi, c'était tagliatelles au saumon.

De'Vaurow : SurrogateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant