Chapitre 24 : La Création D'une Forteresse

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La première chose que j'ai remarqué chez Ivar, sans compter son physique, c'était que malgré sa grande taille, il était très bon danseur et meneur. Je savais personnellement danser, mais pas dans un contexte aussi élégant. L'orchestre jouait un air plutôt latin, quelque chose de très sensuel qui rapprochait inévitablement les corps. De sa main droite, le joueur de tennis me tenait fermement par la taille alors que sa main gauche soutenait gentiment la mienne. En tant normal, cette situation m'aurait gênée : je n'étais émotionnellement pas disponible pour le moment et je n'étais pas de nature tactile avec les personnes que je ne connaissais pas un minimum, mais Ivar n'avait pas laissé une seule fois place à un moment de malaise.

Il était réellement drôle, cherchait à en savoir plus sur moi et pendant que nous tournoyions sur la piste, je lui racontais quelques anecdotes sur mon enfance. J'étais en confiance et je ne m'en était rendu compte qu'un moment après lui avoir dévoiler des détails de ma vie, aussi insignifiants étaient-ils, que je n'aurais sans doute jamais partagé avec quelqu'un d'autre lors d'une première rencontre. Il m'a aussi parlé de lui : de sa carrière de tennisman qui avait commencé dès ses huit ans, de ses voyages, de ses rencontres et c'était captivant.

Je pense être amoureuse de Terrence depuis un bon moment, depuis bien avant ces histoires de contrats et de bébé, mais je ne considérais pas ça comme de l'amour à l'époque. J'étais une employée dans sa maison parmi beaucoup d'autres et il était difficile de ne pas fantasmer sur un homme comme Terrence, alors j'avais toujours considérer ce que je ressentais comme de l'attirance physique, rien d'anormal, mais en y réfléchissant, j'avais perdu tout intérêt pour les autres hommes. C'était comme si je ne les voyais plus, comme si un voile s'était déposé sur mes yeux et que je ne m'intéressais plus qu'à Terrence, l'homme d'une autre.

Être en compagnie d'Ivar me faisait du bien, et même si au départ, mon but était d'irriter mon colocataire, je m'étais surprise à ne pas penser lui durant mon temps sur la piste de danse. Mon regard ne lâchait pas celui de mon partenaire de danse alors qu'il me guidait à travers la musique.

« Je suis impressionnée, tu es un excellent danseur.

- Je ferais en sorte de transmettre le compliment à ma mère. S'amusa Ivar. Elle est la responsable de longues journées d'entraînement.

- Tu comptes entreprendre un changement de carrière ? Souris-je, ce à quoi il rit d'autant plus

- Je pourrais, mais ça n'était pas réellement un choix personnel. Je suis né dans une famille de sportif de haut niveau et ils ont tous représenté le pays au moins une fois durant leur carrière et à ce moment, ma mère cherchait à trouver mon don comme elle l'avait fais pour mon frère avant moi.

- Ça n'était pas compliqué en tant qu'enfant ?

- C'était beaucoup de pression, avoua-t-il avec un sourire nostalgique, mais j'ai quand même pu apprendre une chose ou deux, comme par exemple, le fait que ce genre de musique serait plus approprié pour un tango qu'autre chose.

- Dans ce cas apprends moi à danser le tango.

- J'apprécie ton enthousiasme, mais ça n'est pas une danse qui s'apprend en deux minutes. De plus... »

Un petite lueur apparut dans les yeux d'Ivar avant que ce dernier ne me fasse tourner sur moi-même pour que je me retrouve dos à lui. Il entoura mon corps de ses bras et enfoui son visage dans le creux de mon cou en continuant à voix basse :

« Le tango est considéré comme un affrontement entre deux adversaires et ce soir... je ne veux pas être ton ennemie Tasha. »

La manière dont il a prononcé ses mots m'ont procuré des frissons de la tête au pied. J'avais l'impression d'être le personnage principal d'un film qui venait de rencontrer son intrigue amoureuse, mais tout cela s'est terminé avec l'orchestre, dont la musique fut remplacée par les applaudissements de l'auditoire. Le présentateur annonça que la deuxième partie des enchères était sur le point de commencer et pendant que les invités se redirigeaient vers la première salle, Ivar m'amena dans un coin de la pièce et sortit son téléphone.

De'Vaurow : SurrogateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant