Chapitre 33 : Ivar

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L'ambiance dans laquelle Terrence et moi étions rentrés à Presidio Heights était digne de l'ère glacière. Je ne savais pas ce qu'il pensait mais pour ma part, je ne pouvais pas encore décolérer. C'était beaucoup trop frais dans mon esprit et j'avais l'impression que chaque mots que nous avions échangé résonnait dans mon esprit avec une puissance similaire à celle d'une cloche d'église. Le côté positif, c'était que je n'étais pas du genre à me morfondre. Il ne voulait pas être avec moi, très bien, ça allait prendre le temps qu'il faudrait, mais je savais que je pourrais passer à autre chose un jour.

Le vol s'est donc déroulé en silence, tout comme le trajet jusqu'à la maison et, la voiture de Terrence désormais garée et éteinte, je n'ai pas attendu longtemps pour sortir du véhicule. Je me suis empressée de me diriger vers la porte pour la déverrouiller, mais avant que je ne puisse insérer la clef dans la serrure, l'avocat m'a doucement attrapé le bras.

« Est-ce qu'on peut parler Tasha ?

Contrairement à notre arrivée sur l'île de Bora-Bora, nous avions atterri à l'aéroport de San Francisco dans la soirée et j'étais fatiguée, je ne voulais rien faire d'autre que me doucher et dormir, et le fait que Terrence m'adressait encore la parole alors que je lui avais spécifiquement demander de ne pas le faire me prouvait une nouvelle fois qu'il ne prenait rien de ce que je disais au sérieux.

- Bien sûr que non on ne peut pas parler Terrence. Lâche moi. »

Je me suis dégagée de son étreinte et ai ouvert la porte, puis sans un mot de plus, je me suis dirigée vers l'étage. Étant ce que nous étions, toutes mes affaires se trouvaient dans sa chambre, mais après les dernières heures que nous venions de passer ensemble, me retrouver dans la même pièce que lui était tout aussi insupportable que lui parler. Je me suis donc rendue dans mon ancienne chambre.

« Dors dans notre chambre Tasha. Déclara Terrence désormais sur le pas de la porte. Je dormirais autre part.

- D'accord. »

Je suis sortie de la pièce et j'ai rapidement atterri dans la chambre de Terrence avant de fermer la porte à clef derrière moi. J'ai soupiré en posant une main sur mon ventre, légèrement inconfortable. Il semblait que le bébé ressentait mon stress, mais après quelques exercices de respirations, j'ai retrouvé un semblant de paix. Pour conserver cet état d'esprit, je me suis immédiatement rendue dans la salle de bain pour me doucher et une fois chose faite, je suis allée me coucher.

****

Plus les jours passaient, plus j'avais l'impression d'avoir les idées plus claires car en me réveillant ce matin, j'étais décidé à ne plus vivre dans la même maison que Terrence et s'est après être complètement fonctionnelle que je me suis mise à faire mes valises. Cela ne m'a pas pris autant de temps que je le pensais. J'avais terminé de boucler la dernière avant la fin de la matinée et maintenant assise sur le lit, je me demandais où est-ce que j'allais pouvoir vivre. Même si j'aimais beaucoup ma colocation avec Marie et Jonah, je ne pouvais pas y retourner car c'était Terrence qui payait mon loyer là-bas et maintenant qu'il y avait une possibilité pour Candice de quitter l'hôpital, je ne savais que je n'aurais pas les moyens de payer pour nos deux chambres de ma propre poche.

Ma réflexion a sans doute ouvert mon appétit car mon ventre ne cessait de gargouiller. Je suis donc descendue pour me préparer une coupe de fruit. Il était 11h30, Terrence devait être au travail car sa voiture n'était pas garée dans l'allée : c'était pour le mieux. En mangeant, je n'arrêtais pas de réfléchir. Je voulais demander de l'aide à Ivar, mais je ne le connaissais pas assez, surtout lui, ne me connaissait pas assez pour me laisser vivre chez lui, possiblement avec ma petite soeur. J'étais tellement gênée que je m'en rongeais les ongles, mais je n'avais pas le choix. La finalité, c'était que je ne connaissais personne d'autre et qu'il était la seule personne sur laquelle je pouvais compter en ce moment.

De'Vaurow : SurrogateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant