Je ne me souviens plus de la dernière fois que j'ai été celle qui restait près du mur pendant une soirée. Etant plus jeune, j'aurais sans doute tout fais pour me faire remarquer, mais il était évident que les contextes étaient différents, primo, parce que ça n'était pas une soirée de lycéen et secundo, parce que j'étais sûre à 99% que les personnes réunis dans cette pièce représentaient à elles seules toute la fortune du monde. J'étais donc installée en retrait, mon cocktail sans alcool dans une main et mon sac dans l'autre, pendant que Terrence se faisait balloter de droite à gauche par sa mère, qui, à mon avis, prenais un malin plaisir à l'éloigner de moi.
Je n'allais pas faire de crise, je n'avais aucune raison d'en faire une, car pendant que je me contentais de le regarder de loin serrer des mains et rire avec les invités, lui faisait toujours en sorte de croiser mon regard entre chacun de ses déplacements. Ce fut tout se qu'il se passa durant la première partie de la soirée.
Vint ensuite la vente aux enchères : tous les invités prirent place lorsqu'on le leur demanda. Denise, son mari, Terrence, Alakaï et moi-même étions installés à l'une des premières tables en face de l'estrade en compagnie de trois autres personnes que Terrence m'annonça comme étant une famille issue de la noblesse d'Arabie Saoudite. Alakaï, lui, m'expliqua discrètement durant le discours de présentation de la vente que nous avions été placé dans la salle par patrimoine, ceux ayant le plus élevé étant assis sur les premières tables.
Les objets rares défilaient : certains étaient très récents et d'autres paraissaient avoir une valeur historique bien plus ancienne, mais les enchères battaient à leur plein et chaque table avait une petite ardoise à lever pour surenchérir. J'avais néanmoins remarqué qu'aucune des personnes installées au premier rang ne montraient d'intérêts pour les pièces jusqu'à présent annoncées. Les minutes passaient et je n'entendais que les voix du fond. De tableaux à sculpture d'artistes au goût du jour, les propositions de prix ne faisaient que défiler. Bientôt nous sommes arrivé au dernier objet et j'arrivais à voir que même le présentateur n'arrivait pas à retenir son enthousiasme.
« Mesdames et Messieurs pour terminer la première partie de cette vente, j'aimerais vous présenter, pour mon plus grand plaisir, le plus précieux des biens exposés pour la soirée : le Diamant Hope. »
Pendant qu'il s'exprimait, des employés installèrent délicatement une grosse boîte de verre dans laquelle se trouvait un collier. Le diamant central était d'un bleu saphir qui se reflétait dans la pièce et il était entouré de diamants cristallins qui ornaient également la chaine. Des murmures n'ont pas tardé à se soulever dans la pièce et tout le monde commençait à s'agiter, mais je ne pouvais que comprendre leur excitation. J'étais moi-même ébloui par le saphir alors que les objets d'une telle valeur n'ont jamais été mon principal centre d'intérêt.
Mais cette fois était différente : le collier me donnait l'impression que je pouvais l'avoir, qu'il m'appartenait déjà. Plus je le regardais, plus j'osais me dire que j'étais celle qui méritait de le porter autour de mon cou. Je suis néanmoins très vite revenu à la réalité lorsque le présentateur annonça le prix auquel débutait l'enchère.
« Deux cent cinquante millions de dollars. »
Une surprise général s'est directement fait entendre, mais elle venait plus du fond de la salle que de l'avant. Quand je regardais discrètement à côté de moi, je voyais que personne n'avait l'air surpris. Il n'y avait pas un froncement de sourcils, pas une seule goutte de transpiration au premier rang et il fallu moins d'une minute avant que quelqu'un ne débute l'enchère.
« Deux cent cinquante cinq millions.
- Deux cent soixante.
- Deux cent soixante cinq. »
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De'Vaurow : Surrogate
RomanceTasha De'Vaurow est une jeune employée de 23 ans dans la maison de Terrence Logan depuis plus de deux ans. Cet homme a pourtant toujours été connu pour ne faire signer que des contrats d'une durée limitée de six mois sans jamais les renouveler, mais...