Entre nos mains

Chapitre 67 : Alliances et Détermination.

Le soleil pointait à peine à l'horizon, teintant le ciel d'un bleu pâle. Maëlle s'éveilla doucement, sa tête posée sur l'oreiller encore tiède, tandis que Samy était déjà en train de se préparer dans un coin de la chambre. Le murmure des couloirs du palais s'entendait à peine, annonçant une journée chargée à venir. Maëlle, étirant ses bras au-dessus de sa tête, se tourna vers lui, observant son profil en silence. Il boutonnait sa chemise avec soin, son regard concentré.

« Tu es déjà debout… si tôt ? » murmura-t-elle, la voix encore voilée de sommeil.

Samy se tourna vers elle, un sourire tendre étirant ses lèvres. « J’aime me lever avant toi, pour avoir le plaisir de te regarder te réveiller doucement. » Il s’approcha d’elle, s’accroupit près du lit, et posa une main douce sur son visage. « Et puis, tu sais que les journées comme celle-ci demandent un peu de préparation. »

Maëlle esquissa un sourire, savourant le contact de sa main chaude contre sa joue. « Oui… je le sais bien. » Elle soupira légèrement. « Cette réunion promet d’être tendue. Mais je suis prête, surtout avec toi à mes côtés. »

Samy se redressa, tendit une main vers elle pour l'aider à se lever. « Ensemble, comme toujours. »

Maëlle attrapa sa main et se leva, ses pieds effleurant le sol froid, lui rappelant qu’elle devait rapidement se préparer. Elle choisit avec soin une robe aux lignes simples mais élégantes, d’un bleu profond, symbolisant l’autorité et la tranquillité qu’elle voulait projeter. Pendant qu’elle ajustait la ceinture de la robe devant le miroir, Samy, derrière elle, la regardait avec admiration.

« Tu es magnifique, » murmura-t-il.

Elle tourna légèrement la tête, leur regard se croisant dans le miroir. « Avec toi à mes côtés, tout devient plus simple, Samy. »

Il sourit en silence, sachant que les mots étaient inutiles. Leur connexion dépassait les simples paroles. Alors qu’ils quittaient leur suite pour se rendre à la première réunion de la journée, ils se sentaient prêts, unis.

Le palais, ce matin-là, bourdonnait d’activité. Les couloirs étaient animés par le bruit des pas précipités, des discussions feutrées et le froissement des documents officiels. Le personnel de la cour, les conseillers et les responsables de divers projets convergeaient vers la grande salle de réunion, où une série de rencontres stratégiques allait avoir lieu. Maëlle et Samy avancèrent côte à côte, sentant l’importance des enjeux.

Alors qu’ils s'approchaient de la salle, Samy posa une main légère sur le bas du dos de Maëlle, un geste subtil mais protecteur. Elle lui jeta un coup d'œil en coin, un sourire furtif étirant ses lèvres, avant d’inspirer profondément. Ils entrèrent dans la grande salle, une pièce aux murs ornés de tableaux anciens, avec une longue table de bois au centre où les membres du conseil et les responsables de projet étaient déjà installés.

À peine avaient-ils pris place que l’ambiance changea. Un homme, le responsable d'un projet particulièrement délicat, se leva brusquement. Ses yeux noirs brillaient d’une arrogance manifeste, et il fixait Samy avec dédain. Sa voix résonna dans la salle avec une froideur tranchante.

« Je ne veux pas d’un garde du corps ici, » commença-t-il, sa mâchoire crispée. « C’est une distraction inutile. Les affaires doivent être traitées sérieusement, sans ce genre d'interférences. »

La salle entière retint son souffle. Les regards se tournèrent immédiatement vers Maëlle, certains incrédules, d’autres curieux de voir comment elle allait réagir. Samy, lui, resta impassible, mais à l’intérieur, il ressentait un mélange de colère et de frustration. Il savait que son rôle était d’assurer la sécurité de Maëlle, mais il sentait également le poids de sa présence dans cet environnement professionnel.

Maëlle, les yeux rivés sur l’homme, resta un instant silencieuse. Le calme qui émanait d’elle était effrayant, presque palpable. Puis, d’une voix basse mais tranchante, elle répondit. « Si vous persistez à refuser mon garde du corps, je vous assure que je changerai de responsable pour ce projet. » Ses mots étaient glacials, sa détermination implacable. « Je ne tolérerai pas que mon garde du corps soit traité de cette manière. Samy fait partie intégrante de cette équipe, et je ne laisserai personne lui manquer de respect. »

L’homme, pris de court, resta un moment figé. Son regard vacilla légèrement, et il détourna les yeux, sentant la pression monter dans la pièce. Un silence pesant s’installa, chacun osant à peine respirer.

Pour renforcer son point, Maëlle, avec une assurance tranquille, attrapa la main de Samy sous la table et la serra doucement, un geste presque imperceptible, mais suffisamment fort pour que toute la salle en saisisse la signification. Samy, lui, sentit un frisson d'émotion parcourir son corps. Ce contact simple, mais intime, le rassurait plus que n’importe quel mot.

Le responsable, toujours debout, finit par se rasseoir lourdement, mal à l’aise. « Très bien, » murmura-t-il, vaincu, bien que son ton trahissait encore une certaine frustration.

Maëlle, quant à elle, garda la tête haute, sa main toujours liée à celle de Samy. Le reste de la réunion se déroula dans une atmosphère légèrement tendue, les échanges professionnels entre Maëlle et les autres membres de l’équipe se poursuivant, mais tous semblaient conscients de cette dynamique nouvelle, de cette solidarité silencieuse entre Maëlle et son garde du corps.

Samy, bien que conscient de l’attention que cela suscitait, se sentait renforcé par le soutien indéfectible de Maëlle. La chaleur de sa main dans la sienne lui offrait une confiance tranquille. Les regards curieux, voire désapprobateurs, ne le dérangeaient plus. Il savait qu’à ce moment précis, Maëlle le voyait comme bien plus qu’un simple garde du corps. Elle le voyait comme un partenaire, un allié.

Les heures passèrent, la réunion s’étirant sur de nombreux sujets complexes liés aux projets humanitaires en cours. Pourtant, même lorsque les discussions devenaient plus techniques, Maëlle continuait de garder ce contact rassurant avec Samy. Ils échangèrent des regards complices, quelques mots chuchotés pour se soutenir mutuellement.

À un moment, un conseiller plus âgé, assis en face d’eux, sourit légèrement en les observant. Il se pencha vers Maëlle et murmura à mi-voix, suffisamment bas pour que seuls elle et Samy puissent l’entendre. « C’est rare de voir une telle loyauté et un tel respect dans des relations professionnelles. Vous formez une équipe admirable. »

Maëlle le remercia d’un simple hochement de tête, ses yeux brillant de gratitude. Après la réunion, alors que tous commençaient à ranger leurs affaires, le même conseiller s’approcha de Samy, tendant une main amicale. « Vous avez de la chance, jeune homme. Une personne comme Maëlle ne fait pas souvent preuve d’une telle dévotion. »

Samy, surpris mais touché, serra la main de l’homme. « Je suis bien conscient de la chance que j’ai, et je ferai tout pour la mériter. »

Le vieil homme sourit avant de s’éloigner, laissant Maëlle et Samy seuls dans la salle désormais vide. Maëlle soupira de soulagement, se laissant tomber dans une chaise, ses épaules se relâchant enfin. Elle regarda Samy, un sourire doux aux lèvres.

« Eh bien, ce n’était pas la journée la plus simple, » dit-elle en riant doucement, son rire léger résonnant dans la grande pièce.

Samy, toujours debout, la regarda avec tendresse. « Tu as été incroyable, Maëlle. Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. »

Elle se leva lentement, s’approchant de lui. « Et toi… tu est essentielle à ma patience. Merci pour ta présence. »

Ils restèrent là, dans le silence apaisant de la salle vide, leur connexion plus forte que jamais.