Chapitre 9 : Les Premiers Pas dans l'inconnu.

70 17 0
                                    


Le jour tant attendu approchait à grands pas. La famille Georges était désormais sur le point de franchir un seuil crucial, passant d'une vie familière dans la campagne française à une aventure dans un royaume lointain, riche en mystères et en défis. Les derniers jours de préparation avaient été marqués par une frénésie contrôlée, où chaque détail devait être réglé avec précision pour assurer une transition aussi fluide que possible. La ferme, autrefois pleine de vie et de confort, se vidait peu à peu. Les meubles étaient démontés, les objets personnels soigneusement emballés, et les animaux étaient mis en quarantaine pour garantir leur sécurité et leur bien-être lors du voyage.

Maëlle, qui avait toujours été profondément attachée à sa terre natale, ressentait un mélange poignant de tristesse et de nostalgie. Chaque parcelle de la ferme représentait un morceau de son histoire, un fragment de sa vie et de ses souvenirs. Les champs dorés par le soleil d'automne semblaient lui offrir un dernier adieu avant son départ. Les couleurs chaudes de l'automne, avec leurs teintes de rouge et d'or, enveloppaient le paysage d'une beauté douce-amère. Maëlle passait du temps dans les pâturages, les champs et les écuries, disant au revoir à chaque endroit qui avait marqué sa vie.

Ce matin-là, Maëlle décida de faire une dernière promenade à cheval avec Pauline, son amie de toujours. Pauline, une figure réconfortante depuis l'enfance, était une constante dans sa vie. Elles chevauchèrent ensemble à travers les prairies, le vent frais caressant leurs visages. Ely et Summer, les chiens de Maëlle, les accompagnaient, courant joyeusement à leurs côtés, leurs queues battant le rythme de leur élan. Le galop des chevaux semblait être une mélodie familière, un écho de la vie paisible qu'elles allaient bientôt laisser derrière elles.

« Tu vas tellement me manquer, Maëlle, » murmura Pauline, les yeux fixés sur l'horizon, la voix tremblante de tristesse.

Maëlle, les larmes aux yeux, répondit d'une voix douce et émue : « Toi aussi, Pauline. Mais ce n'est pas un adieu définitif. Je reviendrai. Nous nous reverrons bientôt. »

En rentrant à la ferme, Maëlle se donna du temps pour se consacrer entièrement à ses animaux. Chaque caresse donnée à sa vache Nina, chaque regard échangé avec ses chèvres, était empreint d'une émotion poignante. Les chèvres, comme elles en avaient l'habitude, la suivaient partout, ignorant encore qu'elles allaient bientôt traverser un continent entier. La soirée qui suivit fut marquée par une atmosphère solennelle, une mélancolie douce, alors que la famille se préparait pour le grand départ. Les derniers préparatifs se faisaient dans un calme relatif, un espace de tranquillité avant le tumulte du voyage à venir.

À Paris, Victor se trouvait dans un café qu'il fréquentait depuis ses années d'adolescence. Ce café, avec ses murs couverts de photos et de souvenirs, représentait un point de rencontre symbolique pour lui et ses amis. La petite fête improvisée qui avait été organisée en son honneur était une tentative de célébrer le passage à cette nouvelle étape de sa vie tout en honorant le passé. Les rires et les conversations allaient bon train, mais une gravité sous-jacente teintait les échanges. Chaque anecdote partagée, chaque toast porté, était chargé d'un sentiment de fin et de renouveau.

Jean, un camarade fidèle, posa une main réconfortante sur l'épaule de Victor. « Peu importe où tu seras, tu resteras l'un des nôtres, » dit-il, sa voix empreinte d'une sincérité profonde et émouvante. Les autres amis, bien que tentant de maintenir une ambiance légère, exprimaient aussi leur soutien par des mots et des gestes pleins de chaleur. L'atmosphère était remplie de promesses d'amitié éternelle, malgré les distances et les changements à venir.

Victor, bien que touché par ces adieux chaleureux, ressentait une vague d'émotions contradictoires. Chaque étreinte, chaque mot d'encouragement, ajoutait à la complexité de ses sentiments. Il était conscient que ce départ marquait non seulement la fin d'un chapitre important de sa vie, mais aussi le début d'une nouvelle aventure pleine d'incertitudes. Les discussions se prolongèrent tard dans la nuit, les amis partageant des souvenirs et exprimant leur espoir pour l'avenir. Les adieux étaient empreints d'une tristesse douce, mêlée à une anticipation d'un avenir prometteur.

Entre nos mainsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant