Chapitre 8 : Le Poids du Nouveau Monde.

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Les jours qui suivirent la dernière réunion furent marqués par une frénésie de préparatifs et de réflexions au sein de la famille Georges. Leur ferme, habituellement un havre de tranquillité, vibrait désormais au rythme d'une intense activité. La maison, avec ses murs épais et ses pierres usées par le temps, semblait absorber le stress collectif de ses occupants. Les couloirs résonnaient des bruits de pas précipités et des voix discutant des détails de la transition imminente.

La pièce principale du salon, jadis un lieu de convivialité, était maintenant envahie par des piles de documents, des plans à venir, et des cartes marquées de notes et de schémas. Les meubles, habituellement bien ordonnés, étaient encombrés de papiers épars, tandis que les fenêtres, fermées pour contenir la chaleur de l'intérieur, offraient une lumière tamisée qui projetait des ombres longues et dansantes sur les murs en pierre. Chaque jour, la famille se rassemblait autour de la grande table en bois, où les discussions étaient empreintes d'une tension palpable.

Lorsque le jour de la nouvelle réunion arriva, l'atmosphère était chargée d'une anxiété intense. Le soleil avait faibli, et les derniers rayons dorés de l'automne se frayaient un chemin à travers les rideaux épais, projetant une lumière douce mais insuffisante pour dissiper la lourdeur de l'instant. Les membres de la famille Georges se rassemblèrent dans la pièce principale, leurs visages marqués par la fatigue accumulée et la tension des jours précédents.

Lorsque l'appel fut lancé, les visages des représentants du gouvernement apparurent sur l'écran, affichant des expressions graves et concentrées. La qualité de l'image permettait de voir chaque détail : les plis des costumes, les regards sérieux, et l'éclat des lumières dans les bureaux austères où ils se trouvaient. La conversation, bien que virtuelle, était empreinte d'une formalité pesante, et chaque mot semblait porté par un poids symbolique important.

Victor, toujours fidèle à son rôle de porte-parole de la famille, se redressa avec une posture empreinte de détermination. Sa voix, marquée par les semaines de préparation et de stress, porta le poids de la responsabilité qu'il partageait avec ses proches. "Nous comprenons l'importance de notre présence dans votre pays pour la stabilité et la légitimité de votre règne. Cependant, nous avons des conditions non négociables... Nous avons grandi entourés de nos animaux, et il est impensable pour nous de les abandonner. Si nous devons nous installer dans votre pays, nous exigeons de pouvoir emmener avec nous tous nos animaux : chiens, chevaux, chèvres, vaches, et tout ce qui compose notre vie ici."

Les représentants du gouvernement, visiblement pris de court par cette demande spécifique, échangèrent des regards perplexes. Le silence qui suivit était lourd et chargé d'une tension palpable. Les voix en arrière-plan, inaudibles pour la famille Georges, murmuraient dans une langue étrangère. Les membres de la famille, scrutant les expressions des représentants, ressentaient le poids du moment. Les secondes semblaient s'étirer, chaque minute ajoutant au fardeau de l'incertitude.

Les membres de la famille Georges, bien que tendus, restaient attentifs, observant les gestes des représentants qui se débattaient avec cette demande inhabituelle. Les visages des représentants étaient marqués par la surprise et la concentration, leurs yeux se dirigeant parfois vers les documents devant eux comme s'ils cherchaient une réponse dans les papiers. Maëlle, assise près de Victor, sentait l'angoisse croissante se transformer en une vague d'impatience. Elle serrait les mains, ses pensées vagabondant entre les souvenirs de leur vie paisible à la ferme et la perspective d'un avenir incertain.

Après ce qui sembla être une éternité, l'un des représentants prit finalement la parole. Son ton, bien que marqué par une surprise contenue, était empreint de respect. "Nous comprenons l'importance de vos animaux pour vous et sommes prêts à satisfaire cette demande. Nous vous fournirons une ferme, équipée selon vos besoins, pour que vous puissiez continuer à vivre comme vous l'avez fait en France."

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