Entre nos mains

Chapitre 34 : Un doux Matin.

Le palais semblait s’éveiller dans un calme presque surnaturel. Les lourds rideaux ornés de broderies raffinées laissaient filtrer les premiers rayons du soleil, enveloppant les couloirs de lumière dorée. Ce matin-là, la douce lueur matinale donnait une sensation d’apaisement qui contrastait étrangement avec l’agitation récente. Les événements des derniers jours avaient laissé une empreinte lourde sur les esprits, mais en ce début de journée, une sorte de sérénité prenait place.

Victor, fidèle à lui-même, se leva bien avant que la maison ne s’anime. La nuit n’avait pas été reposante. Couché dans son lit aux draps immaculés, il avait longuement réfléchi. Ses pensées tournaient principalement autour des récents événements, mais un détail revenait constamment dans son esprit : les regards échangés entre Maëlle et Samy. Ces moments fugaces, à peine perceptibles pour ceux qui n’y prêtaient pas attention, n’avaient pas échappé à Victor. Le lien entre eux semblait se tisser plus fermement chaque jour, et Victor, avec son instinct protecteur, ne pouvait ignorer ce qu’il avait vu. Ce matin, il était résolu à en savoir plus.

Il parcourut les longs couloirs du palais d’un pas léger, ses pantoufles étouffant tout bruit sur les tapis épais qui couvraient le sol. Le palais était encore endormi. Le personnel, habituellement si actif, se faisait discret à cette heure, et seules quelques servantes se croisaient dans les coins sombres, préparant la maison pour la journée à venir. La lumière filtrante, la douce chaleur du soleil levant, tout cela conférait aux lieux une atmosphère presque onirique.

Devant la porte de la suite de Maëlle, il frappa doucement, veillant à ne pas être trop intrusif. Malgré sa curiosité, il savait qu’il ne devait pas brusquer sa cousine, surtout en ces temps troublés. Mais la voix enjouée de Victor trahissait son intention de la sortir de ses pensées moroses.

" Hé, princesse, réveille-toi !" appela-t-il, son ton familier et rempli d’affection.
De l’autre côté de la porte, Maëlle ouvrit les yeux, encore embrumée par le sommeil. Les draps en soie étaient agréablement frais contre sa peau, et elle se sentait encore engourdie. La voix de Victor lui parvint, et un sourire se dessina sur ses lèvres, malgré la fatigue. Elle se redressa légèrement dans son lit, ses cheveux en désordre tombant en mèches désordonnées autour de son visage. " Victor ? Qu’est-ce que tu fais là si tôt ? " demanda-t-elle, sa voix encore endormie, mais teintée d’amusement.

Victor entra dans la pièce sans se faire prier, toujours avec cette assurance qui le caractérisait. Il portait une chemise blanche simple, ouverte au col, et ses cheveux légèrement ébouriffés lui donnaient un air encore plus décontracté. " J’ai pensé que ça te ferait du bien de prendre un peu l’air. Juste toi et moi, comme au bon vieux temps." Son sourire malicieux illuminait son visage. "" Allez, je t’emmène dans les jardins pour une promenade. C’est trop beau dehors pour rester enfermée. "

Maëlle sourit faiblement. Elle avait beau être fatiguée, l’idée de passer un moment avec Victor en dehors des murs oppressants du palais était plus qu’alléchante." D’accord, donne-moi juste un moment pour m’habiller. * Elle se leva, et en quelques minutes, elle était prête. Elle choisit une robe légère, d’un bleu pâle, parfaite pour la fraîcheur de la matinée. Ses cheveux étaient encore un peu emmêlés, mais elle se contenta de les attacher rapidement avant de rejoindre Victor à l’extérieur.

En sortant du palais, le contraste avec l’atmosphère étouffante des couloirs se fit immédiatement sentir. L’air était frais, et la rosée du matin tapissait encore les pelouses impeccablement entretenues. Le soleil, à peine levé, projetait de longues ombres à travers les allées bordées de haies soigneusement taillées. Les jardins du palais, un véritable chef-d’œuvre de verdure et de fleurs, resplendissaient sous la lumière douce du matin. Les fontaines chantaient doucement, et un parfum subtil de roses flottait dans l’air.