Entre nos mains

Chapitre 10 : Un Nouveau Royaume.

L'avion avait cessé de vibrer, et le silence qui s'en était suivi semblait presque étouffant. Victor et Maëlle descendirent lentement la passerelle, chaque pas les menant un peu plus loin de leur monde familier. Le tarmac de l'aéroport, désert et brûlant sous le soleil impitoyable, les accueillit comme une terre étrangère. L'air chaud, chargé d'une poussière fine, les enveloppa instantanément, un contraste saisissant avec la fraîcheur des climatisations de l'aéroport. La chaleur n'était pas seulement une sensation physique ; elle semblait pénétrer jusque dans leurs os, les engourdissant sous le poids de l'adaptation imminente.

Le paysage qui se déployait devant eux était un mélange de modernité et de tradition, mais chaque détail semblait profondément enraciné dans une réalité différente de celle qu'ils avaient connue. Les bâtiments de l'aéroport, élégants et modernes, cédaient rapidement la place à un décor plus brut et plus authentique. Le ciel, d'un bleu éclatant et ininterrompu, était un contraste frappant avec les nuages gris et épais de Paris. Ici, le ciel semblait presque tangible, une toile sans fin qui s'étendait au-delà de l'horizon, bordée seulement par les montagnes lointaines qui se dessinaient en silhouettes sombres contre la lumière éclatante du soleil.

Une escorte de voitures noires les attendait, chacune immaculée, avec des vitres teintées reflétant les rayons du soleil. Les véhicules étaient comme des ombres mouvantes, leur finition brillante et leurs formes anguleuses contrastant avec la douceur des dunes de sable qui les entouraient. Un chauffeur en tenue traditionnelle s'avança pour ouvrir la portière d'un des 4x4 luxueux, un véhicule imposant qui allait devenir leur cocon mobile à travers ce monde aride.

Victor, avec son attitude réservée habituelle, entra le premier, ses mouvements précis et calculés, comme s'il mesurait chaque pas en fonction des responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Maëlle le suivit, ses pensées encore tourmentées par les derniers instants passés à Paris, par les adieux déchirants et les souvenirs chéris qu'elle laissait derrière elle. Ely et Summer, leurs fidèles chiens, furent soigneusement installés dans une voiture aménagée spécialement pour eux, leur confort étant une priorité pour Maëlle. Elle savait que la transition serait difficile pour eux aussi, et leur offrir un espace sécurisé était un petit réconfort dans ce monde nouveau et inconnu.

Le véhicule démarra en douceur, et le trajet débuta. À travers la fenêtre teintée, Maëlle observa le paysage se transformer lentement. La route, large et droite, semblait se perdre dans l'immensité du désert, ses lignes se fondant avec celles des dunes lointaines. Le désert s'étendait à perte de vue, ses vastes étendues dorées ondulant comme des vagues figées dans le temps. Les dunes, sculptées par le vent en formes hypnotiques, semblaient se mouvoir sous le soleil, créant des ombres et des reflets qui jouaient sur la surface sableuse.

Le ciel, d'un bleu éclatant, se déployait sans fin, un océan céleste sans nuages. Chaque brise légère soulevait de petits tourbillons de sable, qui dansaient autour des véhicules comme des fantômes fugaces. Maëlle était hypnotisée par la beauté brute et implacable du désert. Elle avait l'impression que chaque grain de sable portait en lui des histoires anciennes, des secrets enfouis sous des siècles de silence. La chaleur intense, bien que oppressante, était également fascinante dans sa pureté. C'était un paysage à la fois magnifique et intimidant, une toile de fond qui semblait presque irréelle.

Victor, assis à côté d'elle, regardait l'horizon avec une intensité concentrée. Les montagnes, à peine perceptibles à distance, se dessinaient avec une précision géométrique contre le ciel. Elles semblaient immuables, comme des sentinelles veillant sur les vastes plaines. Victor inspira profondément, essayant d'embrasser toute la grandeur de cet endroit. « C'est incroyable, non ? » murmura-t-il. « Tout est tellement différent de ce que nous connaissons. »