Entre nos mains

Chapitre 98 : Un jour loin.

Le lendemain matin, les premiers rayons du soleil perçaient à travers les rideaux légers de la suite, illuminant doucement la pièce d'une lumière dorée et chaude. Maëlle s'était réveillée avant l'aube, une habitude qu'elle n'avait pas perdue malgré les nombreux bouleversements récents dans sa vie. Ses yeux, encore alourdis par le sommeil, se posèrent sur Samy, qui dormait paisiblement à ses côtés, son souffle calme et régulier. Il avait l'air si tranquille, son visage détendu, comme si les événements des derniers jours s’étaient dissipés dans un rêve lointain.

Elle se blottit une dernière fois contre lui, ressentant intensément la chaleur de son corps, comme une ancre qui la maintenait dans l’instant présent. Son odeur familière, douce et réconfortante, l’enveloppait, et elle inspira profondément, souhaitant que ce moment dure éternellement. Son bras glissa doucement sur son torse, cherchant à mémoriser la sensation de sa peau sous ses doigts, le rythme régulier de son cœur qui battait sous sa paume. Elle ferma les yeux, se concentrant sur ce simple bonheur, se perdant dans la tranquillité de cet instant.

Mais bientôt, la réalité reprit ses droits. Elle savait qu'une longue journée l'attendait, faite de responsabilités et d'obligations familiales. Elle se résigna finalement à se lever, bien qu’une partie d’elle-même aurait préféré rester là, blottie contre lui, à savourer cette paix éphémère. Avec une précaution infinie, elle se dégagea de son étreinte, faisant tout son possible pour ne pas le réveiller. Chaque mouvement était mesuré, son souffle retenu à chaque geste, redoutant de troubler son sommeil.

Elle se leva et traversa la pièce sur la pointe des pieds, jetant un dernier coup d’œil à Samy, toujours profondément endormi. Son visage reposé, légèrement marqué par une petite barbe naissante, semblait plus mature, plus serein, mais aussi plus séduisant. Cela la fit sourire.

Maëlle prit soin de s'habiller avec une tenue à la fois sobre et élégante, adaptée aux visites officielles qui l’attendaient.
Avant de partir, elle se rendit une nouvelle fois vers Samy, se pencha doucement vers lui, ne pouvant résister à l'envie de l'embrasser une dernière fois avant de partir. Ses lèvres effleurèrent doucement sa joue, et elle caressa tendrement son visage, appréciant la sensation de sa barbe contre sa peau.

Un soupir léger échappa de ses lèvres, un mélange de contentement et de réticence à le quitter. « Je t’aime, » murmura-t-elle doucement, sa voix à peine audible, comme si elle voulait imprimer ces mots dans son sommeil, avant de se détourner à regret et de quitter la suite.

En rejoignant le hall principal du palais, elle fut rapidement accueillie par sa famille, déjà rassemblée et prête à commencer la journée. Le palais, en cette matinée, semblait baigner dans une atmosphère à la fois calme et énergique, l'agitation des préparatifs en vue des visites à venir se mêlant à l'excitation palpable.

La première visite les conduisit dans une ferme locale, nichée au milieu de champs verdoyants et vastes, s'étendant à perte de vue. L'air était frais et embaumait les senteurs naturelles de la terre, du foin et des récoltes récentes. Les fermiers, visiblement heureux de les accueillir, les saluèrent chaleureusement. Maëlle, ses parents et ses frères furent immédiatement plongés dans des conversations passionnantes sur les récentes améliorations agricoles dont bénéficiait la communauté.

Les fermiers les guidèrent à travers leurs champs, leur montrant les systèmes d'irrigation récemment installés, des réservoirs d’eau flambant neufs qui alimentaient les cultures. Maëlle suivait attentivement leurs explications, notant chaque détail, chaque observation, avec un intérêt sincère. Elle avait toujours été passionnée par les projets visant à améliorer la vie des petites communautés rurales, et voir ces changements concrets la remplissait de fierté.