Le lendemain matin, un silence inhabituel régnait sur le palais, un silence empreint d'une forme de sérénité, comme si l'agitation des derniers jours avait laissé place à un calme profond et réparateur. Maëlle se réveilla lentement, ses paupières lourdes s'ouvrant avec difficulté sur une lumière douce qui s'infiltrait à travers les rideaux de velours de sa chambre. Il était encore tôt, et malgré la fatigue accumulée, elle ressentait une étrange énergie apaisante, comme si la nature elle-même lui offrait un répit mérité.
La chambre, vaste et élégante, était baignée dans les teintes dorées et orangées du lever de soleil. Les tentures des fenêtres, finement brodées de motifs floraux, captivaient les premiers rayons de lumière qui se diffusaient doucement sur les murs. Maëlle resta quelques instants allongée dans son lit, observant les ombres qui dansaient sur le plafond voûté, son esprit encore embrouillé par les événements de la veille.
Elle se redressa finalement, s'étirant lentement, ses muscles protestant légèrement. La nuit avait été courte, marquée par des pensées tumultueuses qui l'avaient tenue éveillée longtemps après s'être couchée. Mais au-delà de la fatigue physique, c'était surtout une lassitude émotionnelle qui pesait sur elle. Le décès de cet homme pour qui elle avait développée une certaine affection, les révélations inattendues sur son héritage, la tension croissante autour des responsabilités qui lui incombaient désormais... Tout cela formait un tourbillon incessant dans son esprit, la laissant dans un état de confusion et de fatigue mentale.
Un coup léger à la porte la sortit de ses pensées. Avant qu'elle n'ait le temps de répondre, la porte s'ouvrit doucement pour laisser apparaître Nahïa, son visage radieux malgré l'heure matinale. Elle portait une robe légère en lin blanc, parfaitement ajustée à sa silhouette élancée, et ses cheveux noirs ondulés tombaient en cascade sur ses épaules.
"Bonjour, Maëlle. Je t'ai apporté du thé" , dit-elle avec un sourire doux, tout en posant un plateau d'argent sur la petite table près du lit. "Tu n'as pas très bien dormi, je me trompe ?"
Maëlle secoua la tête en souriant faiblement. Elle appréciait toujours la sollicitude de Nahïa, sa capacité à sentir quand elle n'allait pas bien, sans même avoir besoin de poser de questions. Ses gestes étaient toujours empreints de douceur, comme une brise légère qui venait apaiser les maux invisibles.
" Tu sais déjà la réponse," répondit-elle en attrapant la tasse fumante que Nahïa lui tendait. La chaleur du thé lui procura un instant de réconfort. "Trop de choses à penser. Et toi ?"
Nahïa haussa les épaules, s'asseyant au bord du lit de Maëlle. " J'ai un peu mieux dormi que toi, j'imagine. Louis a encore ronflé toute la nuit, mais j'ai l'habitude maintenant." Elle laissa échapper un petit rire, léger, avant de reprendre un ton plus sérieux. "Je me disais que peut-être... nous pourrions aller nous promener dans les jardins ce matin. Tu as besoin de sortir un peu, de prendre l'air. Qu'en dis-tu ?"
Maëlle hésita un instant. L'idée de quitter la chambre, d'affronter le monde extérieur après tout ce qui s'était passé, lui semblait à la fois attrayante et effrayante. Mais l'insistance bienveillante dans le regard de sa sœur la convainquit finalement. "D'accord, une petite promenade. Ça me fera sûrement du bien."
Un peu plus tard, après s'être habillée d'une robe légère de soie blanche, Maëlle rejoignit Nahïa et Louis dans les jardins du palais. Le soleil était encore bas dans le ciel, projetant des ombres longues sur les allées pavées du jardin, et l'air frais portait le parfum subtil des roses et des lilas en fleur. La rosée du matin faisait briller chaque feuille, chaque pétale, comme si le jardin tout entier émanait une lumière douce et réconfortante. Maëlle prit une profonde inspiration en franchissant les grandes portes du palais, laissant l'air pur remplir ses poumons et apaiser ses pensées.
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Entre nos mains
RomanceEntre nos mains explore le bouleversement soudain qui frappe la vie de Maëlle et de sa famille, lorsque le voile se lève sur un secret profondément enfoui, menaçant de transformer leur existence paisible. Dans le cadre serein de leur exploitation ag...