Un été mouvementé

18. Derek

Le mini-golf, c'était l'éclate !
Juste après après terminé notre partie, nous nous dirigeons vers un petit bar musical sympathique avec vue sur la mer. Je connais bien un des barmans, Trevor, qui bosse ici. C'est le fils d'un collègue à mon père. A chaque fois que je viens boire un coup, il m'offre un verre en cachette du patron.
- Derek ! Me crie Trevor en allant m'enlacer.
J'avais oublié de préciser qu'il était... Gay.
Lorsque ses yeux pétillants se posent sur Connor, je peux deviner qu'il est presque en train de tomber amoureux de lui. Ça me fait marrer !
- Salut, Trevor. Tu peux me faire quatre beaux cocktails s'il te plait ?
- Pas de souci, bébé.
Putain, il m'appelle toujours comme ça à chaque fois. Devant mes potes, ça m'énerve un peu, mais tant pis. Trevor est Trevor, on ne le changera pas.
- Vodka ou Morito ?
- Hm, trois Vodka et un sans alcool pour moi. Je conduis.
- Je vous prépare ça de suite, mes bébés !
Il s'en va et on se place à une table.
- Euh Derek, c'était quoi ça putain ? Me demande Connor, choqué.
- Trevor est gay, et je le connais depuis longtemps. Il sait parfaitement que je suis hétéro, mais il appelle tous les mecs "bébé". Ne soyez pas surpris.
Les deux filles éclatent de rire mais Connor reste silencieux.
- Je crois qu'il a craqué sur toi, Connor ! Dit Terry, morte de rire, en lui mettant une tape sur l'épaule.
- Q-quoi ? N'importe quoi ! S'exclame-t-il en jouant avec les ficelles de son sweat, nerveux.
Trevor arrive avec le plateau de cocktails.
- Et voilà pour vous, mes bébés ! Crie-t-il en les posant devant nous.
Avant de partir, il regarde Connor et lui fait un clin d'œil coquin.
Nous éclatons tous de rire, sauf Connor évidemment. On dirait qu'il va dégueuler sur place.
- T'as une touche ! Crie Maria, ironiquement.
- Putain, fait chier ! Hurle Connor en se cachant le visage.
- Tu séduis plus de mecs que de filles, à ce que je vois ! Dit Terry en rigolant et en tapant dans la main de Maria, qui acquiesce.
- Ferme ta gueule, lui réponds Connor, ironiquement.

Nous buvons nos cocktails délicieux.
En arrangeant le revers de mon jean, j'aperçois Maria et Connor qui se font du pieds sous la table et il a sa main sur sa cuisse dévêtue, ce qui me fait assez sourire. En me relevant je le regarde, toujours le sourire aux lèvres et il capte que je l'ai cramé. Je ne sais pas quelle est son intention avec elle; il faudra qu'on ait une petite discussion d'homme à homme afin que je sache si il compte se remettre avec elle ou simplement la baiser.
Je pose ensuite mon regard sur Terry, qui bavarde un peu trop. Elle est si belle... Elle veut absolument boire d'autres verres, mais je l'en empêche. Je n'ai pas envie qu'elle soit bourrée encore une fois. Je tiens à la protéger, comme toujours.
- Je vais pisser, je reviens, nous dit-elle en baissant le bas de sa courte robe où on aperçoit presque son string lorsqu'elle se lève.
Terry est le genre de fille qui s'en fout de se taper la honte, et c'est pour ça que je l'adore.
Je souris en la regardant partir.
- Avoue que tu aimerais la suivre jusqu'aux W.-C, me dit Connor en me fixant, ironiquement.
- Mmh, n'importe quoi..., je réponds en ricanant nerveusement.
Pour une fois, je ne mens même pas. L'idée de la suivre aux toilettes ne m'est même pas venue à l'esprit. Si je l'ai regardé partir, c'est simplement parce que... Et bien... Je ne sais pas même pas la raison. Je la trouvais juste magnifique, c'est tout.

Soudain, un grand crie surgit des toilettes et je reconnais presque la voix de Terry. Sans réfléchir, je me lève et je cours vers là bas.
J'ouvre la porte d'une force incroyable et j'aperçois un homme d'une trentaine d'année tenant Terry par les poignets. Elle lui hurle "Lâche moi !" mais il ne fait rien. En me voyant, elle paraît soulagée. Je me jette sur lui, je l'attrape en arrière par les épaules et je le pousse violemment contre le mur dont il se tape la tête. Je ne suis pas du genre à me battre d'habitude, mais je le fais occasionnellement pour Terry ce soir. J'ai le temps de demander à Terry si elle va bien, juste avant que ce connard ne se lève et me pousse à son tour. Il me met un gros coup de poing, ce qui me fait saigner du nez. En me tenant le nez les yeux fermés, je hurle à Terry de sortir vite et elle le fait, inquiète. Quelques secondes plus tard, pleins de mecs viennent nous séparer dans les toilettes, mais j'ai réellement envie de lui foutre des coups de poings moi aussi en retour.
- Putain, mec ! Il s'est passé quoi là ? Me demande Connor, hyper inquiet par le sang qui coule de mon nez.
Je me tiens la tête. J'ai vraiment mal au crâne.
- Un connard qui voulait de Terry..., je réponds en souffrant.
- Oh mon Dieu, Derek ! S'exclame Terry en me tenant la tête.
Elle embrasse ma joue, puis mon front.  Je souris bêtement par ces gestes.
- Ça va Terry, ne t'inquiètes pas pour moi...
- Mais tu es blessé !

Je vais dehors pour prendre l'air et Terry me suit. On s'assied sur le bord du trottoir.
- Tu as du sang sur ta robe..., je dis.
- Ça fait rien. Le plus important c'est ton état.
Elle prend un mouchoir de son sac et m'essuie le nez doucement. Je sors des petits "aie !" "Oh !" pendant ce temps.
- Tu es adorable d'avoir fait ça... Pour moi, me murmure Terry à l'oreille.
- J'étais bien obligé. Ce type allait te violer, non ?
- Oui. Il arrêtait pas de me mater le cul quand je me lavais les mains au lavabo. Puis il s'est avancé vers moi et j'ai crié. Puis tu es venu me sauver...
On se sourit.
- Je suis venu sauver... Ma petite princesse aux cheveux roses.
Elle rougit et moi aussi. C'est la première fois que je la vois rougir. Ça me fait tout drôle, je ne sais pas ce qu'il nous arrive.
Elle pose sa tête sur mon épaule en fermant les yeux et je commence à lui caresser les cheveux délicatement.
- Tu sais, elle commence à dire. Je...
- Oh mec, ça va mieux ?
Connor nous interrompt. Putain, pile au moment où elle s'apprêtait à me dire un truc !
- Ouais, ouais, ça va...
- Bon, on rentre ! Je conduis, Derek.
- Non t'es malade, Connor ! T'as bu, je conduis. Je n'ai pas bu.
- Mais t'es en sang, regarde-toi !

Finalement, j'ai pu quand même conduire. Je ne pouvais pas laisser la voiture aux autres, étant donné que Terry n'a pas son permis et que les deux autres ont bu.