Un été mouvementé

4. Terry

Après une bonne heure passée dans la voiture avec Michael, nous nous rhabillons aussi vite que l'on peut. Il est déjà minuit passé.
- Sortons, j'ai horriblement chaud.
Se plaint Mikael en se faisant du vent avec sa main.
A cette heure ci, le vent frais du soir fait véritablement du bien sur ma peau moite.
Le bar est encore ouvert mais il n'y que deux personnes accoudées au bar. Nous nous asseyons sur le capot de sa BMW noire et il me caresse la cuisse lentement. Je le regarde dans ses yeux sombres qui me font gémir.
- C'était bien, je lui murmure à l'oreille.
- Content de t'avoir procuré du plaisir une deuxième fois, Bébé.
J'adore lorsqu'il me surnomme "Bébé". Il a un grain de voix tellement grave et cassé quand il le dit, qui me donne directement des frissons.
- Je t'offre un verre ? Me demande-t-il en me montrant le bar du doigt.
J'acquiesce.
Nous nous dirigeons vers le bar et Mikael a l'air de bien connaître le barman car ils font un Check en se saluant.
- Qu'est ce que j'peux t'servir de beau, monsieur les jolis cœurs ?
Ils rigolent.
- Fais-moi un cocktail bien frais.
- Avec alcool j'imagine ?
- Quelle question ! Évidement. Comme d'habitude.
Ils rigolent encore.
- Et pour mademoiselle ?
- La même chose.
Mikael se retourne, me regarde et me fait un clin d'œil.
Une fois les cocktails prêts, nous nous installons au bar et les buvons. C'est exquis ! J'en veux un autre de toute urgence.
Mikael en reprend un avec moi.

Au bout du cinquième, ma tête commence à tourner. J'aime bien boire, je bois souvent en fête et il m'arrive souvent d'être bourrée donc à force je ne trouve pas ça désagréable.
Nous sortons du bar et nous nous asseyons sur le bord du trottoir. Il doit être une heure du matin.
Un long silence s'installe entre nous, et il ne pose pas sa main sur ma cuisse cette fois. Son regard a l'air perdu, et moi j'ai juste envie de recommencer ce que l'on a fait dans la voiture toute à l'heure.
J'avance ma tête vers la sienne pour l'embrasser, mais le baiser qu'il me rend en retour paraît froid. Au lieu d'aller plus loin, il retire sa tête et se lève brusquement, comme si il avait quelque chose à faire d'important.
- Tu vas où ? Je demande.
Sans réponse.
- Oh, tu me réponds ?
Il ne me regarde même pas. J'ajoute à nouveau:
- C'est quoi ton problème ?
Il se retourne vers moi à toute vitesse et me lève du sol violemment en m'attrapant le bras.
- Aïe, qu'est-ce que tu fais Mikael ? Ça va pas ! Je hurle.
Sa tête est à quelques centimètres du mien, on dirait qu'il va s'apprêter à me mettre un coup de tête. Je ferme les yeux de frayeur.
Après trois secondes sans réponse de sa part, il prend enfin la parole, sa voix tremblante et ses sourcils froncés.
- T'as baisé avec Derek ?
Sa main force mon poignet. J'essaie de le repousser mais je n'ai pas assez de force comparé à lui.
- Quoi ?
Je ne comprends pas pourquoi il passe du mec excitant et mignon au mec énervé qui parle de Derek d'un coup comme ça.
- Réponds-moi, bordel. T'as baisé avec lui ?
Je choisi de ne pas répondre. Je regrette ce choix.
- Putain, Terry ! Il t'a sauté, avoue-le merde !
Il presse encore plus sur mon poignet, je crie de douleur avant de répondre enfin.
- Qu'est ce que ça peut te foutre que je baise avec lui ? On n'est pas en couple à ce que je sache toi et moi, et je ne suis pas la seule fille de ta liste avec qui tu t'amuses, pas vrai ?
Je sens que les nerfs de Mikael montent davantage. J'aurais peut-être dû me taire finalement. Je ne l'avais jamais vu dans cet état.
Je suppose que c'est la faute de l'alcool. Il doit avoir du mal à le tenir.
Ses yeux en colère me fixent, le blanc de ses yeux n'est plus blanc, il est devenu rouge. Mon coeur s'accélère.
Mikael retire sa main de mon poignet et me pousse brusquement se le trottoir. Je finis par tomber sur les fesses, poussant un cri de douleur.
Je monte la tête pour le regarder, il se mord le poing avant de monter dans sa voiture. Il démarre en roulant à une vitesse indéfinissable, alors qu'il est complètement ivre.
Ce con me laisse ici toute seule juste après avoir été violent avec moi. J'en reviens pas de sa cruauté.
Ma tête tourne encore plus vite que toute à l'heure et j'ai terriblement mal au dos après être tombée. Mikael peut vraiment être un salaud après avoir bu.
Je prends mon portable du sac pour appeler ma sœur, elle viendra me chercher.
Oh merde. Il n'a plus de batterie. Je reste alors plantée ici seule, assise sur un trottoir la tête dans les mains, dans la nuit, et habillée en mini robe décolletée. Je me sens terriblement mal, dans tous les sens du terme. J'ai presque honte. Je vais devoir passer ma nuit ici, à mourir de froid. Et si un pervers s'arrêtait pour me violer ?