Un été mouvementé

22. Keth

J'ai l'impression d'avoir été dans le coma pendant dix mille ans.
Je me réveille tout doucement, les yeux hyper collés que j'ai d'ailleurs du mal à décoller. Je m'étire comme je ne l'ai jamais fait, puis mes yeux s'ouvrent d'un coup en se posant sur un rideau que je n'ai jamais vu de ma vie. Où suis-je ?
Je me tourne dans tous les sens dans ce grand lit, puis je finis par me lever en me frictionnant la tête car j'ai un peu mal. Mes cheveux sont en pétard et je réalise que je n'ai ni de culotte, ni de brassière sur moi. Je me sens entièrement nue, pourtant je sens un tissu fin sur ma peau. Qu'est ce que c'est que ça ?
Je baisse ma tête pour regarder, et je porte un genre de nuisette rose en velours. C'est affreux. Je ne comprends vraiment rien. Je crois rêver.
Je sors de cette chambre, et je sursaute en tombant net sur le visage de Mikael qui me relooke de bas en haut. Il n'est vêtu que d'un boxer noir. Je me cache toutes mes parties intimes presque dénudées.
- Bonjour, me dit-il en se léchant les lèvres.
- Retourne-toi ! Je hurle.
J'avais complètement oublié que je m'étais endormie chez lui. Mais je ne me souviens pas avoir dormi dans son lit.
- Ne t'en fais pas ma petite, j'ai déjà vu plus que ça...
Il fixe ma partie du bas en ricanant.
- Pardon ?!
Ça doit être une mauvaise blague.
J'ajoute:
- Qu'est ce que... Je foutais dans ton lit ? Tu m'expliques ?
- Je t'ai porté. Tu t'es endormie comme un bébé sans défense sur le sofa.
Il se fout de moi.
- Tu as dormi avec moi ?
- Évidemment ! Où veux-tu que j'aille sinon ?
- Il y avait de la place sur le sofa... Mais bref. Qu'est ce que je fiche avec cette nuisette horrible ?
Je commence à m'énerver.
- Tu n'allais pas dormir avec tes vieux fringues. J'étais obligé de te changer pendant ton sommeil.
- Tu m'as... Déshabillé ? Mais ça va pas !
Je rêve. Mon dieu. Il se croit vraiment tout permis celui-là.
Je suis persuadée qu'il m'a touché. Beurk !
- J'ai déjà vu un milliard de filles à poils, donc toi de plus ou de moins ça ne change rien pour moi. Vous avez toutes le même sexe. Sauf que le tiens est vraiment très très... Poilu. Ne te fais aucun souci, je n'ai rien rentrer dedans.
Il se fend de rire tout seul.
Moi j'ai juste envie de pleurer.
Je me cache le visage dans mes mains.
- Où sont mes vêtements ? Je demande.
- Dans la chambre. Tu es bien mieux avec cette nuisette qu'avec ta brassière de merde.
J'ai envie de lui gueuler "je t'emmerde" mais je ne le fais pas.
Je me dirige vers la chambre, je ferme la porte derrière moi et je me change en vitesse.
- Tu ne te douches pas ? Me demande-t-il lorsque je sors de la chambre.
- Qu'est ce que... Ça peut te faire ? Je pars de toute façon.
- Tu sens le ragondin moisi... Et je te rappelle que tu ne peux aller nulle part sans que je t'emmène.
Putain, j'avais oublié.
Je souffle. Son regard est encré dans le mien, ce qui m'empêche de cligner des yeux. C'est horrible cette sensation qu'il me provoque.
- Bon OK, où est la douche déjà ? Je demande.
- Par ici.
Il me montre et entre avec moi dans la salle de bain en me fixant.
- Euh, je dis. Tu peux sortir ?
- Non, je veux m'assurer que tu te rases l'entre-jambe.
J'y crois pas !
- T'es sérieux là ? J'ai pas envie de me raser ! Ça va pas ou quoi ?
- Si tu comptes baiser un jour, faudra y songer ma petite tu sais...
- Je ne compte pas...
- Chut. Fais-le.
Sa mâchoire carrée se serre. Je me remets à fixer ses pupilles dilatées noires, et mon corps s'affaiblit. Je me sens raide.
Sans penser, je commence à retirer mon débardeur, ma brassière, puis tous les bas. J'ai envie d'arrêter de faire ça devant son visage illuminé. Mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression que plus il me fixe, et plus il contrôle mes faits et gestes. C'est la toute première fois qu'un garçon me voit nue.
J'entre dans la douche, j'allume l'eau et Mikael est toujours derrière moi à m'observer.
- J'aime quand tu m'écoutes..., murmure-t-il dans mes cheveux. Je devine qu'il s'est avancé vers moi et qu'il est prêt à rentrer dans la douche.
Je devine ensuite qu'il a retiré son boxer et qu'il est avec moi dans la douche. Il referme la petite porte vitrée derrière lui.
Le jet d'eau chaude coule sur ma peau, puis il passe du gel douche dessus. Je frissonne et je ferme les yeux. Je sens le souffle de Mikael contre mon cou et je ne bouge plus. Puis je sens ses mains caresser les côtés de mes hanches doucement. Je sursaute. Je me mets à respirer fort. De plus en plus fort.
Je sens son membre se frotter un peu contre le haut de mes fesses et ça me fait trembler. J'ai peur. Pourtant, je ressens comme du bien être intérieur. Mais je refuse de me l'avouer à moi-même. Pourquoi je ressens ça ? Qu'est ce qu'il m'arrive ?
Il augmente la température de l'eau et elle devient de plus en plus brûlante.
Ses mains descendent de plus en plus, il se met à caresser mes cuisses, puis remonte jusqu'à... Mon sexe.
- Laisse-toi faire..., murmure-t-il encore.
J'ai envie de lui dire de s'en aller, j'ai envie de le pousser, de le frapper, de pleurer et de crier à l'aide, mais je ne fais aucun de tout cela. Je n'ai pas la force. Mon corps est complètement raide. Il a une emprise sur moi que je ne peux modifier. Il a tous les pouvoirs entre ses mains. Il est presque en train de me violer car je n'ai pas envie qu'il le fasse, et pourtant la sensation en moi est tellement forte et agréable que je ne peux le repousser. L'eau affreusement brûlante est douloureuse sur ma peau.
Les larmes commencent à me monter lorsqu'il pénètre son doigt en moi. Ça me fait mal. Je lâche cri égorgé et timide, puis il me bouche la bouche avec son autre main pour m'empêcher de crier. Je frissonne, je bouge mes jambes dans tous les sens pour qu'il cesse, mais il me maintient en place.
Je gémis et j'éclate en sanglots en même temps. Ses lèvres lèchent mon cou frêle.
Il retire son doigt et prend le petit rasoir qu'il y a posé à côté du gel douche.
Il me le tend, puis sort de la douche.
Je pleure davantage.