Un été entre amis -20-

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Vinza

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Je détends mon bras alors que nous descendons du bateau. Je sens le fourmillement monter et descendre, picotant et engourdissant mon membre. Devant moi, Arnaud semble presser de retrouver le plancher des vaches. Il a l'air d'aller mieux. Il a repris quelques couleurs même s'il a dormi tout le reste du voyage. Tout mon corps d'ailleurs s'en ressent. Je n'ai pas eu le courage de le réveiller. Et quand je le vois sautiller devant moi, je me dis que j'ai bien fait... Enfin, il reste le retour.

— Il faut qu'on trouve une pharmacie.

Je me tourne vers Naïs qui garde à l'œil Arnaud qui vient de poser le pied à terre. Carmen et Saundra le taquinent. Je ne sais pas ce qu'elles lui racontent, mais il rosit avant de se tourner vers nous pour nous inciter à aller plus vite. J'entends Naïs soupirer à mes côtés alors que je continue de détendre mes muscles.

— Oui, histoire qu'il profite un peu, je dis en faisant craquer mon dos.

Naïs acquiesce et on rejoint tout le monde. On a un peu de temps pour manger et trouver une pharmacie ouverte. Du coup, on se scinde en deux groupes, Arnaud, Naïs et moi et de l'autre Benjamin, Carmen et Saundra. On cherche la pharmacie, ils cherchent un endroit pour manger.

Et c'est parti. On déambule dans les rues du port en observant les petites échoppes à fruit de mer. Il y en a tout du long. Naïs propose qu'on s'y arrête avant de partir pour prendre quelque chose à manger pour ce soir. Il va donc nous falloir un sac. Ce sera donc notre second objectif. Je vois mon meilleur ami qui ne s'approche pas trop des étalages. Je crois que le mal de mer plane encore au-dessus de sa tête. L'odeur ne doit pas l'aider à aller mieux.

— Là !

Arnaud me montre la pharmacie et il entre prestement à l'intérieur. Naïs le suit alors que j'attends à l'extérieur. Pas besoin d'être trois pour demander un médicament contre le mal de mer. Cinq minutes plus tard, ils en ressortent avec le précieux sac. Arnaud le serre dans sa main comme si sa vie en dépendait. Je souris avant de passer mon bras autour de ses épaules et de l'attirer contre moi.

— Avec ça, y a aucune raison pour que je te tienne encore compagnie aux toilettes !

— J'espère bien.

Il me tire la langue puis il me sourit. Il rayonne. On ne croirait pas que quelques heures avant, il était en train de rendre tout le contenu de son estomac. Je remonte mes lunettes de soleil avant de récupérer mon bras. Et on part cette fois-ci à la recherche d'un centre commerciale ou d'une supérette où on pourra acheter un sac de isotherme. La sonnerie du portable de Naïs nous fait sursauter et elle décroche. Ils sembleraient qu'ils aient trouvé un endroit où manger. Très bien. Arnaud marche à côté de moi en silence. Je l'attrape de nouveau par les épaules.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Arnaud cache son regard derrière ses lunettes de soleil, mais je vois bien qu'il y a quelque chose.

— Allez dis-moi.

— C'est juste que j'aurai aimé profiter du paysage au lieu de dormir et du coup, tu t'es retrouvé coincé avec moi sur une chaise.

Je resserre ma prise sur ses épaules et l'attire à nouveau contre moi.

— C'est pas grave. Les potes sont faits pour ça.

Il ne répond pas mais je le sens un peu gêné. Je raffermis ma prise.

— Ecoute Arnaud. Ça m'a fait plaisir de prendre soin de toi, alors cesse de te prendre la tête, ok ?

Un été entre amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant