Un été entre amis

Un été entre amis -24-

Vinza

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Aujourd'hui, il fait beau et chaud. J'ai été courir avec Carmen et Saundra pour obliger mon cerveau à ne penser à rien. Après la nuit que j'ai passé, j'avais bien besoin de ça. Et caler mes pensées aux rythmes de mes foulées, c'était parfait. Enfin, parfait jusqu'à ce qu'on revienne au camping et que je croise Daniel. Il nous a salués en souriant et ça n'a fait que réveiller les souvenirs de cette nuit.

- Ça vous dit qu'on essaye de voir les autres aujourd'hui ?

Je m'arrête devant le bungalow des filles, reprenant mon souffle. Carmen me donne ma serviette tout en observant Saundra qui vient de parler.

- Et comment ?

- J'ai le numéro de Sébastien.

Saundra hausse les épaules sans faire attention au regard un peu sombre de Carmen.

- Il me l'a donné.

Carmen entre à l'intérieur et Saundra soupire en me souriant.

- On se retrouve pour le petit dej' ?

- Oui.

Et je m'en vais à mon tour. La cuisine est vide et je n'entends pas le bruit de la douche. En passant devant la porte d'Arnaud, celle-ci est fermée. Il doit encore dormir. Je regarde ma montre. C'est vrai qu'il est encore tôt et le repas hier soir à durée très longtemps. On s'est régalé, mais les filles avaient bien fait à manger pour un régiment. Du coup, un petit digestif s'est imposé, et on a profité de la nuit étoilée. On était si bien, assis sur la terrasse, à regarder le ciel tout en buvant un petit verre de calva. Ou peut-être deux ou trois.

Je me glisse dans ma chambre, prend de quoi me changer et je file sous la douche. Sauf qu'au lieu de me délasser, le bruit de l'eau me rappelle mes rêves.

J'ai passé une nuit très agitée. On dit que les rêves sont le reflet de notre subconscient et bien je ne sais pas ce qu'il a en ce moment, mais il déraille.

Je chasse les images qui défilent devant mes yeux pour penser à ce qu'à proposer Saundra. Voir Nathalie me fera le plus grand bien. La jolie brune me fera oublier mes rêves dérangeants. Et je suis certain qu'Arnaud va tenter de voir Daniel. Comme ça, je n'aurai pas le déclencheur de ce détraquement cellulaire devant moi. Sérieusement. J'ai honte rien qu'à l'idée de le croiser ce matin. S'il savait de quoi j'ai rêvé cette nuit. S'il n'avait qu'une petite idée des pensées honteuses qui m'ont assaillies toute la nuit jusqu'à me réveiller ce matin, trempé de sueur et d'autres choses.

Je tape dans le mur, excédé.

Putain ! Je ne suis pas en manque en ce moment pourtant. J'ai passé l'âge de mouiller mes draps avec des rêves érotiques. Me réveiller avec la trique, ok, mais maculer les draps... et surtout en pensant à Arnaud. Non.

Je passe de l'eau chaude à l'eau froide. Deux douches en peu de temps. Il va falloir que je lave mes draps aussi.

Revoir Nathalie. Ses jolies formes. Ses belles jambes. Ses beaux yeux. Sa peau douce. Ses lèvres... Et sinon, je sortirais ce soir pour trouver un petit lot pour m'occuper. Oui, on va faire comme ça.

Je quitte la salle de bain, frais et disposé à reprendre mes pensées perverses en main et à oublier le joli petit cul de mon meilleur ami... On va y arriver. Je ne suis pas gay. Je ne suis pas gay. Et Arnaud est mon meilleur ami. RIEN DE PLUS.

Je retrouve les filles sur leur terrasse. Benjamin nous rejoint un peu pâle. Il se laisse tomber sur une chaise et tend le bras pour attraper le café. Je lui serre une grande tasse et il me remercie.