Un été entre amis

Un été entre amis -41-

Arnaud

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Le retour en voiture a été silencieux. Pourtant, je sentais que Naïs voulait absolument savoir comment ça c'était passé. Mais moi, je voulais garder encore un peu pour moi le déroulement de la soirée. J'ai parlé avec Vinza. Je lui ai tout raconté. Tout dit. J'ai encore du mal à me dire que j'ai passé ce cap.

Quand on passe la porte du bungalow, je me laisse tomber dans le canapé, complètement éreinté.

- Alors ? me demande Naïs curieuse.

- Je lui ai dit.

Elle se laisse tomber à mes côtés, se plaçant de manière à pouvoir m'écouter.

- Je lui ai tout dit. Tout balancé. Plus de secret.

- Je suis fière de toi.

Je lui souris. Je me sens plus léger, comment enfin libre. Et en même temps, je suis parti avant de lui laisser le temps de me répondre et ça, ça me rend malade. Qu'a-t-il pensé de mon monologue ? Est-ce que ça lui a fait quelque chose de savoir que je l'aime depuis si longtemps ?

- Il a dit quoi ?

- Rien, je réponds en un soupir.

- Comment ça rien ! Tu lui as dit que tu l'aimais et il n'a rien répondu. Je vais lui faire avaler son bandana à cet abruti !

Naïs est hors d'elle mais la voir dans cet état me fait rire. Oui, rire. J'explose littéralement et ma meilleure amie finit par me rejoindre. Ça fait du bien. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais on n'a pas pu s'arrêter tout de suite. C'est les larmes aux yeux qu'on a fini par se calmer, adossé l'un contre l'autre, en reprenant notre souffle.

- Tu l'as fait Arnaud. Tu l'as fait.

- Merci.

Naïs n'ajoute rien mais je sais que ce petit mot l'a touché. Elle est toujours là pour moi et pour ça, je ne l'en remercierai jamais assez.

On finit par aller se coucher. Il est tard.

Au matin, Benjamin débarque de bonheur au bungalow avec bonne humeur et motivation.

- Le soleil est revenu pour de bon. On peut aller à la plage.

Naïs lève la tête de son bol de chocolat et moi j'émerge doucement de mon deuxième café 100% sucre.

- Moins fort.

Il s'arrête devant la table et soupire en prenant un air blasé.

- Oh, il est déjà 9h00 passé. On ne va pas perdre une journée encore à se lamenter sur le mauvais temps. Y a plus de mauvais temps, alors hop.

Naïs marmonne quelque chose sauf que Benjamin ne lui laisse pas le temps d'en rajouter et la pousse dans la salle de bain. Je les regarde se chamailler tout en attrapant une tranche de pain de mie que je mâchouille machinalement.

Quand les deux tourtereaux reviennent, Naïs est habillée et elle me tend sa brosse. Je souris et lui montre la chaise. En moins de dix minutes, elle est coiffée.

- Allez, c'est ton tour maintenant.

Et me voilà poussé dans la salle de bain pour me changer. Vingt minutes plus tard, nous sommes installés sur la plage. Carmen a demandé où était Vinza mais d'après Benjamin, il dormait. J'ai soupiré, rassuré par son absence. J'avoue qu'après ma tirade au restaurant, je ne savais pas trop comment me comporter vis-à-vis de Vinza. Mais il semblerait que le problème se soit repoussé de lui-même. Alors je vais profiter de cette matinée plage pour ne pas me poser de question et juste, savourer le soleil et la mer.