Arnaud
**
Lorsque je me réveille ce matin, j'ai l'impression d'aller mieux. Ce n'est qu'une impression, je le sais mais j'aime me sentir comme ça plutôt qu'une larve qui se traîne.
Parler avec Naïs m'a fait du bien. J'en avais besoin. Je parle pourtant avec elle depuis si longtemps de mon amour pour Vinza, mais hier soir, ça m'a vraiment fait du bien. Parfois, on a beau ressasser les choses, on n'arrive pas à les comprendre. Là, je crois que je commence à faire le point. Enfin. C'est triste de se dire qu'il m'aura fallu autant de temps pour en arriver là. À ce point ultime.
Je retrouve Naïs dans la cuisine pour un petit déjeuner digne d'un hôtel de luxe.
— Benjamin va m'en vouloir à mort après ça.
— Benjamin à ça quasiment tous les matins.
Je ris et accepte avec joie le pancake qui atterrit dans mon assiette.
— Ah bah dans ce cas, je ne vais pas me priver.
Naïs cuisine très bien et Benjamin a vraiment de la chance de l'avoir comme fiancée.
— En fait, c'est de toi que j'aurai du tomber amoureux... AIE.
Je regarde Naïs qui vient de me donner une tape à l'arrière du crâne.
— Ne dis pas de bêtise.
Elle me sourit et s'assoit pour petit déjeuner elle aussi.
— Au fait, j'ai prévu une petite sortie.
— Où ?
Il pleut toujours mais j'ai l'impression que c'est tout de même moins fort qu'hier.
— Tu verras.
Je n'aime pas quand Naïs fait sa cachotière. Je bougonne pour la forme mais elle ne lâchera rien. Quand elle a décidé de rester muette, elle le reste. On termine notre pile de pancakes, puis je prends place dans la salle de bain pendant que ma meilleure amie fait la vaisselle. Quand je suis prêt, je la retrouve dans le salon et je tombe sur Daniel. Je reste quelques secondes figé comme une statue avant qu'il ne me voit et me salut d'un sourire gêné. Il porte une parka grise trempée et je remarque qu'il a retiré ses chaussures avant d'en mettre partout. Le camping doit vraiment être dans un sal état.
— Je vous laisse. Je vais me préparer.
Naïs disparait et je propose à Daniel de venir sur la terrasse, j'ai besoin de prendre un peu l'air. J'attrape la polaire que Naïs a sortie hier sur le canapé et on s'installe sur le sol juste à côté de la baie vitrée. La pluie tapote et nous donne l'impression d'être seul au monde. Après quelques secondes de silence, Daniel se lance.
— Je suis désolé de t'avoir emmené là-bas alors que tu ne le voulais pas. Je crois que j'ai gâché notre rencart.
— Pour ça.
Daniel à l'air triste. Je sens qu'il y a autre chose. Pas seulement le fait que je sois parti sans rien dire. Mais je souhaite lui faire part aussi de mes regrets. Si j'avais su dire non, nous n'en serions pas là.
— Je ne sais pas dire non. J'aurai du te dire franchement que je ne voulais pas et ne pas me laisser entraîner.
Je resserre le plaid sur mes épaules et fixe un point dans le vide. Daniel reste silencieux avant de reprendre.
— Je sais ce que tu as vu dans les toilettes. Je suis désolé.
Mon cœur se serre dans ma poitrine.
VOUS LISEZ
Un été entre amis
RomanceArnaud et Vinza sont amis depuis le lycée et leur relation perdure, bien qu'ils travaillent à présent tous les deux. Arrivent enfin les vacances tant espérées. Vinza a concocté un programme parfait, trois semaines de camping au bord de la mer avec l...