Un été entre amis -32-

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Vinza

**

J'ai une gueule de bois à tout péter. Faites que ce bruit s'arrête. Quelque chose ne cesse de marteler mon pauvre cerveau. Un bruit continue qui me vrille les tympans.

Je tends le bras pour attraper le moindre objet à ma portée pour le jeter contre un mur et qu'on fasse cesser ce vacarme insoutenable. Mais je n'attrape rien. Je soulève une paupière, il fait nuit. Non, ce n'est pas possible. J'ai dormi combien de temps ? Putain non mais faites taire ce bruit !

Je ferme à nouveau les yeux mais le martellement continu, il faut que je prenne quelque chose. Je me redresse, gardant les yeux fermés. Mais je suis où ? J'ouvre un œil, puis l'autre. Je suis dans le salon du bungalow. Je me tourne vers la baie vitrée et j'identifie le son horrible comme étant la pluie qui tombe sur la terrasse.

— Ma tête.

Je me lève et me traîne vers l'espace cuisine, attrape un verre et le remplie d'eau. Il tombe au sol et éclate.

— Fait chier putain de merde !

Je fais attention à ne pas poser mon pied nu sur les débris de verre et je prends un second verre, le remplie à nouveau et je cherche l'aspirine qui doit être dans le tiroir. J'ai vu Arnaud les mettre-là.

Arnaud !

Je n'ai même pas le temps de trouver la boîte de médicament que tout me revient comme un boomerang dans la figure.

Je me retiens au meuble et laisse mon front heurter les étagères.

— Putain, qu'est-ce que j'ai fait !

Je reste quelques minutes le front collé contre la porte en me maudissant. Mais quel con. Je n'ai pas fait ça.

Je revois le regard horrifié de mon meilleur ami. Putain. J'étais en train de baiser un mec dans les toilettes quand il est rentré. Putain un mec ! Et qu'est-ce qu'il faisait ici ? Comment a-t-il pu arriver dans cette boîte de nuit alors qu'il déteste ces endroits.

Et merde ! J'étais en train de sauter un mec et il m'a vu. Putain, il m'a vu en train d'enculer un mec dans des toilettes publiques.

Je me laisse glisser le long du meuble parmi les débris de verre. Je crois que je me suis coupé mais ce n'est pas grave. Qu'est-ce que j'ai fait ?

Je me revois lui courir après. Mais j'avais trop bu. Je n'étais pas en état de courir. Il a terminé chez Naïs et Benjamin, mais ils n'ont pas voulu m'ouvrir. J'étais trempé. Je me souviens juste être rentré, et c'est tout.

Quel con !

Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, mais j'ai entendu la porte s'ouvrir. Ce n'est pas Arnaud, je le sais. C'est un pas plus léger. Féminin.

— Vinz', tu as vu dans quel état tu es ?

C'est Carmen. Elle est au courant alors. Tout le monde doit être au courant que je suis un connard qui ne sait pas garder sa queue dans son pantalon.

— Vinz', tu m'entends ?

Je ne réponds pas mais je relève la tête pour voir le visage inquiet de Carmen. Derrière elle se trouve Benjamin qui se tient à la porte.

— Oui, je t'entends.

Elle me sourit et fait signe à Benjamin de la rejoindre. Il me relève alors qu'elle ramasse les bouts de verre.

— Il faut que tu prennes une douche. Tu empestes l'alcool. Et puis tu saignes, me dit-il doucement.

— Je suis un con.

Un été entre amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant