Un été entre amis

Un été entre amis -22-

Vinza

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Le retour s'est mieux passé que l'aller. Enfin, ce n'était pas difficile de faire mieux. Le médicament a fonctionné et a eu un merveilleux effet sur mon meilleur ami. Il a pu profiter de tout le voyage sans se sentir nauséeux et il a régressé de quelques années. Il a passé le trajet à traverser le bateau en long, en large et en travers afin de ne rien manquer. Même Carmen a fini par s'asseoir en disant qu'elle le fatiguait. Moi je l'ai juste regardé, me contentant de venir quand il m'appelait pour me montrer quelque chose. Il voulait que je profite moi aussi. Mais je profitais déjà de là où j'étais. A l'observer s'épanouir le sourire aux lèvres émerveillé par tout ce qu'il voyait. C'était comme ça que j'appréciais Arnaud et je pouvais rester des heures à l'observer découvrir le monde avec ses yeux innocents et naïfs... et pourtant, je me voilais la face. Je l'avais toujours vu comme mon meilleur ami, une sorte de petit frère et il avait fallu que nous partions en vacances pour que je commence à me rendre compte que non, Arnaud n'est pas si innocent que ça. Le baiser puis la soirée avec Daniel me le prouvait. Arnaud était un homme et il avait un petit ami.

Lorsque nous avons accosté, Naïs riait avec son jumeau de cœur alors que je portais le sac de crustacés, l'esprit toujours un peu tourmenté par toutes les questions qui me venaient sans me laisser une once de répit. Car même quand je pensais les avoir oubliées, elles étaient justes tapis dans l'ombre, prêtes à attaquer. Carmen et Saundra discutaient et Benjamin fermait notre groupe. C'était une super sortie malgré les petits couacs. Au retour, Arnaud est monté en voiture avec moi. Saundra nous a accompagnés prétextant qu'elle ne voulait surtout pas être dans la même voiture que Carmen et Naïs. Et lorsque nous nous sommes garés sur le parking du camping, on a tout de suite compris pourquoi rien qu'à la tête de Benjamin.

- Sauvez-moi. Pitié !

- Rooo, ne fait pas ton pauvre petit malheureux.

Carmen lui assène une grande tape dans le dos en riant.

- Que lui avez-vous fait ? demande innocemment Arnaud.

Moi je pense avoir déjà une petite idée.

- Mais rien. On a parlé de ce que nous allions faire à manger.

Hum, je ne suis pas certain que ce ne soit rien. Benjamin se met en route.

- Je sens que je ne vais pas manger ce soir.

Naïs le rejoint en souriant et lui attrape le bras, se mettant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.

- Allons. Je suis sûre que tu ne diras pas ça quand la bonne odeur de cuisine se répandra dans le bungalow.

- Alors c'est chez-vous le repas ?

Saundra sourit et rejoint Carmen.

- Oui.

Benjamin n'a vraiment pas l'air enthousiaste.

- C'est chez-nous que l'on va ouvrir les crustacés, les cuisiner, les assaisonner et surtout, garder l'odeur d'iode et de poisson toute la nuit, si ce n'est plus.

Gagné.

Nous avons eu le même débat dans la voiture. Espérant que ce ne serait pas notre domicile qui serait élu cuisine du repas du soir. Il est vrai qu'avec Arnaud, on avait peu de chance, comme ce sont Naïs et Carmen qui sont les Top Chef de ce soir. Mais on a quand même eut peur qu'elles se disent que comme on ne cuisinait pas, on pouvait prêter les lieux. Saundra semble rassurée, elle aussi.

- On va aérer, ne t'inquiète pas.

- Si je m'inquiète justement.

Naïs lève les yeux au ciel mais tire Benjamin en souriant. On les suit calmement. Une fois arrivée, je dépose le sac dans la cuisine et Naïs se dépêche de vérifier que tout a bien tenu le voyage. Le marchand nous avait rajouté un peu de glace pour que ça tienne bien, mais avec la chaleur qu'il a fait sur le bateau, on a eu un peu peur. Malgré cela, il semblerait que tout est tenu. Naïs nous donne rendez-vous dans quinze minutes pour qu'on mette la main à la pâte.