Un été entre amis

Un été entre amis -34-

Vinza

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J'entends du bruit dans la cuisine. Un court instant, je me suis dit que c'était Arnaud, puis je me suis souvenu de tout ce qui s'était passé et surtout pourquoi je dormais dans le lit de mon meilleur ami. Je me suis donc levé et j'ai pris le temps de passer par la case douche et habillement avant de rejoindre la personne qui faisait un raffut de tous les diables.

— Carmen, Benjamin ?

Les deux étaient encore là et ils cuisinaient. Un énorme sac de course était posé sur la table et Saundra mangeait des chips dans le canapé devant la télévision. Comme il pleuvait toujours, je n'arrivais pas à savoir qu'elle heure il était. Mais apparemment, pas loin du dîner.

— Qu'est-ce que vous faites tous ici ?

— On gère la crise.

Je regarde Saundra qui continue de mastiquer comme si de rien n'était.

— On s'occupe.

Carmen rajoute de la sauce tomate dans sa préparation. Ça sent bon et donne faim.

— Comme dit Carmen, on s'occupe en effet. Il pleut toujours et le camping en devient même impraticable. Et j'ai été chassé de chez-moi.

Il me montre son sac près de la porte.

— Je crois que tu vas changer de colocataire pendant quelques jours, rajoute Saundra, imperturbable.

— Mais...

— Ecoute Vinz', je ne sais pas ce qui s'est passé pour que ça finisse comme ça. Mais Arnaud est dans un état assez perturbant et Naïs préfère qu'il reste avec elle le temps que ça se tasse. Donc, je m'installe avec toi et vous avez intérêt à vite vous réconcilier parce que je ne terminerais pas mes vacances ainsi. J'ai signé pour des vacances entre potes, pas pour du baby-sitting.

Saundra se met à rire et j'entends Carmen lui dire d'arrêter. Je soupire lassé par les évènements qui s'enchainent. Ils ont raison mais pour le moment, je préfère attendre que ça se tasse. Je sais que si je vais voir Arnaud maintenant, on n'arrivera à rien. Et puis, je lui dirais quoi ? Euh, désolé, j'avais trop bu, et du coup j'ai sauté un mec dans les toilettes. Tu m'en veux ? Et d'ailleurs pourquoi tu m'en veux ?

Je sais que ça l'a choqué. Je l'ai lu dans son regard horrifié. Ce n'était pas moi. Enfin si, c'était moi en quelque sorte. Ça restait mon corps, même imbibé d'alcool. Mais je ne comprends rien. Cette lueur dans ses yeux alors qu'il nous découvrait... et le plaisir que je ressentais avec...Et le pire, c'est que j'ai aimé ça.

Je tire une chaise et me laisse tomber dessus en prenant ma tête dans les mains.

Putain, mais j'ai aimé dominer un mec. L'entendre gémir. En fait non, le pire est encore ailleurs mais je ne veux pas y repenser tout de suite.

— Tu es sûr que tu ne veux pas nous raconter ?

— Je suis qu'un con. Un gros con.

— Un con qui pense qu'avec sa bite oui.

— Saundra, gronde Carmen.

— Je ne fais que dire un fait avéré. Depuis qu'on est arrivé, Vinza se tape tout ce qui bouge. Soyons réaliste, il a quelque chose à compenser, c'est pas possible autrement.

Je relève la tête pour regarder Saundra qui mâche toujours ses chips.

— Je ne vous connaissais pas avant qu'on parte en vacances, mais vous êtes assez faciles à comprendre.