Arnaud
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Ce n'est qu'un abruti et puis c'est tout. Non, sérieusement ? Il a vraiment décidé de se taper toutes les nanas de la côte pendant trois semaines ? Je me disais que comme hier soir, on pourrait se faire une soirée tranquille. Voir même avec les autres. Un petit barbecue, quelques boissons et hop. Mais non ! Monsieur se retrouve encore entraîné dans une soirée. Il va falloir que je me fasse à l'idée que ça va être tout l'été comme ça. J'entends la baie vitrée se refermer. Il est parti. Je reporte mon attention sur mon livre mais je fini par l'envoyer valser dans la chambre. Je suis fatigué. J'entends la baie vitrée se rouvrir. Il serait revenu ? Le pas est plus léger. Celui d'une femme. Sûrement Naïs. Je n'ai vraiment pas envie d'avoir une conversation avec elle, maintenant, sur le sujet : Vinza. Du coup, j'éteins la lumière, remonte le drap et je fais comme si je dormais. La porte s'ouvre doucement mais se referme quand la personne voit que tout est éteint. J'entends juste un « désolée Arnaud » et puis les pas s'estompe. Oui, moi aussi je suis désolé.
J'essaye de trouver le sommeil désespérément mais ça ne fonctionne pas. Je finis par quitter le lit et retourner dans le salon. J'ai faim. Il est tout juste 20h30. J'allume la télévision et me tourne vers l'espace cuisine. J'ouvre le réfrigérateur et regarde à l'intérieur. On a oublié de faire les courses. Bon, tant pis ! Je crois qu'on a des pâtes dans un coin. J'attrape le paquet et je commence à faire chauffer les plaques quand tout d'un coup, plus de courant.
— Et merde ! Fait chier !
Je retire la casserole et je cherche le petit manuel qu'on nous a donné lors de notre arrivée. Heureusement qu'il fait encore jour dehors. Le voilà. On l'avait mis à côté de la porte d'entrée. Je lis rapidement le sommaire et les pages, mais je ne trouve rien. Bon, ok. J'enfile mes chaussures et je sors du bungalow pour aller à l'accueil du camping.
Il y a du monde, je crois que je ne suis pas le seul à avoir un souci d'électricité.
— Nous nous excusons pour le dérangement. Le générateur à grillé. Nous sommes en train de basculer le camping sur le générateur de secours. Cela va prendre une petite heure.
— Et comment on fait en attendant ? demande une femme, des bigoudis dans les cheveux.
— Je ne peux que vous faire patienter.
Elle marmonne quelque chose avant de quitter l'accueil. Elle devait être en train de se sécher les cheveux. D'autres personnes marquent leurs mécontentements mais le pauvre saisonnier ne peut que leur demander de patienter. En attendant, moi je n'ai rien à manger. Du coup, je fais le tour des quelques rayons de l'accueil pour trouver de quoi me restaurer. Je prends un paquet de chips et une salade. Le bac réfrigérant est aussi éteint, avec la chaleur, tout ce qui est devant va être perdu, autant le manger.
Quand je reviens au comptoir d'accueil, pratiquement tout le monde a déserté. Je pose ma nourriture et attend. Le saisonnier vient vers moi en souriant.
— Désolé pour l'attente.
— Ce n'est rien. Je ne suis pas pressé.
— Oui mais quand même.
Il me sourit avant d'enregistrer ma commande et de s'arrêter.
— Je suis bête, je ne peux même pas vous faire payer. Mais, ce n'est pas grave. Je vous les offre.
Il a dû voir ma tête se décomposer. C'est que j'ai faim moi.
— Je peux vous payer en liquide. Il faut juste que je retourne chercher mon porte-monnaie.
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Un été entre amis
RomansArnaud et Vinza sont amis depuis le lycée et leur relation perdure, bien qu'ils travaillent à présent tous les deux. Arrivent enfin les vacances tant espérées. Vinza a concocté un programme parfait, trois semaines de camping au bord de la mer avec l...