Un été entre amis -3-

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Arnaud

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— Vers une heure, on devrait avoir rejoint cette petite crique. On pourra y pique-niquer, me dit Naïs en me montrant la photo dans le guide touristique.

Elle semble magnifique. Je ne me fais pas d'illusion, on y sera sûrement pas tout seul, mais le fait qu'elle ne soit accessible qu'à pied en découragera plus d'un.

— Super, du coup, il faut passer à la superette avant de partir.

— Oui. Ou on peut y aller maintenant pour acheter de quoi faire des sandwichs.

Je regarde l'heure sur ma montre et fais le calcule. On n'aura pas le temps si on veut ne pas prendre de retard sur notre itinéraire.

— Ça risque d'être juste.

— Tant pis.

Elle hausse les épaules et ramasse son guide avant de se lever et de rejoindre l'intérieur.

— Allez, faut se bouger les mecs ! On doit être parti dans quinze minutes.

— Oui chef.

Ils quittent tous le bungalow pour rejoindre le leur. Saundra retrouve Carmen sur la terrasse pour lui dire qu'il faut se préparer. Les deux femmes disparaissent et je me retrouve seul avec un fond de café froid. J'entends Vinza marcher derrière moi et je soupire en laissant ma tête partir en arrière, puis je saute de ma chaise et je vais préparer la glacière. On a du chemin à faire.

***

Il fait chaud. Trop chaud. On marche depuis plus d'une heure et bien que la vue soit époustouflante, que le décor soit magnifique, et qu'en fait, il y a très peu de monde, je ne vais pas tarder à me déshydrater complètement. Devant moi, Naïs tient la main de Benjamin qui l'aide à gravir la pente douce du sentier. Carmen est en tête et ne cesse de prendre des photos alors que Saundra cherche les petites touches de couleur qui indiquent le chemin à suivre. Vinza est lui aussi devant et pourtant, il porte la glacière. Je crois qu'il n'y a que moi à la traîne. Mon regard accroche un rocher qui m'a l'air bien confortable. Je me traîne jusqu'à lui et me laisse tomber dessus comme la femmelette que je suis. Je vais mourir. Une bouteille d'eau se matérialise devant mon visage et je l'attrape en remerciant l'âme charitable qui me l'a amenée.

— On y est bientôt.

Je souris à Vinza avant de boire une grande goulée et de soupirer.

— Et tu crois que je vais te croire ?

— Je l'espérais un peu.

Je fais un peu de place à mon meilleur ami et il s'assoit pour observer la mer en contre-bas qui s'écrase contre la falaise.

— Tu m'as déjà fait le coup plus d'une fois, ça ne prend plus.

Vinza hausse les épaules pas défaitiste pour un sous. On n'en est pas à nos premières vacances. Certes, ce sont nos premières vraies vacances depuis qu'on travaille, mais on s'est déjà retrouvé dans des situations similaires où il fallait marcher et encore marcher. Rien qu'au lycée, quand on n'a fait notre sortie scolaire en Italie... Je préfère oublier. Je respire un grand coup et me lève.

— Ok, on repart ?

— À tes ordres.

Il me sourit et je sens mon cœur fondre.

Les quatre autres nous observent et on les rejoint rapidement. Autant dire que quand on est arrivé, on était tous exténués. Mais ça valait le coup. La crique est quasi déserte et même si ce n'est pas une plage de sable fin, les galets ne sont pas désagréables pour autant. L'eau est d'un bleu limpide et a une très jolie couleur turquoise. On dépose les serviettes et la glacière et en moins de trois minutes, on est tous à l'eau.

Un été entre amisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant